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Liberté oblige.

J’ai participé hier après-midi à la préfecture à une nouvelle réunion du groupe de travail issu de la commission départementale de la coopération intercommunale. Cette commission a une activité intense depuis que le ministre de l’intérieur et de l’aménagement du territoire a demandé aux préfets de lui remettre fin juin des propositions pour parfaire la carte intercommunale dans les départements. Quatorze ans après le début de l’intercommunalité à fiscalité propre, l’Etat souhaite inciter toutes les communes restées à l’écart du mouvement à rejoindre une communauté existante. Le projet est même plus ambitieux puisque les communautés de trop faible importance sont également invitées à réfléchir à des fusions afin d’atteindre une taille suffisante pour mettre en œuvre les missions que l’on attend d’elles. Et puis la Cour des comptes ayant pointé les surcoûts qui ont accompagné la création de ces nouveaux EPCI, l’Etat se préoccupe aussi d’accélérer la disparition des différents syndicats dont les compétences et les territoires se chevauchent avec d’autres ou relèvent maintenant des communautés de communes. La première partie de la réunion à laquelle avaient été invités les maires des communes restées en dehors des communautés de communes devait permettre de débattre des propositions du groupe de travail à leur égard.

Le moins que l’on puisse dire c’est qu’il n’y a pas eu de débordement d’enthousiasme. Je crois même que plus le temps passe et plus il devient difficile à une commune qui a fait le choix il y a déjà longtemps de rester indépendante et de ne pas intégrer une communauté d’y entrer aujourd’hui. Les incitations pour adhérer ainsi que les pénalités appliquées en cas de choix d’indépendance prolongée ne sont pas bien ressenties du tout. Les parties du territoire qui se retrouvent en panne parce que les communautés trop petites manquent de moyens et de dynamisme et qui en plus ont de nombreuses taches blanches de communes isolées auront bien du mal à avancer. Chacun rejette la responsabilité sur l’autre pour justifier de son immobilisme et attend un miracle qui viendrait de l’extérieur ou agite un rêve d’autant plus souhaité qu’il est carrément inaccessible. C’est du genre : « vu l’état de l’intercommunalité que vous nous proposez ça ne nous donne pas envie d’adhérer » ou encore « on est pour la coopération intercommunale mais à condition que l’échelle de cette intercommunalité soit le pays ».  Quelles que soient les situations, les contraintes ou les soutiens extérieurs il faut inlassablement rappeler qu’il appartient toujours aux élus de décider ensemble de l’avenir de leur territoire. Chacun a sa pierre à apporter au projet et peut agir là ou il se trouve pour faire progresser la coopération entre les communes, si nécessaire pour initier les services et créer les équipements attendus par la population. On ne rendra jamais assez hommage au courage et à la vision des élus qui ont voulu, dès que la loi l’a permis, la constitution de communautés de bonne taille comme la nôtre. Malgré toutes les difficultés rencontrées ils ont assuré une mise en mouvement de leur territoire qui n’est pas prête de s’arrêter.      

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À propos

Je suis arboriculteur, viticulteur et maire de Reignac. Mais aussi Président de l'Association Nationale Pommes Poires, membre de WAPA (World Apple and Pear Association) et secrétaire général d'Interfel.
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C
Voilà une belle occasion pour nos élus de faire preuve d'intelligence et de sens du partenariat.<br /> En tant qu'habitant du Pays Sud-Charente, je constate simplement :<br /> - qu'il y a davantages de projets substantiels dans la communauté de communes des 3B que dans les quatre autres (Aubeterre, Blanzac, Chalais et Montmoreau),<br /> - que le Pays a du mal a jouer son rôle fédérateur avec cinq communautés de communes de tailles, de tendances et de bonne volonté variables,<br /> - qu'il est difficile d'intégrer les huits communes indépendantes (Bessac, Cressac, Oriolles, Plassac-Roufiac, Rioux-Martin, Saint-Romain, Saint-Séverin, Yviers) aux projets qui se font à l'échelle du pays,<br /> - que cette situation génère des pertes de temps et d'efficacité, un manque de lisibilité dans les actions menées par toutes ces collectivités et par voie de conséquence incompréhension, désintérêt, voire défiance des habitants.<br /> Convaincu que tout cela constitue un véritable handicap structurel pour notre territoire, je pense qu'il est urgent d'évoluer vers une seule communauté de communes - deux au pire. Le Conseil de Développement du Pays Sud-Charente a peut-être un rôle à jouer...<br /> <br />
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L
votre article est très intéressant, en effet tous les départements vivent actuellement cette réflexion et partout c'est rude et complexe. il ne faut jamais oublier que le premier principe de l'interco est la liberté. l'Etat a dès le début parié sur les élus et leur vision de l'avenir en laissant chaque commune libre de son choix d'entrer ou non dans les EPCI. Mais à l'époque, les grands facilitateurs étaient les Préfets eux mêmes qui dans certains territoires (picardie notamment) ont très bien joué le jeu en insistant sur la taille minimale à avoir sur la cohérence territoiriale à rechercher. C'est ce travail de conseil qui était demandé à l'époque aux Préfets et qui n'a souvent pas été bien fait. Maintenant vous avez raison il est bien tard. Une loi qui impose est à mon avis impossible, aucun politique ne s'u collera. Il faut donc compter sur l'intelligence et la clairvoyance de nos élus et moi j'y crois, les élus sont le reflet de leur territoire, aux gens de se bouger pour élire des types responsables et visionnaires. La base de notre démocratie ce sont les élus et je veux encore et toujours très fort leur faire confiance.
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