23 Mai 2006
J’ai participé hier après-midi à la préfecture à une nouvelle réunion du groupe de travail issu de la commission départementale de la coopération intercommunale. Cette commission a une activité intense depuis que le ministre de l’intérieur et de l’aménagement du territoire a demandé aux préfets de lui remettre fin juin des propositions pour parfaire la carte intercommunale dans les départements. Quatorze ans après le début de l’intercommunalité à fiscalité propre, l’Etat souhaite inciter toutes les communes restées à l’écart du mouvement à rejoindre une communauté existante. Le projet est même plus ambitieux puisque les communautés de trop faible importance sont également invitées à réfléchir à des fusions afin d’atteindre une taille suffisante pour mettre en œuvre les missions que l’on attend d’elles. Et puis la Cour des comptes ayant pointé les surcoûts qui ont accompagné la création de ces nouveaux EPCI, l’Etat se préoccupe aussi d’accélérer la disparition des différents syndicats dont les compétences et les territoires se chevauchent avec d’autres ou relèvent maintenant des communautés de communes. La première partie de la réunion à laquelle avaient été invités les maires des communes restées en dehors des communautés de communes devait permettre de débattre des propositions du groupe de travail à leur égard.
Le moins que l’on puisse dire c’est qu’il n’y a pas eu de débordement d’enthousiasme. Je crois même que plus le temps passe et plus il devient difficile à une commune qui a fait le choix il y a déjà longtemps de rester indépendante et de ne pas intégrer une communauté d’y entrer aujourd’hui. Les incitations pour adhérer ainsi que les pénalités appliquées en cas de choix d’indépendance prolongée ne sont pas bien ressenties du tout. Les parties du territoire qui se retrouvent en panne parce que les communautés trop petites manquent de moyens et de dynamisme et qui en plus ont de nombreuses taches blanches de communes isolées auront bien du mal à avancer. Chacun rejette la responsabilité sur l’autre pour justifier de son immobilisme et attend un miracle qui viendrait de l’extérieur ou agite un rêve d’autant plus souhaité qu’il est carrément inaccessible. C’est du genre : « vu l’état de l’intercommunalité que vous nous proposez ça ne nous donne pas envie d’adhérer » ou encore « on est pour la coopération intercommunale mais à condition que l’échelle de cette intercommunalité soit le pays ». Quelles que soient les situations, les contraintes ou les soutiens extérieurs il faut inlassablement rappeler qu’il appartient toujours aux élus de décider ensemble de l’avenir de leur territoire. Chacun a sa pierre à apporter au projet et peut agir là ou il se trouve pour faire progresser la coopération entre les communes, si nécessaire pour initier les services et créer les équipements attendus par la population. On ne rendra jamais assez hommage au courage et à la vision des élus qui ont voulu, dès que la loi l’a permis, la constitution de communautés de bonne taille comme la nôtre. Malgré toutes les difficultés rencontrées ils ont assuré une mise en mouvement de leur territoire qui n’est pas prête de s’arrêter.
Je suis arboriculteur, viticulteur et maire de Reignac. Mais aussi Président de l'Association Nationale Pommes Poires, membre de WAPA (World Apple and Pear Association) et secrétaire général d'Interfel.
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