8 Mai 2006
L’Association des Régions Fruitières et Légumières d’Europe réunissait jeudi dernier tout près de Bologne, plus précisément à Cesena en Emilie Romagne, le groupe de travail chargé d’élaborer un projet de norme pour la Production Fruitière intégrée afin de le soumettre à Mariann Fisher Boel, la commissaire européen Danoise en charge de l’agriculture et du développement rural. Pour les promoteurs de cette démarche, principalement issus de la Catalogne et de l’Emilie Romagne, un règlement européen du type de celui qui encadre la production biologique doit garantir une reconnaissance officielle à cette pratique de l’arboriculture et permettre ainsi d’éviter l’inflation des certifications et des cahiers des charges imposés par la distribution, qui relèvent souvent beaucoup plus de la surenchère marketing que de très pures préoccupations environnementales. Le Macfrut, salon de référence pour la filière arboricole et légumière, servait de cadre à ces travaux et ajoutait à l’intérêt du voyage. Mes collègues m’ont confié la responsabilité de la Charte nationale de production fruitière intégrée des producteurs de pomme de France et c’est à ce titre que je rencontre épisodiquement dans divers lieux les producteurs européens ainsi que les techniciens concernés par ce thème. Je demeure encore très réservé sur la pertinence d’un règlement européen, très contraignant et peu évolutif, définissant une norme pour un mode de production qui par essence se doit d’être modifié au fil des connaissances que l’on acquiert et de l’évolution des techniques. En revanche j’apprécie ce travail commun et les échanges passionnants qu’il permet. Car bien que très rapide, cet aller retour en Italie a été riche d’impressions et d’informations qui sont les signaux encore faibles des évolutions majeures à venir pour l’arboriculture en Europe.
J’étais ainsi loin pour quelques heures de nos importantes préoccupations locales. Je me suis bien sûr informé des échanges qui ont eu lieu lors des différentes réunions qui se sont tenues en mon absence au sujet de l’hôpital et de la RN10. En flânant vendredi matin dans les ruelles du centre de Bologne près des universités, au milieu des scooters, des vélos et de nombreux étudiants, je suis entré dans un musée. Dans l’une des salles se trouvait un ordinateur avec un accès libre à internet. J’ai pu instantanément lire la Charente libre et le dernier commentaire sur ce blog de l’assidu Daniel. C’est pourtant banal mais ça m’épate toujours autant de taper sur un clavier n’importe ou dans le monde mon nom ou celui du canard local sur Google et d’être instantanément en ligne avec l’info qui m’intéresse parmi les milliards qui sont toutes aussi instantanément disponibles.
En descendant de l’avion à Bordeaux vers 20 heures, la tête encore dans le livre passionnant d’Eric Orsenna, « Voyage au pays du coton. Petit précis de mondialisation » (voir à ce sujet l’article d’Eric Le Boucher dans le Monde daté d’aujourd’hui) je rallume mon portable et je prends mes messages. Jean Charles Galiacy, localier à Sud-Ouest qui assure le remplacement de Mauricette pendant quelques jours me demande de le rappeler pour l’article concernant l’hôpital qui doit paraître le lendemain. Je le rappelle. Les deux questions qui l’intéressent sont les « attaques » personnelles à l’encontre du président et du directeur de l’hôpital présentes dans les articles de ce blog et la motivation politique de ma démarche. Je répond et pas rassuré pour un sou j’attends la lecture du journal le lendemain.
Un accent circonflexe sur le i de mon nom qui est pourtant correctement orthographié sur ce blog. « Depuis trois semaines » alors que le premier article sur le sujet date du 3 février et que celui ci sera le seizième. « apparenté UMP » alors que je suis encarté. Voilà pour les erreurs du jeune homme. En revanche le gros titre « De l’huile sur le feu via internet », on le doit sans doute à C.De. Il est d’un beau style de tabloïd du type « The Sun » assez fréquent à Sud Ouest. Bien sûr il n’est fait aucune référence dans les colonnes au contenu explicatif de mes prises de position que j’expose pourtant à longueur d’articles depuis début février et, bien entendu, l’adresse du blog n’est pas communiquée au lecteur qui pourrait pourtant souhaiter s’informer directement et apprécier par lui même mon expression sans passer par le filtre très déformant du peut-être un jour journaliste. Je suis toujours surpris par ce refus ou cette incapacité de certains plumitifs à enquêter et à analyser pour tenter de comprendre la nature des problèmes qui se posent afin d’être le plus utile et le plus objectif possible pour leurs lecteurs. Visiblement le but recherché est ailleurs et aussi bien ce qui est dit que les omissions témoignent du parti pris militant de l’auteur. Pour Jean Charles Galiacy le fait que le débat soit rude est une donnée suffisante en soi à relater et comme à priori c’est forcément de la rivalité politique, il faut le faire dire. C’est très réducteur mais il doit lui être difficile de penser au delà.
Ce n’est bien entendu pas au journalisme que je m’en prend dans ces quelques lignes mais très spécifiquement à un journaliste dont je n’ai pas apprécié le travail et dont j’ai envie de tancer la légèreté. Il ne manquerait plus que l’on me dise que cette attaque personnelle est intolérable.
Alors qu’en est-il de la légitimité de la mise en cause répétée du président et du directeur de l’hôpital sur ce blog ? Peut-on obtenir des réactions ou des prise de positions sans désigner clairement les personnes avec qui l’on est en désaccord ? Quand au fil des jours qui passent aucun élément ne permet de constater la volonté de répondre aux critiques formulées ou de s’expliquer sur les choix opérés et les buts poursuivis n’y a t-il pas lieu de durcir le ton afin de faire réagir? Quand on a l’intime conviction des insuffisances des dirigeants et que l’on perçoit les dangers qu’ils font courir à un hôpital public qui concerne tout un territoire, n’y a t-il pas lieu de l’exprimer vivement, même au risque d’être peut-être démenti par des initiatives propres à prouver le contraire ? Il y a alors longtemps que j’aurais cessé avec plaisir de les mettre sévèrement en cause si le travail de concertation et de débat ainsi que l’exposé clair des buts poursuivis et des moyens mis en œuvre s’étaient engagés. Au lieu de cela j’ai plutôt constaté un raidissement hiératique du président qui s’est fermé au dialogue. Et pour ce qui concerne le directeur je crois utile de rappeler, en citant quelques lignes du « Que sais-je » intitulé « le service public hospitalier », la définition de son rôle : « il a une compétence générale et absolue pour toutes les affaires de l’hôpital…..les lois postérieures ont maintenu cette dimension et orienté son action dans un contenu plus managérial, fondé sur l’intéressement de tous à la prise de décision dans un contexte dominant de contractualisation interne et externe ». Le directeur n’est bien évidemment pas un sous-fifre quelconque. Il a une dimension personnelle qui est déterminante pour la réussite et le développement d’un établissement. Les règles et la hiérarchie ne se suffisent pas à elles mêmes pour obtenir le bon fonctionnement de l’organisation et elles n’enlèvent pas toute marge de manœuvre au directeur. Son talent reste prépondérant pour la réussite d’un projet et je persiste à croire que bien avant les contraintes extérieures très réelles, le handicap de notre hôpital réside avant tout au sommet de sa hiérarchie. Plutôt que de s’offusquer, la meilleure réponse à apporter à la sévérité des appréciations portées devrait être de réussir très vite la coopération avec Girac et d’élaborer un projet d’établissement cohérent et ambitieux. Je sais que le temps nous est compté et comme il a fallu plus de trois mois pour obtenir une simple réunion d’information ou peu d’éléments nouveaux ont pu être apportés sur ce travail qui doit pourtant être en cours, il est possible de comprendre que la tension soit à son comble.
Quelques pages plus loin dans le même journal Sud-Ouest, l’article consacré au centre hospitalier de Jonzac traduit une toute autre dynamique. Ce que dit la directrice Michèle Cals témoigne d’un engagement sincère et volontaire pour le développement du service chirurgie de son hôpital qui ne date pas d’hier et qui s’est traduit par des recrutements et un développement de l’activité dans différents domaines complémentaires. Ce travail assidu permet à cet hôpital d’afficher un nombre d’interventions suffisant pour ne pas être concerné par la menace de fermeture. Le chirurgien Jean Claude Beaulieu en rajoute de concert avec sa directrice pour vanter les mérites d’un petit hôpital de proximité pour le plus grand bénéfice des malades. Otez moi d’un doute, il ne me semble pas avoir constaté ou entendu quelque chose de semblable pour ce qui nous concerne localement depuis déjà bien longtemps de la part du patron.
Je suis arboriculteur, viticulteur et maire de Reignac. Mais aussi Président de l'Association Nationale Pommes Poires, membre de WAPA (World Apple and Pear Association) et secrétaire général d'Interfel.
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