5 Décembre 2008
Tout entrepreneur sait qu’un déficit est supportable s’il s’inscrit dans une stratégie d’investissement pour permettre rapidement un retour aux bénéfices. Le plan de relance annoncé hier à Douai par Nicolas Sarkozy se situe dans cette perspective. La crise de confiance dans laquelle le monde est entré influe sur nos comportements et nos nouveaux choix quotidiens nous entrainent dans une spirale dépressive. Pas facile d’enrayer ce mécanisme. Depuis longtemps déjà notre pays accumule les déficits publics sans pour autant engager une stratégie d’investissement et d’amélioration vigoureuse de l’efficacité publique pour revenir enfin à l’équilibre. Il aura fallu attendre une crise de cette ampleur et des comptes publics au plus mal pour s’engager enfin, à la fois vers la réduction des coûts de fonctionnement de l’Etat et des collectivités territoriales, plus en rapport avec les moyens de la nation et de l’efficacité attendue, et dans le même temps investir dans les infrastructures nécessaires au développement de l’activité.
Pour susciter de l’activité quand on n’a pas de réserves il faut avoir recours à l’emprunt. L’accroissement de l’endettement n’a de sens que s’il est consacré à la création de nouveaux actifs pour le pays qui permettent dans un premier temps de stimuler l’activité et la croissance et dans un second temps de favoriser encore plus le développement économique. Amélioration des trésoreries des entreprises et des collectivités par le raccourcissement des délais de paiement de l’Etat, abaissement du coût du travail pour les nouvelles embauches dans les TPE, doublement du prêt à taux zéro, autant de mesures complémentaires qui relèvent d’un ciblage des aides vers l’emploi et l’investissement.
Le même jour, Jean Claude Trichet annonce la baisse du taux directeur de 0.75 point, ce qui le ramène à 2.50 %. Tout ça me semble plutôt bien coordonné et va dans le bon sens.
La crise sera forcément dure malgré ces mesures. Mais elle sera bien moins durable que si l’on appliquait les recettes de madame Royal et de la plupart de ses collègues à gauche. 25 000 000 000 d’euros, ça fait 1000 euros pour 25 000 000 de personnes nous dit la prêtresse du Poitou. Voilà une aide bien lisible pour mettre un terme à la crise selon cette énarque. Heureusement aussi que de doctes professeurs comme Pickety et Généreux (I télé hier soir) ne sont utilisés que pour commenter le match. Je me suis souvent dit que ma stratégie de gestion d’entreprise n’aurait jamais eu l’heur de plaire à ces économistes de laboratoire et que j’ai eu la chance de prendre très tôt le contrepied de leurs raisonnements poussiéreux, pontifiants et dérisoires. Tous les entrepreneurs que je connais sont aussi dans ce cas.
Investir, travailler, innover, évoluer, réformer, prendre des risques me semble bien préférable pour le pays à la distribution illusoire et artificielle de pouvoir d’achat qui se termine toujours par un plan d’austérité.
Et puis cette annonce d’investissements dans les infrastructures doit nous inciter à bien faire savoir à l’Etat que la mise à deux fois deux voies entre Reignac et Chevanceaux est absolument prioritaire dans ce cadre et que le dossier est parfaitement prêt. Il ne manque plus que le financement qui me semble avoir été annoncé en fin de matinée hier.
Je suis arboriculteur, viticulteur et maire de Reignac. Mais aussi Président de l'Association Nationale Pommes Poires, membre de WAPA (World Apple and Pear Association) et secrétaire général d'Interfel.
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