26 Avril 2006
Jeudi matin, arrivé tôt à Saint Jean de Luz pour de courtes vacances, j’achète Sud Ouest édition Pays Basque. En gros titre « un rapport déjà périmé ». Le rapport du professeur Guy Vallancien préconise la fermeture de quinze blocs opératoires publics dans le Sud Ouest. A tort comme l’indique l’article puisque cinq sont déjà fermés et les autres sont passés au dessus du seuil couperet. Cette absurdité n’est pas propre au Sud Ouest et partout en France il est relevé les mêmes grossières erreurs. Le sujet est d’une telle gravité qu’il méritait mieux que ce pseudo travail, caricatural à souhait. Avec un peu de chance d’ailleurs les effets seront peut-être en partie contraires à ceux escomptés. Ce rapport est un élément de plus du dispositif mis en place pour fermer les petits blocs opératoires, si possibles publics. Ceci en application du dogme en vigueur au conseil national de la chirurgie selon lequel la qualité et la sécurité ne peuvent pas être assurées en dessous de 2000 interventions annuelles par bloc opératoire et sans six chirurgiens au minimum par site pour assurer la continuité des soins. Dans le Parisien du lendemain, le même « professeur » Guy Vallancien à qui le journaliste indiquait ces erreurs manifestes s’est enfoncé un peu plus en disant ceci : « on critique mon rapport mais jamais une telle liste n’avait été dressée. Maintenant si un accident médical a lieu dans un des services mentionnés les patients ne pourront pas dire qu’ils ne savaient pas ». Voilà un type tout auréolé du titre pompeux de professeur qui reconnaît avoir utilisé des données du ministère datant de 2002 totalement obsolètes, qui n’a nullement cherché à actualiser ses données ou à vérifier sur place quoi que ce soit, et qui jette quand même allègrement l’opprobre sur des hôpitaux qui pour certains sont hors des critères qui les ont fait désigner comme étant à risque. Qui plus est le risque en chirurgie selon cette approche devient totalement désincarné et uniquement lié à un seuil arbitraire de nombre d’interventions par site. On se pince pour être bien sûr que tout çà est bien réel. Si Guy Vallancien opère ou enseigne comme il rapporte il faut tout de suite lui retirer son bistouri et sa chaire par une application élémentaire du principe de précaution. J’ajouterai qu’il y aurait matière à porter plainte pour escroquerie de fonds publics tant ce travail est creux, indigne et calomnieux. On aimerait un rapport plus sécurisé et qualitatif qui analyse finement la situation de la chirurgie dans tous les hôpitaux confondus, publics et privés, et qui nous explique par exemple le gain qu’il y aura à fermer des blocs opératoires dans de petits hôpitaux pour augmenter les files d’attente, en particulier aux urgences, dans de plus grands hôpitaux réputés plus sûrs mais saturés. Cette frappe chirurgicale de Guy Vallancien est gravement dangereuse pour la santé publique. La recherche permanente de l’amélioration de l’efficacité de notre organisation collective est un devoir. Ce n’est pas avec des contributions du type de celle commise par Guy Vallancien que l’on y parviendra. Comme je l’ai déjà entendu c’est bien un rapport de merde et on pourrait ajouter que son auteur est à ch…
Je suis arboriculteur, viticulteur et maire de Reignac. Mais aussi Président de l'Association Nationale Pommes Poires, membre de WAPA (World Apple and Pear Association) et secrétaire général d'Interfel.
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