21 Novembre 2008
Croissance zéro en France, le CAC 40 en dessous des 3000 points après avoir dépassé 6000 points il y a 3 ans, le pétrole redescendu à 50 dollars le baril après un plus haut à 145 il y a tout juste quatre mois, l’automobile en panne, des réductions d’effectifs un peu partout, je peux continuer longtemps la liste des indicateurs qui traduisent un fort ralentissement de l’activité économique en France comme dans le reste du monde. A l’origine de cette crise de grande ampleur, le retournement du marché de l’immobilier aux Etats-Unis suivie de la défaillance en masse des débiteurs. Dans ce contexte les banques ont réagi en resserrant nettement le crédit aux entreprises et aux particuliers. L’insuffisance des fonds propres des entreprises, mais aussi des états (la France) et des particuliers (surtout aux Etats-Unis) ne permet pas d’amortir le choc sur l’activité. Les états ont heureusement réagi vite et vigoureusement en cautionnant par leurs signatures des emprunts sur le marché pour que les banques puissent se refinancer et avoir toutes les liquidités nécessaires et éviter ainsi l’asphyxie.
Face à cette crise chacun y est allé de sa surenchère dans la dénonciation du capitalisme et des marchés pour évoquer au mieux une refondation du capitalisme et au pire un changement de système. En fait il s’agit une nouvelle fois essentiellement d’affiner les règles et les réglages de l’économie de marché d’un côté et de l’autre d’améliorer les performances de l’Etat et des collectivités locales en intégrant les savoir-faire et les technologies d’aujourd’hui. Mais le danger des crises c’est que le désarroi des populations favorise l’obscurantisme et des remèdes pires que le mal. La faiblesse de la culture économique dans notre pays nous rend plus sensibles à ce danger.
Les journées de l’entrepreneur qui ont lieu cette semaine en France comme dans 74 autres pays n’auront certainement pas un retentissement public très important. Dommage parce que les secrets de la croissance sont en partie contenus dans les présentations de parcours d’entrepreneurs et dans la culture de l’esprit d’entreprendre. (Voir le site).
Une partie des enseignants était dans la rue aujourd’hui pour manifester avec slogans et pancartes et se compter dans le rapport de force avec la ministre. Nous sommes tous d’accord pour dire que l’amélioration de l’éducation et de la formation sont forcément une priorité pour maintenir un niveau de vie élevé dans le pays et réduire la pauvreté. Mais on peut y parvenir plus rapidement si le système éducatif améliore la compréhension du fonctionnement de l’économie et développe l’esprit d’entreprendre. C’est en procédant ainsi que l’on dynamise l’économie et que l’on peut créer un cercle vertueux de croissance pour se donner plus de moyens pour améliorer encore le système éducatif. Force est de constater que cette vision du monde n’est pas vraiment dans les gènes de l’éducation nationale aujourd’hui. A mon sens la crise que nous traversons va nécessairement contribuer à cette évolution souhaitable. Mais c’est cher payé.
Je suis arboriculteur, viticulteur et maire de Reignac. Mais aussi Président de l'Association Nationale Pommes Poires, membre de WAPA (World Apple and Pear Association) et secrétaire général d'Interfel.
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