3 Novembre 2008
Cette semaine le président a annoncé quelques mesures pour l’emploi pour accompagner le ralentissement économique en cours. Le chômage qui avait bien baissé est reparti à la hausse. Le nombre des emplois aidés qui avait pu être diminué est donc relevé pour tenir compte du revers. Pas si difficile à comprendre. Plus de liberté aussi pour le travail volontaire du dimanche et le recours aux contrats à durée déterminée pour essayer de gratter toute l’activité économique possible dans une conjoncture atone. Mais aussi aboutissement de la fusion de l’ANPE et des ASSEDIC pour améliorer l’accompagnement individuel des demandeurs d’emploi. Dans la même semaine le chef de l’Etat a réuni préfets et banquiers pour bien montrer à l’opinion publique qu’il demande la mobilisation générale et des comptes à tous les décideurs. C’est immatériel et c’est de la politique. Le but est d’agir sur les esprits et si l’on en croit les sondages, le résultat n’est pas si mauvais. La plupart des éditorialistes et la gauche, les premiers engoncés dans leurs croyances et leur fond de commerce et les seconds par besoin vital de repères idéologiques, dénoncent une contradiction entre l’ultralibéralisme supposé de Sarkozy pendant sa campagne et sa conversion forcément suspecte à l’interventionnisme de l’Etat et à la régulation du système capitaliste. Ce matin j’écoutais Jacques Juillard sur LCI qui s’épuisait à essayer de donner corps à cette théorie inepte d’une droite ultralibérale et d’un Sarkozy lui aussi ultralibéral pendant sa campagne, face à un Luc Ferry tout à fait brillant pour rappeler la réalité des déclarations, des prises de position et des faits. Mais voilà rien n’y fait la gauche a besoin pour exister de ce discours, même au prix de la malhonnêteté intellectuelle la plus grossière. Le record de la caricature me semble toujours détenu par Jean Claude Guillebaud. Voilà un essayiste renommé qui décline à l’infini et chaque dimanche le même discours moralisateur pour dénoncer un monde auquel manifestement il ne comprend rien. Aujourd’hui comme à son habitude il a glissé à la fin de son article ce commentaire : « Sarkozy qui a vu annihilés les slogans ultralibéraux de sa campagne ». Si la tonalité de sa campagne avait été libérale j’aurais été un des premiers à m’en apercevoir. En fait j’étais plutôt interpellé par sa théorisation du pragmatisme et sa revendication de la prééminence du politique pouvant conduire à un certain dirigisme et à l’intervention de l’Etat. Finalement aujourd’hui comme hier son libéralisme peut s’exprimer ainsi : « la liberté à chaque fois que c’est possible et l’Etat à chaque fois que c’est nécessaire. Ce n’est pas si difficile que ça à comprendre me semble t-il. Le blocage qui interdit d’accepter cela n’est pas intellectuel, il relève de l’inconscient. De puissantes croyances dogmatiques et sectaires forment un filtre définitif qui interdit toute analyse intellectuelle lucide. Une sorte de névrose qui paralyse l’action et condamne ceux qui en sont victimes au commentaire passif et stérile.
L’Amérique tant décriée de ce côté ci de l’Atlantique va sans doute une nouvelle fois nous surprendre en élisant Barak Obama à la présidence. Il a fait une campagne exceptionnelle et suscité une ferveur bien au-delà des Etats-Unis d’Amérique. J’ai envie de voir ce jeune président en action et aux commandes de l’encore première puissance du monde.
Ce matin sur CNN j’écoutais Madeleine Allbrigt qui fut secrétaire d’Etat pendant le deuxième mandat de Bill Clinton. Elle a terminé son interview après avoir rappelé qu’elle avait su travailler avec des leaders de l’opposition à la chambre des représentants ou au Sénat en disant : « We have to be able to work with the opposite party. That’s our system ». Je me disais que ça avait quand même une autre gueule que les propositions ambigües ni gauche ni droite de notre Modem national et dont les leaders départementaux se sont exprimés dans Sud Ouest samedi. On peut être clairement d’un camp et travailler efficacement avec des élus de l’autre camp sans se renier quand les institutions le demandent. C’est ce que j’ai aimé faire pendant cinq ans à la présidence de la communauté de communes des 3B. Pour ce qui concerne la vie de nos collectivités locales les positions du Modem ne sont nullement originales. En revanche elles sont dangereuses et sèment la confusion dès lors qu’elles concernent des institutions qui fonctionnent avec une majorité et une opposition qui doivent être clairement identifiées par les électeurs. Pour éviter aussi les marchandages inévitables beaucoup moins nobles que le libre arbitre affiché devant les électeurs.
Je suis arboriculteur, viticulteur et maire de Reignac. Mais aussi Président de l'Association Nationale Pommes Poires, membre de WAPA (World Apple and Pear Association) et secrétaire général d'Interfel.
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