30 Mars 2008
Toute cette semaine les « évènements du Tibet », comme on disait les évènements d’Algérie, ont fait l’actualité. Lundi soir, à peu près au même moment où je mettais en ligne l’article précédent (comme quoi les grands esprits se rencontrent), Alain Juppé sur son blog notes se demandait ce qu’il aurait fait s’il était en responsabilité et critiquait assez durement la position des responsables occidentaux qui semblaient se limiter à seulement demander à Pékin de tuer avec un peu plus de retenue. Dès le lendemain il m’a semblé que le ton de notre diplomatie se durcissait un peu. Pour autant, au-delà des mots, le maximum envisagé consiste encore à ce que le plus haut niveau de l’Etat n’honore pas de sa présence la cérémonie d’ouverture des jeux. Dans le Nouvel Observateur de cette semaine, Jacques Juillard prend position en revanche pour un boycott complet des jeux. Comme Raymond Aron nous l’avait appris et comme nous le rappelle très justement aujourd’hui Alain Juppé, je considère que pour qu’une proposition ne soit pas totalement gratuite il est nécessaire pour celui qui critique de prendre en compte tous les paramètres qui s’imposent au décideur. Eh bien malgré cela il me semble que c’est Julliard qui a raison. L’effacement culturel du Tibet auquel se livre avec constance depuis 1950 la dictature communiste chinoise est intolérable et justifie que nous ne participions pas à ces jeux. Comment ne pas apporter notre soutien à Tenzin Gyatso, ce chef temporel et spirituel des tibétains qui malgré ce qu’a subit son peuple continue inlassablement de promouvoir la démocratie, la non violence, le dialogue et le compromis.
J’ai commencé à m’intéresser au Tibet quand j’avais quinze ans. Un copain d’école m’avait incité à lire un habile mystificateur qui publiait sous le nom de T Lobsang Rampa. J’ai rapidement eu envie d’en savoir plus avec par exemple Alexandra David Neel qui me fascinait pour avoir demandé le renouvellement de son passeport dans sa centième année. J’ai continué avec Julius Evola (le yoga tantrique), Guiseppe Tucci ou Evans Wentz (the tibetan book of the great liberation). Et puis j’ai découvert le Tibet laïc en résistance contre l’occupant chinois à travers les récits d’un grand explorateur, Michel Peissel (les cavaliers du Kham). Plus récemment en même temps que je découvrais trop tardivement Jean François Revel j’ai lu ses entretiens avec son fils Matthieu Ricard (le moine et le philosophe). Et du même Matthieu Ricard « l’esprit du Tibet) et « l’infini dans la paume de la main ». Et bien sûr le dalaï-lama et sa biographe, Claude B Levenson. Cette dernière a publié un article dans libération que je vous invite à lire: « Tibet quand la Chine voit rouge ». Pour ceux qui le souhaitent il est aussi possible de signer un appel à la solidarité avec le peuple tibétain sur le site Tibet-info.net.
A défaut du Tibet, je prévois de retourner bientôt en Inde dans l’Himachal Pradesh du côté de Dharamsala et Manali pour voir le travail de mes collègues producteurs de pommes…
Je suis arboriculteur, viticulteur et maire de Reignac. Mais aussi Président de l'Association Nationale Pommes Poires, membre de WAPA (World Apple and Pear Association) et secrétaire général d'Interfel.
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