Jeudi soir la fédération UMP de la Charente avait réuni près de 400 personnes pour accueillir Jean Pierre Raffarin. C’est dans la très belle salle des fêtes toute
neuve de La Rochefoucauld, à quelques mètres de la noria des poids lourds, que le sénateur de la Vienne a pu longuement évoquer le contexte international dans lequel évolue la France. A la veille
des élections cantonales et municipales, celui qui a présidé avec talent et intelligence notre Région a aussi passionnément défendu sa vision humaniste de la politique et du comportement
républicain dans l’exercice des responsabilités. Autant dire qu’il n’a pas fait la promotion de la partialité assumée avec laquelle madame Royal dirige à distance l’exécutif régional. Henri de
Richemont a pu à ce sujet confirmer que depuis les dernières élections il n’a jamais été invité à accompagner la présidente lors de ses déplacements dans le département de la Charente lors de
manifestations ou d’inaugurations. C’était très naturellement la règle lorsque l’opposition d’aujourd’hui dirigeait la Région. Plus récemment le boycott dans le département par le conseil général
de la visite de la ministre du logement a confirmé la cohérence d'une certaine gauche départementale et régionale dans sa stratégie de l’irrespect des règles républicaines élémentaires. J’ai
bien aimé la « raffarinade » qu’il a tiré comme enseignement de ces comportements. Selon lui « le sectarisme est avant tout un défaitisme ». Les comportements sont des
révélateurs puissants de la vérité des individus et de leurs faiblesses face à l’adversaire, en politique comme ailleurs. La pensée sectaire ne produit ni croissance ni bienfaits durables pour la
population.
Dans ce même ordre d’idées, et à l'inverse, la composition de la commission Attali était déjà en soi une garantie de bonne fin tant son éclectisme était réussi. Les
premiers éléments dévoilés par la presse (le Monde daté de dimanche publie des extraits qu’il faut lire.
Cliquez sur le lien) sont très prometteurs. Au-delà des croyances et des idées reçues il préconise des solutions qui ne sont paradoxales pour un démocrate que lorsqu'il refuse de
réfléchir à la complexité des effets et des causes.
Dans quelques mois, en juin je crois, un autre rapport sera produit. Cette fois ci ce sont deux prix Nobel d’économie, Joseph Stieglitz et Amartya Sen, que le
président de la république a chargé de travailler sur un indice autre que le taux de PIB et qui aurait vocation à mieux évaluer les différents paramètres qui concourent à la satisfaction des
individus.
Il va être très intéressant de voir si les propositions contenues dans ces rapports seront traduites en actes dans les prochains mois. Il y a de quoi être optimiste il me semble, si l'on
croit comme moi qu'elles seront appliquées.
Dans cette perspective je fais partie de ceux qui pensent, comme Eric Le Boucher, que maintenant il serait préférable qu’Henri Gaino, la plume du
président, calme son lyrisme et abandonne certains concepts messianiques fumeux. Il pourrait se contenter de les rêver secrètement et de les garder pour lui. Un peu de sobriété, de
simplicité et de précision dans les discours seraient les bienvenus pour expliquer la logique des réformes en cours et à venir.
Il se trouvera malheureusement aussi toujours plus de médias pour capter l’intérêt du public avec en couverture du magazine la photo de
Simone de Beauvoir nue de dos, (très belle photo que j’ai beaucoup aimé regarder sur le Nouvel Observateur en tant que lecteur des autres œuvres de la dame) ou avec les images de Nicolas et Carla
plutôt qu’avec les analyses fouillées de ces groupes de travail. Dommage pour le public, c’est autrement plus passionnant et déterminant pour notre vie quotidienne.
Enfin, peut-être que cela fait partie d'une stratégie de communication très étudiée pour distraire au quotidien les citoyens qui ainsi ne perçoivent pas que dans le même temps des
réformes en profondeur sont en cours. Ces réformes dont Tony Blair disait il y a une semaine qu'elle sont indispensables mais seulement acceptées lorsqu'elles sont accomplies.