Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Corine Pelluchon écrit sur l'euthanasie.

Corine Pelluchon est agrégée et docteur en philosophie. Elle enseigne depuis l’an passé la bioéthique aux étudiants en médecine de l’université de Boston. Le journal le Monde a publié dans son édition datée de mercredi, à la page débats, un article d’elle intitulé : « l’euthanasie, un choix de société ». Vous pouvez le lire en cliquant sur le lien suivant.

J’ai croisé son papa hier à Barbezieux (elle est native de Reignac) et je lui ai dit que je venais de lire avec beaucoup d’intérêt la contribution de sa fille à cette question très philosophique. Il m’a répondu qu’il allait justement de ce pas acheter le grand quotidien vespéral…
 
Retour à l'accueil
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
À propos

Je suis arboriculteur, viticulteur et maire de Reignac. Mais aussi Président de l'Association Nationale Pommes Poires, membre de WAPA (World Apple and Pear Association) et secrétaire général d'Interfel.
Voir le profil de Daniel Sauvaitre sur le portail Overblog

Commenter cet article
E
<br /> <br /> OUI à l'aide au suicide, mais NON à l'euthanasie !<br /> <br /> <br /> Au sujet de la différence entre l'euthanasie et l'aide au suicide, il faut distinguer entre les arguments juridiques, éthiques et religieux. On ne peut pas simplement affirmer sans nuance qu'il<br /> n'existe pas de différence entre les deux : dans un cas c'est le patient lui-même qui s'enlève la vie (aide au suicide) alors que dans l'autre c'est le médecin qui la retire. Il faut d'abord<br /> préciser sur quel terrain (juridique, éthique ou religieux) on tire notre argumentation. Si l'on se situe sur le terrain de l'éthique, on peut raisonnablement soutenir qu'il n'existe pas de<br /> différence. Cependant, si l'on se situe sur le terrain juridique, il existe toute une différence entre l'euthanasie (qualifié de meurtre au premier degré dont la peine minimale est<br /> l'emprisonnement à perpétuité) et l'aide au suicide (qui ne constitue pas un meurtre, ni un homicide et dont la peine maximale est de 14 ans d'emprisonnement). Dans le cas de l'aide au suicide,<br /> la cause de la mort est le suicide du patient et l'aide au suicide constitue d'une certaine manière une forme de complicité. Mais comme la tentative de suicide a été décriminalisée au Canada en<br /> 1972 (et en 1810 en France), cette complicité ne fait aucun sens, car il ne peut exister qu'une complicité que s'il existe une infraction principale. Or le suicide (ou tentative de suicide) n'est<br /> plus une infraction depuis 1972. Donc il ne peut logiquement y avoir de complicité au suicide. Cette infraction de l'aide au suicide est donc un non-sens.<br /> <br /> En revanche, l'euthanasie volontaire est présentement considérée comme un meurtre au premier degré. Le médecin tue son patient (à sa demande) par compassion afin de soulager ses douleurs et<br /> souffrances. Il y a ici une transgression à l'un des principes éthiques et juridiques des plus fondamentaux à savoir l'interdiction de tuer ou de porter atteinte à la vie d'autrui. Nos sociétés<br /> démocratiques reposent sur le principe que nul ne peut retirer la vie à autrui. Le contrat social « a pour fin la conservation des contractants » et la protection de la vie a toujours fondé le<br /> tissu social. On a d'ailleurs aboli la peine de mort en 1976 (et en 1981 en France) ! Si l'euthanasie volontaire (à la demande du patient souffrant) peut, dans certaines circonstances, se<br /> justifier éthiquement, on ne peut, par raccourcit de l'esprit, conclure que l'euthanasie doit être légalisée ou décriminalisée. La légalisation ou la décriminalisation d'un acte exige la prise en<br /> compte des conséquences sociales que cette légalisation ou cette décriminalisation peut engendrer. Les indéniables risques d'abus (surtout pour les personnes faibles et vulnérables qui ne sont<br /> pas en mesure d'exprimer leur volonté) et les risques d'érosion de l'ethos social par la reconnaissance de cette pratique sont des facteurs qui doivent être pris en compte. Les risques de pente<br /> glissante de l'euthanasie volontaire (à la demande du patient apte) à l'euthanasie non volontaire (sans le consentement du patient inapte) ou involontaire (sans égard ou à l'encontre du<br /> consentement du patient apte) sont bien réels comme le confirme la Commission de réforme du droit au Canada qui affirme :<br /> <br /> « Il existe, tout d'abord, un danger réel que la procédure mise au<br /> point pour permettre de tuer ceux qui se sentent un fardeau pour<br /> eux-mêmes, ne soit détournée progressivement de son but premier,<br /> et ne serve aussi éventuellement à éliminer ceux qui sont un<br /> fardeau pour les autres ou pour la société. C'est là l'argument dit du<br /> doigt dans l'engrenage qui, pour être connu, n'en est pas moins<br /> réel. Il existe aussi le danger que, dans bien des cas, le<br /> consentement à l'euthanasie ne soit pas vraiment un acte<br /> parfaitement libre et volontaire »<br /> <br /> <br /> Eric Folot<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
D
http://arretsurimages.net/post/2007/12/01/Lancien-kine-de-Vincent-Humbert-sort-de-lombre-alors-que-TF1-sapprete-a-diffuser-un-telefilm-glorifiant-leuthanasie<br /> <br /> Qu'en oense Corinne Pelluchon?<br /> <br /> (faudrait voir à pouvoir nous aussi mettre des liens actifs!)
Répondre
D
LAURENCE:<br /> <br /> Merci à vous deux...<br /> <br /> J'ose me compter parmi!<br /> <br /> Si ce n'avait été de mon intervention, il ne se serait rien passé...
Répondre
L
c'est sans doute vrai qu'un blog ne peut pas être le lieu d'un débat profond et complexe mais l'article de DS, le lien avec le vôtre et les échanges suivants m'ont vraiment intéressée. ils ont éveillé ma curiosité et m'ont au moins fait prendre conscience de la complexité du sujet, rien que pour ça je trouve les blogs utiles. merci à vous 2.
Répondre
C
Trois sites utiles, je crois: <br /> - Legifrance (google, legifrance), voir la loi 2005-370 dite loi Leonetti. Il y a 15 articles. Biens sûr, il faudrait aussi lire les 1500 pages de motivations de cette loi, les entretiens qui ont précédé son élaboration, le rapport commandé à Marie de Hennezel sur la fin de vie et l'accompagnement. Mais ces documents ne sont pas tous disponibles. Un texte de loi est court (un peu comme dans le cas d'un art. de journal, l'auteur est limité à 4500 signes environ! Ce n'est pas lui qui, parce qu'il serait ou pas universitaire, s'amuserait à ne pas définir les notions complexes auxquelles il fait référence, etc, etc! ) <br /> 2. Le site de la SFAP. www.sfap.org<br /> Il y a beaucoup de choses sur les soins palliatifs. Des textes en ligne, etc. <br /> 3. Le site de l'espace éthique de l'Hôpital St Louis, à Paris, sans doute ce qu'il y a de mieux en France en éthique médicale. En mettant espace éthique, Paris-11, Hôpital St Louis, sur google, on trouve tout de suite. <br /> <br /> Bye bye
Répondre
D
Les choses sont bien mal faites:<br /> <br /> d'un côté un ami qui meurt trop tôt...<br /> <br /> de l'autre un con qui se réveille bien portant!
Répondre
U
Et voila, Monsieur "petits fruits " " le zoro du Tâtre " se rebiffe, après s'être bien fait remettre en place.
Répondre
D
Chère Corinne Pelluchon,<br /> <br /> J'admets volontiers que je possède pas votre expérience et que je réagis épidermiquement, mais enfin ne me reprochez pas de m'en tenir simplement à ce qu'en disent les médias quand par ailleurs vous reconnaissez que les rédacteurs(comme vous)des articles, derrière l'euphémisme du crédit d'intelligence accordé aux lecteurs, masquent le fait qu'ils sont imparfaits dans leurs argumentaire qu'ils évitent d'expliciter...<br /> C'est un réflexe d'universitaire qui, citant une référence connue de son entourage, s'en suffit... Libre au lecteur lambda d'aller se documenter... S'il en a la possibilité!<br /> <br /> N'empêche que je ne retire rien de ce que j'ai dit!<br /> <br /> Votre article du Monde est bien une prise de position contre l'euthanasie!<br /> <br /> Qui n'est pas tout à fait la même chose que l'arrêt de l'acharnement thérapeuthique!<br /> <br /> Je ne vois pas aussi quel est le rapport entre euthanasie et suicide des jeunes? Mais je ne demande qu'à apprendre!<br /> <br /> Et je vous remercie aussi du: "que l'on débite des bêtises" , du: "qui prétend juger de tout", et surtout du: "s'il peut entendre, que le doute est salutaire..."<br /> <br /> Quand vous aurez atteint le niveau de doute auquel la vie m'a amené, en entière dépendance vis à vis d'elle, vous aurez alors tout loisir de m'accorder quelque vertu...
Répondre
C
PS: j'ajoute que le retrait de l'alimentation artificielle, combinée au retrait de l'hydratation et surtout aux soins de confort (soins de bouche) , à des sédatifs adaptés ( soins palliatifs) n'entraîne pas l'agonie du malade. La mort survient en moins d'une semaine. (4 à 6 jours) Le patient n'est pas dégradé physiquement au point de choquer sa famille. La plupart des soignants refusent l'injection létale ( et beaucoup de patients maintenant la refusent aux Pays-Bas, depuis que ce pays a fait des efforts en soins palliatifs) . les médecins disent qu'ils ne sont pas là pour provoquer la mort du malade, pour choisir l'heure à laquelle il va mourir. Dans la sédation palliative , la mort survient sans que l'on en fixe le jour et l'heure. Et les familles viennent voir le patient. Avec l'injection létale, il y aune violence et une manière de voler à un malade sa propre mort. Cette violence a des conséquences qui ne sont pas négligeables. <br /> <br /> Je n'ai pas le temps de développer ici, mais, après avoir conduit des entretiens auprès des enfants de malades qui ont reçu des soins palliatifs ADAPTES ( c'est encore trop rare en France),et après avoir travaillé avec un psy qui s'occupe des proches de ceux qui ont eu recours au suicide ( y compris assisté, grâce à Dignitas et à ce type d' associations) , j'ai compris un certain nombre de choses: 1. que la démarche palliative aidait vraiment les familles à se préparer à la mort du proche et à éviter les deuils pathologiques. La culture palliative requiert une formation de qualité dont nous sommes encore loin , sans parler des études spécifiques permettant aux soignants de soigner efficacement la douleur. En ce qui concerne le deuil pathologique, cela peut gâcher une vie entière. J'ai à ma disposition une trentaine de lettres de proches sur ces questions et qui ont été envoyées au personnel des unités de soins que j'ai visitées. <br /> 2.IL faut vraiment prendre en compte les conséquences d'un banalisation du suicide sur les jeunes . Et ne pas négliger ( ce que les médecins savent très bien) les suicides "réussis " qui sont en hausse et s'expliquent aussi par des phénomènes de répétition transgénérationnelle. <br /> Ily a beaucoup à dire sur ces sujets et j'ai quitté ma réserve habituelle pour faire le point, car je trouve obscène que l'on débite des bêtises sur ces sujets qui demandent non pas de se référer à la doxa ou à la télévision, mais d'écouter ceux qui sont concernés et travaillent. <br /> Enfin, qu'il y ait des difficultés ( les lois n'ont pas pour vocation de résoudre tout - et tous les cas particuliers. Il faudrait expliquer à Daniel D. ce qu'est une loi?) , en particulier en ce qui concerne les locked-in syndrome, ces personnes lucides et emprisonnées dans leur corps ( qui ne peuvent bouger que les paupières) , c'est vrai. Voir le livre d e D. Baudy, "le scaphandre et le papillon". Mais le désir d'euthanasie ne vient-il pas surtout, dans ce cas , de l'impossibilité où nous sommes ( nous, la société, les individus et leurs clichés) d'offrir des structures d'accueil permettant à ces êtres de vivre en se sentant acceptés? N'oublions pas que V. Humbert a demandé à mourir le jour où on lui a dit qu'il n'y avait plus de place pour lui à Berck. Rappelons aussi qu'à cette époque, en 2003 ( il est mort en sept 03), il y avait un vide juridique atroce. Ce vide a été comblé. Cessons d'accuser ceux qui font les lois. Pour une fois, elle a été faite par des gens qui connaissent ces problèmes et qui les vivent dans leur quotidien. Le problème ( 15 articles) est que cette loi est mal connue. Les gens préfèrent se jeter sur les magazines! Quoi qu'il en soit, mon objectif, dans l'article du Monde, etait la signification de la notion d'autonomie et du rapport entre individue et communauté qui en découle. Ce plan est politique et il est à mon avis essentiel. Confondre une réflexion sur les sources morales de la politique avec la morale, c'est faire un grossier contresens, cher Daniel D. <br /> <br /> Mais je retourne à mon travail, car un blog ne peut pas, je crois, être le lieu d'un débat. La réflexion , par nature, est quelque chose de lent. Le blog, même quand il est aussi intéressant que celui -ci, incite à la précipitation et aux mouvements d'humeur. <br /> Je crois aussi que le problème majeur est de former ( davantage et à mon avis un peu autrement) les soignants traitements anti-douleur, mais aussi formation éthique, réflexion sur la mort). Il sont , dans l'ensemble, extrêmement demandeurs et leur travail justifie les efforts que font des personnes comme moi - qui suis exceptionnellement sortie de ma réserve, afin que Daniel D. qui prétend juger de tout avec raison apprenne au moins , s'il peut entendre, que le doute est salutaire et la prudence une vertu.
Répondre
P
Cher Daniel D. <br /> <br /> peut-être pourriez-vous prendre le temps de lire le texte de la loi du 22 avril 2005. Ou de voir, comme je le fais depuis quelque temps, ce qui se fait dans les unités de réanimation- anesthésie, dans les hôpitaux de manière générale, avec les patients et leurs familles. Vous sauriez ce que les médecins peuvent faire et pourquoi le refus de l'acharnement thérapeutique ( refus qui peut conduire à une décision d'arrêt des soins curatifs et même de l'alimentation artificielle) n'équivaut pas à l'euthanasie. Mais se documenter, c'est difficile. Plus difficile que de céder au soupçon du Bien (qui semble être votre morale). Ou de répéter ce que l'on entend dans les médias. La précipitation et la prévention sont bien de vilains défauts. Cela dit, il est vrai qu'il est également difficile d'expliquer des notions comme "proportionnalité des soins", "soins palliatifs", dans des articles publiés dans les journaux et qui sont nécessairement très courts. L'auteur qui les rédige accorde aux lecteurs un certain crédit en pensant qu'ils liront soigneusement ou se documenteront. C'est souvent le cas d'ailleurs.
Répondre