J’entends encore le talentueux critique de cinéma Jean Louis Bory déclarer au cours d’une des émissions du nom de cet article : « je suis prêt à me battre
pour qu’André Cayatte puisse continuer à faire de mauvais films ». Je suis dans le même état d’esprit lorsque j’exerce quelquefois mon droit de critique sur le travail d’information d’un
journaliste. J’assume sans complexe un soutien inconditionnel à la totale liberté de la presse en même temps que la revendication de mon entière liberté de critique du traitement de l’information
publiée dans les journaux. Dans les deux cas bien sûr dans le cadre des limites fixées par la loi.
Je m’applique à moi-même l’acceptation de la critique comme chacun peut le constater sur ce blog où les commentaires ne sont pas toujours très tendres à mon égard.
En revanche un lecteur attentif remarquera sans doute que certains auteurs de commentaires plutôt musclés croient pouvoir s’offusquer d’autres commentaires qu’ils considèrent outrepasser les
limites selon eux acceptables. Depuis le début de ce blog je n’ai supprimé que quatre ou cinq commentaires qui me semblaient devoir l’être. A mon sens les lecteurs sont assez grands pour penser
par eux-mêmes et se faire leur propre opinion concernant les points de vue qui s’expriment.
Manifestement il y a une certaine hypersensibilité à la critique du côté de la presse. Pas pour se remettre en question bien sûr, mais pour réagir vivement à la
moindre remarque irrévérencieuse d’un lecteur, par la mise en avant du professionnalisme, de la déontologie, de la liberté d’information ou de la charte de Munich.
J’ai considéré que l’information concernant le projet d’office de tourisme de pôle en Sud Charente parue dans les colonnes de la Charente libre était trompeuse et je
l’ai dit. On peut penser différemment de moi et argumenter en ce sens mais j’entends bien pouvoir exprimer librement mon avis sans subir en retour quelque pression que ce soit.
A ce jour la compétence accueil, information et promotion touristique est exercée en Sud Charente soit par des communes soit par des communautés de
communes. Les cinq offices de tourisme présents ont chacun leur histoire, leur projet, leurs statuts, leur budget et leur effectif salarié. Les collectivités qui conventionnent et financent
leur office, ou qui exercent elle-même la compétence comme à Chalais, ont marqué leur volonté d'aller vers la création d’un office de pôle. Un agent du pays travaille avec les collectivités du
pays compétentes sur ce projet d’office de pôle. Dans un premier temps les hypothèses travaillées se sont fondées sur les volontés des uns et des autres pour leur territoire et aboutissaient à
différents chiffres en termes de type d'organisation, d’effectif salarié, d’heures d’ouverture des points d’accueil et de budget. Plusieurs hypothèses de travail ont été émises et beaucoup
d’autres le seront encore avant que l’office de pôle ne soit crée et que les collectivités compétentes le valident, le financent et que disparaissent les offices d’aujourd’hui, si tant est que le
choix soit fait qu’ils disparaissent. A ce jour aucune de ces collectivités ne s’est encore prononcée sur les différents scénarios émis et ce sont bien elles et elles seules qui ont pourtant le
pouvoir de décision. Mettre en exergue une hypothèse qui de mon point de vue est encore assez loin de l’organisation qui pourra être validée par tous n’est pas une information digne de ce nom sur
le sujet, à ce jour, pour les habitants du Sud Charente. Citer dans le détail des hypothèses extraites d’un dossier qui sont ce que je viens d’en dire sans aucun commentaire ou validation de la
part des élus décisionnaires en charge du dossier me semble quand même pour le moins contestable. Surtout si l’on ajoute que le lecteur peut être d’autant plus troublé sur l’état du projet
qu’une légende d’image stipule sans conditionnel que l’office de pôle sera localisé à Aubeterre. Bien que ce soit une localisation qui à priori à titre personnel m’agrée, d’autres voix se sont
élevées pour évoquer Chalais et encore une fois je rappelle que les décideurs ne se sont toujours pas prononcé. L’information selon laquelle l’association sera plus politisée ne vaut pas plus. On
peut bien sûr affirmer sans crainte d’être démenti par la suite des évènements qu’un office de tourisme quel qu’il soit, dès lors qu’il est financé presque exclusivement par des
collectivités et qu'il existe pour exercer une mission de la collectivité qui lui est déléguée, est bien sous autorité politique. Mais pourquoi plus demain ?
Voilà les critiques complémentaires que je tiens à faire sur le traitement journalistique du projet d’office de pôle dans les colonnes de la Charente Libre. On peut
ne pas être d’accord avec moi et me critiquer. Mais pas plus.
On raconte souvent que Pierre Lazareff disait aux journalistes qu’il recrutait pour son journal : ” Une phrase c’est un sujet, un verbe, un complément. Pour un
adjectif, me prévenir. Au premier adverbe vous êtes viré ! ». Je crois qu’il voulait ainsi signifier qu’informer nécessite de s’en tenir précisément aux faits.