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Quand Bernard Cazeneuve en appelle aux mânes de François Mitterrand. Ou le coup de pied de l’âme à Macron.

C’est peut-être ça le nouveau coup de Jarnac, cher François Raby. Un coup de pied de l’âme de François Mitterrand servi au débotté par un premier ministre commémorant opportunément l’anniversaire de sa mort et le centenaire de sa naissance.

Les mots des derniers vœux du Président malade ce 31 décembre 1994 résonnent encore dans nos têtes. « Je crois aux forces de l’esprit et je ne vous quitterai pas ». Tout juste un an plus tard, François Mitterrand  mourrait et rejoignait le caveau familial au cimetière des Grands Maisons de sa cité natale.

Depuis, chaque année à la même date, toute la Mitterandie se retrouve pour se recueillir devant sa tombe. Enfin, ce qu’il en reste 21 ans plus tard. Grippe oblige, certains se sont fait excuser. Mais aucun candidat à la primaire ou responsable national du Parti Socialiste n’a jugé utile de faire le déplacement.

La fidélité à la mémoire de celui qui a ramené la gauche au pouvoir et qui seul totalise deux septennats complets depuis la naissance de la cinquième République s’étiole. La référence à François Mitterrand est moins courue à gauche ces temps-ci.

Le grand nombre d’invitations adressées aux élus charentais de tous bords n’a pas vraiment mobilisé et l’impression de vide autour de la venue du premier ministre était flagrante. L’impressionnant déploiement de forces et de barrières de sécurité disposées tout au long du parcours n’ont pas été d’une grande utilité. La population a préféré rester bien au chaud à la maison ce dimanche matin frisquet et ensoleillé. Aucun manifestant n’a jugé utile non plus de faire savoir sa mauvaise humeur.

Je ne regrette pourtant pas d’avoir fait le déplacement. Sans doute parce que François Mitterrand occupe par ses écrits et surtout ceux qui lui ont été consacrés un bel espace dans ma bibliothèque. Je n’ai pas subi ses deux septennats sans chercher assidûment à comprendre quel homme il était.

Si comme l’a dit Jean Lacouture, biographe de De Gaulle et de Mitterrand, l’un dépasse nettement l’autre d’une tête, la place qu’occupe ce dernier dans l’histoire de la deuxième moitié du vingtième siècle justifie qu’on l’étudie. Et puis sa vie est un roman dont on n’a cessé de découvrir les multiples facettes et encore aujourd’hui.

J’ai commencé hier soir à lire les premières lettres adressées à Anne. Dès les premières lignes on comprend la nécessité qu’il y avait à les publier, tant cette correspondance qui a duré de 1962 à 1995 témoigne de la subtilité, de la passion amoureuse, de la complexité, du talent littéraire et de la culture de ce charentais d’exception.

Tout cela a été rappelé par Bernard Cazeneuve dans son discours. Evidemment, c’est un François Mitterrand parfaitement repeint en rose, sans tache aucune, dont le premier ministre a fait la louange. Alors que François Mitterrand disait lui-même que les hommes, comme le monde, ne sont ni blancs ni noirs, ils sont gris.

C’est donc le passage de son discours qui résonne avec acuité avec l’actualité qui a retenu toute l’attention du public clairsemé et évidemment de la presse.

Le premier ministre a commencé par rappeler que l’auteur du « Coup d’Etat permanent » en lutte radicale contre les institutions de la cinquième République et le Général de Gaulle avait fini par s’y rallier pour s’en servir pour ramener la gauche au pouvoir. Un ralliement qui pour tenter de rester cohérent avec ses postions passées lui a fait dire orgueilleusement que les institutions étaient dangereuses avant lui et le redeviendraient après lui.

C’est donc ce cheminement de François Mitterrand vers l’acceptation de la logique majoritaire qui donne un pouvoir et une responsabilité claire à gauche ou à droite qu’a précisément rappelé Bernard Cazeneuve.

Et c’est sur un même ton équanime et poli que l’hôte éphémère de Matignon a rappelé avec gourmandise que pour François Mitterrand, le centre n’est ni de gauche, ni de gauche. Et de rappeler « le ni droite ni gauche, qu’il considérait comme un ailleurs improbable, à moins qu’il ne fut la manifestation d’un opportunisme cynique ou d’une confondante immaturité politique, ignorante des mouvements profonds de l’histoire ».

La gauche doit être rassemblée pour gagner, comme l’a démontré François Mitterrand professe Cazeneuve. Si l’on ajoute à ce diagnostic le rappel des belles valeurs que sont pour le défunt Président la loyauté et la fidélité, on comprend aisément qu’Emmanuel Macron n’est plus du tout en odeur de sainteté au gouvernement, mais qu’à Jarnac il vole un peu la vedette à celui à qui il est rendu hommage.

Je partage depuis longtemps cette analyse déterminée par nos institutions. Un président peut être élu par le peuple sans être attaché à un parti ou à un camp sans doute. Mais pour gouverner et mettre en œuvre son projet il lui faut une majorité claire à l’assemblée qui le soutienne et qui partage sa stratégie.

Quand cette question a été posée en son temps à François Bayrou, il avait répondu que cela se ferait très facilement tant on se bousculerait pour aller à la soupe avec lui quand il serait élu. Ce qui me paraissait déjà être une drôle de conception de la modernité en politique. La situation aujourd’hui est la même avec Emmanuel Macron.

Ce qui vaut pour la gauche vaut bien entendu aussi pour la droite et le centre. Nous devons être rassemblés derrière François Fillon, celui qu’un large panel des électeurs du centre et de la droite a choisi lors des primaires.

Quand Bernard Cazeneuve en appelle aux mânes de François Mitterrand. Ou le coup de pied de l’âme à Macron.
Quand Bernard Cazeneuve en appelle aux mânes de François Mitterrand. Ou le coup de pied de l’âme à Macron.
Quand Bernard Cazeneuve en appelle aux mânes de François Mitterrand. Ou le coup de pied de l’âme à Macron.
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À propos

Je suis arboriculteur, viticulteur et maire de Reignac. Mais aussi Président de l'Association Nationale Pommes Poires, membre de WAPA (World Apple and Pear Association) et secrétaire général d'Interfel.
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D
J'ai mis des liens sur Facebook au sujet de Corinne Pelluchon, tu les as vus peut-être.J'ai acheté son dernier bouquin et je pense que malgré qu'il soit moins épais que celui de François, j'en aurais pour très longtemps sinon plus à le lire. A moins que le découragement me prenne bien avant. Pour l'instant je constate un goût prononcé à s'entendre parler...
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D
Sinon, j'avais été invité à y participer...
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D
J'ai récemment rencontré Marylène à Leclerc, sortant juste d'une courte et épuisante lecture des lettes de Fanfan à Dame Pingeot. Est-ce moi en lui parlant qui ai incité madame à t'offrir ce pesant pavé? Je pense pas que tu le finisses, ou alors après les élections si t'est battu...<br /> Mais bon, fallait être sacrément motivé pour tous les jours ou presque écrire ces lettres plutôt étoffées. Cette capacité m'étonnera toujours...
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D
Non c'est ma tontonmania qui m'a repris. T'as raison j'aurai de la peine à tout lire. Mais comme toi ce que j'admire c'est la constance épistolaire envers cette femme. C'est beau non?