19 Avril 2015
Agnès Verdier-Molinié, la très active directrice de la Fondation pour la Recherche sur les Administrations et les politiques Publiques (iFRAP) vient de publier chez Albin Michel « On va dans le mur ». Une contribution convaincante de plus à l’analyse du système politico administratif français devenu parfaitement autonome et incontrôlable et qui nous conduit tout droit dans…le mur. Je vous en conseille vivement la lecture. L’état des lieux factuel est saisissant. En revanche, les propositions de réforme sont nécessairement plus discutables.
Le pire n’est jamais sûr évidemment. Mais plus la France s’enfonce dans le chômage, l’endettement, les déficits publics, l’absence de croissance, plus la dépense publique tend vers les 60% du PIB et les prélèvements obligatoires vers les 50%, plus il semble impossible de réformer structurellement notre organisation collective pour la rendre plus performante et moins coûteuse. Plus le corsetage généralisé par les lois, les normes, les réglementations, les taxes et les subventions en tout genre paralyse l’initiative, étouffe et désoriente l’activité, moins il semble possible de prendre les décisions radicales qui permettraient d’inverser la tendance.
En fait, un changement de cap véritable n’a de possibilité de réussite en France que s’il est légitimé puissamment par l’élection présidentielle. Jusqu’à ce jour, aucun candidat de deuxième tour ne s’est présenté devant les français avec un programme de rupture ouvertement libéral. C’aurait été nous dit-on parfaitement suicidaire.
Alors qu’il a presque disparu de l’écran radar des sondages, c’est tout le mérite de François Fillon de travailler inlassablement depuis près de trois ans maintenant au programme de rupture à mettre en œuvre pour redresser la pente. Sur son blog, dans les médias et surtout un peu partout dans les provinces de France, il martèle son analyse et fait part de ses propositions. Le Point a publié cette semaine une longue interview de lui qui montre une fois de plus la cohérence et la précision des engagements qu’il veut prendre face aux français. Qu’il gagne ou non les primaires à droite, sont travail influencera fortement dans son camp. C’est une excellente nouvelle. Compte tenu de la situation dans laquelle sera le pays, les français sauront cette fois ci entendre ce message en 2017.
L’intégralité du texte de l’interview sera bientôt sur le blog de François Fillon. Mais en attendant je vous recopie un passage que j’ai particulièrement apprécié.
« …face à une question immédiate posée par l’opinion publique, la seule réponse à court terme est étatique. Les solutions en termes de liberté s’inscrivent elles, dans la durée. Depuis trente ans, tous les gouvernements, de droite comme de gauche, n’ont eu qu’un objectif : protéger les français. Ce n’était pas méprisable de protéger les français contre la mondialisation, contre les risques naturels, sanitaires, ceux du progrès lui-même, avec le principe de précaution. Chacun l’a fait avec sa coloration idéologique, mais au fond, tout cela a abouti au même résultat : une accumulation de contraintes, de normes, de niveaux d’administration, d’impôts, qui a paralysé la société française. Il faut que le balancier revienne vers plus de libertés. »
Je suis moi-même convaincu depuis longtemps de tout cela, vous le savez mes chers lecteurs. Mais voilà, la dépendance de presque tous au système où tout est interconnecté en interdit presque la remise en cause par le suffrage universel. Chacun s’arcboute sur ce qu’il risque de perdre immédiatement parce qu’il craint de ne pas être en situation d’obtenir plus dans un environnement plus concurrentiel. Il est alors difficile de réunir une majorité d’électeurs pour changer le système en profondeur. Sauf si la dégradation de la situation de chacun et la comparaison avec d’autres pays voisins devient trop criante et encourage enfin à franchir le pas. C’est à mon sens ce qui se profile à grand pas.
Je vous mets un lien vers un échange de commentateurs sur Atlantico relatif à l'interview de François Fillon.
Je suis arboriculteur, viticulteur et maire de Reignac. Mais aussi Président de l'Association Nationale Pommes Poires, membre de WAPA (World Apple and Pear Association) et secrétaire général d'Interfel.
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