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« Une impasse mène au moins à faire demi tour ». Sylvain Tesson.

Il s’est changé tout seul le Président. En tout cas, ça c’est sûr, il s’est mis sur son 31 pour annoncer ses vœux au pays. Tout du pingouin classique. Bien debout pour pouvoir faire demi-tour sur place au bout de l’impasse idéologique dans laquelle il s’était engagé par calcul. Bon, je vous le concède, je n’ai pas immédiatement perçu son fameux tournant social libéral relevé par la plupart des commentateurs. Sans doute parce que je n’arrive pas à me faire à sa  voix et à ses intonations. A mon sens, elles ne véhiculent pas le charisme nécessaire à l’écoute attentive d’un discours.

Mais c’est vrai, à la relecture du texte, l’orientation stratégique n’est plus du tout la même que celle annoncée pendant la campagne et malencontreusement mise en œuvre depuis l’élection. Trente ans après le retour à la réalité de Mitterrand en 1983 pour éviter la catastrophe devenue inévitable après deux ans d’errements, François Hollande nous la joue pour 2014 bis repetita placent. Tant mieux. Mieux vaut tard que jamais.

En revanche à gauche, bonjour la crise de foie des derniers convertis pour le réveillon. Entendre Frederic Lefebvre soutenir cette nouvelle orientation et lire dans le Monde la satisfaction de Pierre Gattaz, c’est comme prendre plein de marrons dans le citron avec la dinde, ça étouffe. Je ris forcément un peu. Mais je reconnais aussi que ça doit être très désagréable pour tous ceux qui n’avaient pas vraiment compris ça quand ils ont mis le bulletin dans l’urne. Delphine Balto le dit très joliment dans le JDD d’aujourd’hui.

En revanche, lecteurs privilégiés de ce blog, vous au moins n’êtes pas surpris. Je n’ai eu de cesse d’écrire comment les choses allaient se passer. Et il n’y avait pas besoin d’être devin. Seulement cartésien et pragmatique. Et comme Frédéric Lefebvre, je ne change pas d’avis aujourd’hui, j’encourage à aller résolument dans cette direction. Parce que pour citer une nouvelle fois Sylvain Tesson, « entre les hommes les calculs créent des divisions ».

Ça n’empêche pas de vives critiques de ma part. Comme vis-à-vis de cette idée de pacte de responsabilité avec les entreprises. Je sais bien que c’est de l’habillage politique pour tenter de faire passer la pilule à tous ceux qui ont eu un lendemain de fête un peu difficile. Mais pourquoi justement persister sur ce terrain de l’artifice et du faux semblant. Pas plus le Président de la République que Pierre Gattaz et le Medef n’ont la capacité à faire embaucher des salariés par un chef d’entreprise, artisan, commerçant ou agriculteur qui ne le souhaite pas. Donc cette idée du donnant donnant est forcément purement spéculative. Juste pour tenter de garder le beau rôle et surtout ne pas donner l’impression de faire de cadeaux aux exploiteurs impénitents que sont forcément, si on n’y prend garde, les patrons.

La mission du Président et du gouvernement, en matière de dynamisme économique et d’emploi, c’est de faire de la France un terreau favorable à la naissance et à la croissance d’activités économiques de toutes sortes. L’emploi n’est que la résultante de la bonne administration du pays. Le chômage répond à cette même logique. Il est de l’entière responsabilité de la mauvaise administration du pays. Quand le terrain est favorable, les français, au moins autant que les autres peuples, sont parfaitement capables de développer de l’activité et de l’emploi.

Si le gouvernement était un paysan on dirait qu’il lui faut avoir la main verte. En l’occurrence il suffit qu’il sache serrer ou desserrer juste comme il faut la main invisible… du marché comme nous l’a très bien expliqué Adam Smith.

Et il y a du boulot en France tant nous avons donné corps à cette définition de Frédéric Bastiat : « L’Etat, c’est la grande fiction à travers laquelle tout le monde s’efforce de vivre aux dépens de tout le monde ».

Il ne reste plus au Président, comme le lui a conseillé Jacques Attali vous vous en souvenez, qu’à décider et mettre ne œuvre concrètement des mesures qui vont dans le sens annoncé.

Parce que comme le dit très bien Julien Clerc, « A quoi sert une chanson si elle est désarmée » et si l’on « veut être utile à vivre et à rêver ? ».

Pour les esprits les plus libres d’entre vous, je conseille aussi la lecture sur le site Libres.org de Jacques Garello d’un article sur la relation entre chômage et salaire minimum. 

Les citations de Sylvain Tesson sont extraites de son recueil: « Aphorismes sous la lune et autres pensées sauvages ». Je vous en recommande la lecture. Tout comme celle de ses autres livres. 

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À propos

Je suis arboriculteur, viticulteur et maire de Reignac. Mais aussi Président de l'Association Nationale Pommes Poires, membre de WAPA (World Apple and Pear Association) et secrétaire général d'Interfel.
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D
<br /> Il est pas mal ce Frédéric Lefebvre !<br /> <br /> <br /> C'est lui qui touittait l'autre jour en souhaitant que l'année 2014 "sourisse" !!!!<br /> <br /> <br /> Bref, t'as un lien qui marche pas et atlantico, je laisse ça au caniveau...<br />
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