Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Retour enfin vers le futur.

Mardi dernier, j’ai participé à la présentation des résultats techniques de la station d’expérimentation arboricole de  La Pugère, sur la très belle commune de Mallemort dans le département des Bouches du Rhône.

 

Toute une après midi extrêmement intéressante consacrée aux évolutions techniques possibles au verger pour produire en recourant le moins possible aux produits phytosanitaires et aux engrais, tout en maîtrisant finement les prélèvements d’eau. Et puis comme dans ce domaine la principale rupture tient à la génétique, le résultat d’une nouvelle année d’observation de plusieurs variétés de pommier tolérantes à la tavelure a particulièrement motivé la bonne centaine d’arboriculteurs, techniciens ou étudiants qui avaient fait le déplacement. En ces temps de crise sévère pour l’arboriculture, voir autant d’intérêt de la part d’un public plutôt jeune pour ces innovations enthousiasmantes me fait doublement remercier mon collègue Jean Noël Fabre, arboriculteur à Sénas et président de la station, d’avoir insisté pour que je sois présent.

 

L’un des essais concernait les stratégies possibles de protection contre la tordeuse orientale sur fruits à pépins. L’objectif était de comparer la protection chimique (9 traitements) avec la confusion sexuelle complétée d’argile kaolinite et de deux insecticides. L’absence de dégâts causés par cette chenille est voisine de 100% à la récolte pour la lutte chimique et presque équivalente avec la confusion. Mais à la fin de son exposé, l’expérimentateur a du préciser que seule la protection chimique était légale pour l’instant puisque la confusion sexuelle (diffuseurs de phéromones pour que les papillons mâles ne rencontrent pas les femelles. Je sais c’est dégueulasse mais c’est bio) n’est toujours pas homologuée en France, alors qu’elle l’est en Italie et dans d’autres pays européens concurrents du nôtre. Comme vous vous en doutez la stupeur et l’énervement du public était manifeste face à l’absurde de la situation.

 

C’est l’un des trop nombreux exemples du décalage entre les objectifs affichés par le Grenelle de l’environnement et les moyens mis à disposition des agriculteurs pour y parvenir. Comme d’autres, je répète sans cesse à qui veut l’entendre (le ministre, ses conseillers et son administration) que d’un côté la France affiche des objectifs environnementaux plus ambitieux que ses concurrents en consacrant beaucoup de moyens pour mesurer les problèmes et produire des normes, mais que de l’autre la chaine de progrès qui doit permettre d’atteindre les objectifs fonctionne nettement moins bien qu’ailleurs.  

 

Le danger avéré c’est que cette situation conduise l’agriculture sur la même pente que l’industrie et que dans très peu de temps nous fassions le constat d’un repli important suivi d’un plan de redressement pour inverser la tendance. Mais forcément trop tard.

 

C’est pourquoi j’ai particulièrement apprécié que le président de la république Nicolas Sarkozy annonce hier au salon de l’agriculture qu’il demandait à ses ministres de regarder ce que font nos concurrents en matière environnementale et de doser les contraintes imposées aux agriculteurs à l’aune du maintien de notre compétitivité et des possibilités économiques des entreprises. Il était temps. Contrairement à ce que s’est empressé de déclarer José Bové, diffusé en boucle sur France Info, ce n’est bien entendu pas un recul du développement durable mais bien au contraire une vraie chance de pouvoir le réaliser pleinement. Tous les paramètres doivent être pris en compte, compétitivité, synergies depuis la recherche jusqu’à l’agriculteur en passant par les centres techniques, les stations d’expérimentation, les techniciens de tous les organismes et des exploitations et bien sûr les agriculteurs, tout cela complété d’un accompagnement efficace des réglementations et de l’administration.

 

Comme la plupart des agriculteurs je préfère mille fois cette visite de clôture du président qui a donné lieu à une vraie rencontre de travail et de mise en perspective plutôt qu’une inauguration traditionnelle limitée à un serrage de louches et à un « empiffrement » d’un nombre forcément limité de produits du terroir.

     

Cette même semaine Nicolas Sarkozy a aussi clôturé les états généraux de l’industrie. Après avoir fait le constat du décrochage sensible et continu de notre industrie à partir de 2000, comparativement à celle de l’Allemagne qui s’est maintenue et même progressé, il a défini une stratégie et des moyens pour développer notre potentiel. Une bonne nouvelle de plus saluée par presque tous.

 

Pour ce qui concerne les allemands, ils ont joué la carte de la compétitivité depuis 10 ans, en comprimant les salaires, en délocalisant une partie de la production et en freinant leur propre consommation. A ce prix ils exportent en Chine et ailleurs. Dans le même temps nous tentions de nous élever dans les airs en nous soulevant par les cheveux, nous inventions la réduction généralisée du temps de travail. L’exemple funeste des 35 heures est typique des errements stratégiques de la France. Je suis toujours surpris qu’encore aujourd’hui, dès lors que l’on évoque la responsabilité des 35 heures dans les difficultés économiques que nous rencontrons, il est de bon ton de dénoncer une excuse un peu facile en demandant quelles causes plus récentes il faudrait incriminer. Comment peut-on ne pas comprendre que les résultats des politiques s’évaluent sur le long terme, voire le très long terme. Les mêmes qui dénoncent le profit immédiat sont incapables d’imaginer d’autres causes qu’immédiates.

 

J’ai pour cela vraiment apprécié ce soir d’entendre Jean Lois Borloo, à qui les journalistes demandaient pourquoi il faisait aussi peu campagne pour les régionales et pourquoi on ne prononçait que très timidement le nom de Sarkozy dans les meetings, faire une belle apologie de la conduite du pays par le président. J’espère que tous ceux qui l’auront vu ou entendu ce soir ressentiront, au-delà de leur envie de faire payer aux listes du président leurs difficultés individuelles aussi diverses que réelles, que tous les chantiers qui sont ouverts sont nécessaires et vont dans le bon sens pour le pays et chacun de nous. Plutôt que de céder une nouvelle fois à nos envies de tout ce qui ne marchera jamais et que nous sommes les seuls au monde à vouloir expérimenter, les électeurs seront je l’espère sensibles au message de Borloo.

 

La semaine passée Dominique Bussereau a bien évidemment du arrêter sa campagne pour se consacrer à la catastrophe qui a touché son département sur la côte. Même après avoir subi la tempête de 1999, il est difficile d’imaginer le drame qui vient d’être subi par les populations touchées par cette conjonction exceptionnelle de tempête et d’inondations. La recherche qui commence pour établir les responsabilités, si elles existent, démontrera peut-être une nouvelle fois qu’il faut du courage politique pour prévenir les effets d’une telle tempête, parce que les mesures qui auraient du être prises sont forcément impopulaires.

 

Demain à 14 h il sera de passage à Brossac où je l’accueillerai avec quelques élus pour évoquer avec le maire la présence médicale en milieu rural et les difficultés d’optimiser l’investissement dans la maison de santé réalisé conjointement par les collectivités locales et l’Etat. 

Encore une semaine de campagne pour mobiliser les électeurs qui ont semble t-il bien du mal à se passionner pour ces élections. Mais nous savons qu’il faut se méfier des pronostics que les électeurs s’ingénient le plus souvent à déjouer.

 

Pour ce qui concerne le Poitou-Charentes peut-être qu’un nombre suffisant d’électeurs auront pu lire l’article consacré vendredi par les Echos à l’évaluation de l’action environnementale de Ségolène Royal. Il apparaît clairement dans cet article un abime en dessous entre ce qu’elle dit et la dure réalité des résultats concrets. Heureusement nous ne sommes pas les seuls à le faire savoir et les verts s’expriment encore plus durement que nous sur le sujet. Cette analyse pourrait être faite pour la plupart des actions revendiquées par la présidente actuelle. Là encore la communication politique et ses relais dans les médias ne permettent malheureusement pas à l’électeur sous influence de choisir véritablement les candidats qui correspondent pourtant le plus à ce à quoi ils aspirent. Le journalisme d’investigation et la mise en perspective explicative descendent rarement à l’échelon local.

 

Dans un tout autre registre, j’ai évoqué auprès d’une cadre expérimentée d’une collectivité territoriale bien connue de vous mes chers lecteurs (la cadre), un bouquin qui vient de sortir et qui s’intitule « absolument dé-bor-dée ». L’auteur se présente sous le pseudonyme de Zoé Shepard et décrit les dessous de certains anachronismes dans la gestion et le travail des agents des grandes collectivités territoriales. Je souhaitais vérifier la part de réalité dans cette description, forcément un peu caricaturale, de ce que les élus aiment à présenter comme leur très saine gestion de l’argent public. Si tout se passe comme prévu nous aurons peut-être droit à un commentaire explicite de sa part sous peu... 

Retour à l'accueil
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
À propos

Je suis arboriculteur, viticulteur et maire de Reignac. Mais aussi Président de l'Association Nationale Pommes Poires, membre de WAPA (World Apple and Pear Association) et secrétaire général d'Interfel.
Voir le profil de Daniel Sauvaitre sur le portail Overblog

Commenter cet article
V
<br /> <br /> <br /> Je disais surtout que trop de gens viennent ici en se cachant...<br /> <br /> Moi, tout le monde me connait, et sous mon vrai nom !<br /> <br /> C'est vrai qu'à la place d'un gaulliste "traditionnel" je serais très en colère vu le résultat d'hier et à ce sujet je n'ai toujours pas compris pourquoi Daniel que je connais depuis tout petit,<br /> s'est enfoncé jour après jour, à soutenir Sarkozy contre toute intelligence !!!!<br /> <br /> Défendre une morale économique qui s'est fourvoyée (alan Greenspan: le marché sésolvera tous les problèmes!), passe encore, mais le mensonge et le batelage du nain, Non!<br /> <br /> Ce n'est ni un chef, ni un homme d'état, ni un visionnaire... <br /> <br /> Juste un opportuniste. <br /> <br /> <br />
Répondre
L
<br /> 53.7% d'abstension ! le Fn au deuxième tours dans 12 régions ! Débordé! Des excuses minables pour une piquette annoncée ! Dans la defaite les sarkosites continuent de Fanfaronner ! Débordé! La<br /> tanche des deux-sevres à 39%! A 60% au 2nd tour ? Débordé! Apparemment l'UMP charentaise n'entend pas les français en galere ! Ils se focalisent sur leurs petits soucis internes ! Débordé! Le<br /> sarkosisme est moribond , vive le villipinisme ! L'espoir est ailleur , je vais de suite adhérer au club villepin,avant : Que l'on coule ! Eh vinosse ! quand tu dis que tu ne connais pas tous les<br /> blogueurs de ce site . Je suis né dans la région , comme mes parents et mes grands parents et mes arrière grands parent , ainsi de suite , je sais en ce qui me concerne d'où je viens . Eh, oui<br /> Vinosse tu ne connais pas tous le monde .... Eh , la droite que je défénd t'intéressera surement car beaucoup de nos valeurs sont celles du pré (de rugby), j'y ai joué et je sais de quoi je parle :<br /> combat, abnégation, et surtout humilité!<br /> <br /> <br />
Répondre
L
<br /> <br /> <br /> Ça manque  de pimpampoum cet article!!!!<br /> <br /> Et pis les commentaires:   boffffffff<br /> <br /> Toujours cette pine de Vinosse! <br /> <br />  <br /> <br /> <br />
Répondre
V
<br /> <br /> <br /> Sud-Ouest de ce jour !<br /> <br /> Formidable!!! <br /> <br /> On dirait du Sarkozy!<br /> <br /> <br />
Répondre
V
<br /> <br /> Pour les absents de Dimanche:<br /> <br /> BSCR <br /> <br /> <br />
Répondre