20 Septembre 2010
Les lecteurs de ce blog savent que j’ai déjà par deux fois assez vivement répondu à des articles de Patrick Guilloton parus dans le journal Sud Ouest. C’était à l’automne 2008 (« Le mauvais calcul(e) » et « Bête et méchant ». Sa façon assez péremptoire d’asséner des analyses politiques contestables m’avait alors passablement agacé. Je dois reconnaître que depuis, je suis plutôt devenu accroc de ses articles tant ils détonnent gaiement avec la teneur forcément plus factuelle et prudente de ceux de ses confrères qui se cantonnent dans une certaine orthodoxie. Ses textes sont toujours hauts en couleurs, gouailleurs, bien rythmés, libres de ton, imagés, vifs et tout et tout. Du point de vue de l’écriture je ne m’en lasse pas. C’est avec cette même gourmandise habituelle que j’ai donc lu l’article qu’il a fait passer en page 17 (Cognac), ce jeudi 16 septembre. Avec une très légère appréhension quand même, puisqu’en déplacement à Paris, ce sont mes vigies qui m’en ont fait passer une copie accompagnée de réactions un brin consternées.
Je n’ai vraiment pas été déçu. Une fois de plus Guilloton guillotine allègrement tout en jouant de bons mots comme par exemple celui-ci : « Lelièvre, cible idéale ». Mais voilà, au fil de ma lecture, je me suis mis à rire de plus en plus jaune. Si le sujet traité ne m’avait pas touché d’aussi près, je me serai sans doute bien marré jusqu’au bout en m’exclamant à la fin : « bravo l’artiste ». Cette fois-ci, malgré le style, le fond m’a vraiment foutu les boules. Et comme ce joyeux drille doit bien avoir quelques autres lecteurs que moi dans le département, je ne peux pas laisser ses âneries faire autorité dans ce grand quotidien régional qu’est Sud Ouest. Dans ce cas précis, la façon plutôt moche dont il raille Jean Hubert Lelièvre et l’UMP dans le cadre des préparatifs des élections cantonales de l’an prochain sur le canton de Cognac nord, me donne envie de lui voler dans la plume, au sergent major. Après toutefois avoir rappelé certains faits.
Depuis plus d’un an maintenant nous sommes convenus à l’UMP Charente que François Bonneau et les conseillers généraux d’opposition sont décisionnaires pour labelliser un candidat dans chaque canton renouvelable. Pour autant nous coopérons très activement et très étroitement à la recherche conjointe du meilleur candidat. A ce jour, seuls deux conseillers généraux sont membres de l’UMP. C’est pour tenir compte de cette spécificité de notre département et de la nécessité de rechercher le plus d’unité possible des conseillers généraux de notre camp que nous avons reconnu très logiquement le leadership du groupe Ciel. C’est la règle que nous avons adopté pour la désignation définitive des candidats et nous la respecterons.
Pour ce qui concerne le canton de Cognac Nord, Jean Hubert Lelièvre m’a fait part de son souhait d’être candidat un peu avant les élections régionales. Je savais déjà que lui-même, Jérôme Mouhot et Morgan Berger avaient sollicité quelques mois auparavant Michel Jayat pour envisager sa candidature sur ce canton.
Depuis que le comité départemental m’a confié la présidence de l’UMP en Charente, j’ai le souci permanent de réunir au sein du mouvement toutes les sensibilités du centre et de la droite de toutes générations. Dans ce cadre et chacun le comprend très bien, j’ai forcément une attention toute particulière pour les plus jeunes d’entre nous au regard du travail de longue haleine que nous avons engagé pour la reconquête. C’est dans cet esprit que j’ai rencontré Michel Jayat pour échanger sur la meilleure stratégie à conduire sur ce canton comme ailleurs, dès lors qu’un candidat solide, qui a l’avenir devant lui et qui est motivé pour s’investir, sollicite notre soutien. Pour ce qui me concerne, malgré toutes les qualités et les mérites de Michel, je souhaite très vivement que Jean Hubert soit le candidat de notre camp sur ce canton. C’est ce que j’ai fait savoir à François Bonneau et à ses collègues. Il ne reste plus que quelques jours avant que la décision des conseillers généraux ne soit rendue publique et, quelle qu’elle soit, nous en serons solidaires.
Tout ça n’est pas si difficile à comprendre, sauf peut-être pour notre journaliste un brin sarcastique qui préfère me dépeindre, comme d’autres à l’UMP, en « chefaillon » dont le sens politique est celui d’une « bernique ». Faut oser. Il ose. C’est d’ailleurs à ça qu’on le reconnaît.
Voyons maintenant ce qu’il nous dit, notre pisse copie avec parcimonie (2 à 3 articles les bonnes semaines), des atouts et handicaps supposés de Jean Hubert Lelievre. « Il possède l’atout de la jeunesse, il incarne le renouvellement. Sa date de naissance est son seul avantage. Côté inconvénients, il va prendre dans les dents son emploi, loin de Cognac, de directeur de cabinet de Royan, son salaire indécent (lequel a d’ailleurs été au centre de la récente bataille municipale de la cité balnéaire) et maintes autres joyeusetés liées à la santé resplendissante affichée par l’UMP au plan national. » Un peu plus loin il évoque « la classe biberon ».
C’est marrant comme on ne se voit pas vieillir. Parler de classe biberon pour un type de 35 ans est assez révélateur d’une certaine perte de lucidité. Un militant qui a un peu de bouteille me rappelait hier que Pierre Rémy Houssin avait été élu conseiller général du canton de Baignes à l’âge de 38 ans. Je me souviens avoir entendu mon grand père qui était maire du Tâtre me dire qu’il avait lui-même insisté pour qu’il se présente. Nous n’avons pas eu à le regretter il me semble. J’imagine qu’il devait pourtant y avoir bien d’autres élus méritants et plus âgés à soutenir.
J’apprends aussi que Royan c’est loin de Cognac. Non sans blagues. Et un boulot de directeur de cabinet du maire Didier Quentin serait un handicap. Travailler au quotidien aux côtés d’un maire de cette trempe, au parcours de diplomate exemplaire, au plus près du quotidien de la population, au contact de toutes les problématiques d’une collectivité déjà conséquente, ne serait donc pas un atout extraordinaire pour briguer un mandat de conseiller général. D’autant plus au moment où se profile une réforme importante des collectivités territoriales nécessaire pour améliorer la compétitivité du pays dont nous avons tant besoin. C’est marra nt de lire cette appréciation d’une bêtise insondable quand les électeurs élisent assez facilement, plutôt à gauche il faut le reconnaître, des candidats professeurs, instituteurs ou ayant occupé diverses autres fonction dans diverses administrations sans y voir ni le handicap de l’âge, ni celui de la fonction.
« Son salaire indécent », PG serait-il expert en évaluation de rémunérations surévaluées? Il se dit dans le landernau que le prix de revient de ses rares articles n’est pas piqué des hannetons non plus.
J’ai envie de laisser la conclusion à Georges Brassens et à un peu de poésie dans ce monde de brutes en vous reproduisant les sages paroles de « Le temps ne fait rien à l'affaire ».
Quand ils sont tout neufs
Qu'ils sortent de l'œuf
Du cocon
Tous les jeunes blancs-becs
Prennent les vieux mecs
Pour des cons
Quand ils sont d'venus
Des têtes chenues
Des grisons
Tous les vieux fourneaux
Prennent les jeunots
Pour des cons
Moi, qui balance entre deux âges
J'leur adresse à tous un message
Le temps ne fait rien à l'affaire
Quand on est con, on est con
Qu'on ait vingt ans, qu'on soit grand-père
Quand on est con, on est con
Entre vous, plus de controverses
Cons caducs ou cons débutants
Petits cons d'la dernière averse
Vieux cons des neiges d'antan
Vous, les cons naissants
Les cons innocents
Les jeun's cons
Qui n'le niez pas
Prenez les papas
Pour des cons
Vous, les cons âgés
Les cons usagés
Les vieux cons
Qui, confessez-le
Prenez les p'tits bleus
Pour des cons
Méditez l'impartial message
D'un type qui balance entre deux âges
Le temps ne fait rien à l'affaire
Quand on est con, on est con
Qu'on ait vingt ans, qu'on soit grand-père
Quand on est con, on est con
Entre vous, plus de controverses
Cons caducs ou cons débutants
Petits cons d'la dernière averse
Vieux cons des neiges d'antan
Je suis arboriculteur, viticulteur et maire de Reignac. Mais aussi Président de l'Association Nationale Pommes Poires, membre de WAPA (World Apple and Pear Association) et secrétaire général d'Interfel.
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