2 Novembre 2009
La campagne politicienne engagée par les deux sénateurs PS de la Charente contre la suppression de la taxe professionnelle et la réforme des collectivités territoriales révèle très nettement un sectarisme et une mauvaise foi peu courants chez des parlementaires. Ces questions méritent pourtant mieux que ces innommables courriers truffés d’allégations mensongères adressés aux élus, aux secrétaires de mairie et aux directeurs généraux de collectivités (courrier du 13 octobre, manque encore le projet de délibération et les courriers du 22 octobre aux élus et certains fonctionnaires territoriaux). Bien heureusement chacun des conseillers municipaux va recevoir une copie de la lettre cosignée du ministre de l’intérieur Brice Hortefeux et du secrétaire d’Etat Alain Marleix aux collectivités territoriales pour donner une autre perspective des enjeux et des moyens de ces réformes essentielles. Il faut espérer que chacun aura à cœur d’approfondir sa compréhension des évolutions proposées avant de prendre position.
A aucun moment dans les courriers de ces faux sages il n’est fait état de la nécessité de réformer notre organisation territoriale ou de se préoccuper de la compétitivité de notre pays pour le développement des activités économiques. Selon eux, l’important c’est de faire bénéficier les collectivités territoriales de ressources dynamiques sans se préoccuper du sort des entreprises qui les paient ou du taux de croissance et quelque soit l’empilement du mille feuilles administratif dans lequel ils se complaisent sans gène particulière. Tout va bien à ce jour semble t-il et l’Etat n’intervient donc que pour fossoyer la décentralisation et s’en prendre sauvagement aux élus qui ne coûtent rien et sont presque parfaits.
C’est le cinquième point du « comment l’Etat s’en prend aux collectivités territoriales de la lettre du 22 octobre » qui traduit le mieux la stratégie de basse politique menée en couple par Bonnie Bonnefoy and Clyde Boutant.
« 5.) en supprimant la moitié des élus départementaux et régionaux (soit 1% du nombre total des élus) au seul motif qu’ils coûteraient trop cher. Rappelons ici que le coût des élus du Conseil général de la Charente représente 0.25% du budget total (compte administratif 2008). »
Voilà bien un morceau d’anthologie de la médiocrité en politique. Pas question en effet d’évoquer le rapprochement entre département et région comme point de départ du conseiller territorial qui siégera dans les deux collectivités. Mieux vaut de la démagogie directe en dénonçant la chasse aux élus pas chers et dévoués. Cependant la démonstration est à double tranchant. Qu’est ce qui peut bien justifier en effet une telle crise de calcaire pour 1% des élus du peuple en moins. Et puis le motif du coût trop élevé peut-il être crédible si le coût global des élus n’est que de 0.25%. Quoique tout cela dépende du montant auquel se rapporte les 0.25%. Il n’y a rien de plus débile que d’évaluer le coût d’un élu en pourcentage du budget qu’il gère. Je n’ose pas non plus penser que cette approche puisse traduire une incapacité intellectuelle à comprendre que ce qui est cher c’est l’inefficacité de l’organisation et pas l’élu lui-même. Mais qui sait? C’est aussi un effet collatéral intéressant des réformes que de révéler les piètres gestionnaires à qui les contribuables confient leur argent.
Ces réformes méritent mieux que ces attaques puériles qui expliquent aussi le retard que prennent nos villes et notre département en ce moment. Râler, geindre, insinuer, accuser sans cesse l’Etat pour justifier que l’on ne puisse rien faire et donc ne rien faire, voilà le quotidien des dirigeants socialistes départementaux. Pour l’instant ils sont suivis par les électeurs. J’espère pour nous tous que nous n’aurons pas à payer trop cher cette marche à reculons soutenue.
Je suis arboriculteur, viticulteur et maire de Reignac. Mais aussi Président de l'Association Nationale Pommes Poires, membre de WAPA (World Apple and Pear Association) et secrétaire général d'Interfel.
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