12 Juillet 2010
Je ne sais plus quel commentateur de Sarkozy disait dans la presse récemment que la parole du président était usée. Ce n’est pas vraiment l’impression que j’ai eue ce soir en écoutant attentivement son interview par David Pujadas sur France 2. Si quelqu’un d’ailleurs peut me trouver une intervention d’un autre président de la 5ème république aussi direct et aussi ferme sur ses convictions, même après qu’elles aient été mises en pièces par ses opposants politiques, les éditorialistes, les sondages et les juges de tous poils, je suis preneur. Ce qui me frappe chez ce Président c’est cette tension, cet engagement dans ce qu’il dit et dans ce qu’il fait qui ne trompe pas. Sa persévérance sur les choix qui ont pourtant suscité le plus de rejet, le bouclier fiscal par exemple.
Sur tous les sujets, jamais il n’a cédé à la facilité de renoncer, d’aller dans le sens de l’opinion publique majoritaire et des éditorialistes en cour. Et à mon sens il a raison de penser qu’il est de son rôle de prendre le risque de perdre les élections à venir plutôt que de perpétuer des politiques timorées et sans aspérités qui ne seraient pas à la hauteur des enjeux. Y a-t-il un autre pari à faire que celui de penser que les français à l’heure du choix sauront intuitivement qui leur est le plus utile. J’ai entendu plusieurs fois avec bonheur les mots « compétitivité », « Allemagne », « erreur historique de la retraite à 60 ans et des 35 heures », "agriculture". J’ai aussi apprécié qu’au moment ou tout le monde hurle contre les dérives de comportements de certains ministres il rappelle qu’il est à l’origine du contrôle du budget de l’Elysée par la Cour des Comptes (présidée par Didier Migaud PS nommé par lui), de l’attribution de la présidence de la commission la plus prestigieuse de l’Assemblée à un opposant (en cas d’alternance cela sera-t-il maintenu ?). Toutes les « affaires » du moment y sont passées, jusqu’à la rencontre avec Henry le jour de la grève. Il ne s’est pas défilé et ses arguments sont ceux d’un président en responsabilité qui assume courageusement des choix complexes, interdépendants, dont on ne comprend la cohérence que quand on les appréhende dans leur ensemble. Tout peut être critiqué ou fait différemment, mais tout peut aussi être fait comme il l’a décidé, assumé et réussir. A mon sens cette intervention télévisée remplace avantageusement les causeries feutrées qui se tenaient pendant la Garden party à l’Elysée, non ?
Je suis arboriculteur, viticulteur et maire de Reignac. Mais aussi Président de l'Association Nationale Pommes Poires, membre de WAPA (World Apple and Pear Association) et secrétaire général d'Interfel.
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