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Les arômes subtils de Cognac un brin troublés par les effluves indélicates de Jérôme. Ou pourquoi je crois à la paire Noël Emilie.

Le tacle était attendu. Quelques mots de Francis, enhardit par l’insistance d’un journaliste, ont eu raison de la fragile omerta promise par Jérôme. Mais après tout mes chers lecteurs, ce que tout le monde subodore ne doit-il pas être dit clairement? Quand bien même cela corse le débat un peu plus qu’on ne le souhaiterait.

Il me semble justement qu’en ces temps difficiles pour le pays, il y a une leçon politique à tirer du « coming out » des valeurs relatives dont Jérôme nous fait l’honneur.

Mais avant de m’engager plus avant dans les profondeurs de la pensée tourmentée de l’édile ami déchu, je dois à la vérité de dire que CL prend dans son introduction à l’interview quelques libertés coupables avec les faits.

Selon l’édition du 25 février de CL, Jérôme aurait été « écarté de la campagne municipale ». Ce qui est faux. La réalité est bien plus banale. Jérôme s’est volontairement tenu à l’écart de la compétition et de la campagne. Ce qui n’est pas du tout pareil. Mais je le conçois, bien moins efficace pour assurer le tirage d’un papier brulant.

Le journal nous dit encore : « Lui qui souhaitait, il y a quelques mois, participer à une liste menée par Emilie Richaud- stratégie écartée par sa famille politique-…. ».  Si la première partie de l’assertion est juste, en revanche la seconde, mentionnée entre parenthèses, est grossièrement fausse.

Parce que c’est exactement le contraire qui s’est passé mes chers lecteurs. Nous soutenions sans ambiguïté Emilie en tête de liste. Jérôme et Noël s’étant eux-mêmes rangés à cette configuration qui n’a pas pu aboutir.

Selon Jérôme, « elle ne l’a pas fait pour des raisons de confort personnel. Elle n’a pas compris que la vie politique est un sacrifice de soi ». Le jugement est bien sévère et passablement injuste il me semble. Il m’apparait même qu’il pourrait aisément être retourné contre son auteur. Parce qu’être mère de trois jeunes enfants et assumer la coresponsabilité avec son mari d’une entreprise de plus de 500 salariés n’a rien de si confortable et suppose justement bien des sacrifices. Etre en plus de cela élue municipale et s’engager à nouveau aux côtés de Noël dans la campagne électorale de Cognac relève incontestablement d’un vrai courage. Combien d’hommes ou de femmes dans sa situation font cela ? Bien peu. Bien trop peu. Parce que cela relève justement d’un challenge souvent considéré comme impossible.    

C’est dans ce contexte que Noël, qui avait accepté de se rallier à la candidature d’Emilie pour que Jérôme fasse partie de l’équipe, a été amené à prendre la tête de la liste. Jérôme choisissant de rester à l’écart, d’observer une certaine neutralité bienveillante, tout en se réservant la possibilité de revenir dans la course si les évènements lui en redonnaient la possibilité. J’ai à cet instant personnellement encouragé Noël devant Jérôme à saisir l’opportunité qu’il lui offrait de partir avec Emilie sans l’attendre.

Jérôme se sent donc plus proche de Michel, le maire actuel que de Noël. Pourquoi pas. Parce que bienheureusement mes chers lecteurs, l’engagement politique dans des camps opposés n’empêche pas le respect, la considération, voire l’amitié. Mais la mise en exergue dans les colonnes de CL des qualités humaines et des valeurs de l’adversaire comparativement  à celles supposées moindres du candidat de son camp a un impact politique qui nécessite que l’on y regarde d’un peu plus près quant à la pureté des intentions. Le but recherché par l’auteur des portraits comparés est-il finalement si conforme aux valeurs et à l’éthique auxquels il fait si ostensiblement référence ? Je vois que vous avez bien deviné mes pensées, perspicaces lecteurs. Vous vous doutez que j’en doute.

Parce que Jérôme nous dit beaucoup de bien du maire actuel et de certains de ses colistiers. Il nous dit aussi qu’il lui est impossible de voter pour la liste de son camp. Et pour finir il regrette que le vote blanc ne soit pas pris en compte. Sans pour autant dire ce qu’il fera vraiment le jour du vote.

Tout petit j’ai appris qu’entre deux maux il faut choisir le moindre. Et bien plus tard que se réclamer du gaullisme oblige, force au courage et à la cohérence.  Est-ce donc si difficile d’aller au bout de ses convictions et de dire clairement les choses aujourd’hui à Cognac? Ce n’est pas juin 40 quand même.

En revanche, au chapitre de l’action politique d’un maire, Jérôme devient là plus facilement catégorique. « Affirmer qu’on n’augmentera pas les impôts si on est élu maire, c’est tromper l’électeur. Un mensonge flagrant ».

Le candidat maire n’aurait donc en aucun cas la possibilité de prendre l’engagement de ne pas augmenter les impôts et de contenir les dépenses dans la limite des recettes perçues. Le citoyen contribuable devrait donc accepter par avance de se voir prélever une part un peu plus grande de son revenu disponible par son maire parce que ce dernier ne serait pas en capacité de l’éviter. Cela bien que lui-même ait un revenu qui stagne voire diminue, comme c’est le cas pour de nombreux salariés ou autres catégories sociales ces temps ci.

Vous comprendrez mes chers lecteurs que mes valeurs en matière d’engagement politique me conduisent à un raisonnement exactement inverse. Je considère que c’est mentir à l’électeur que de lui dire que l’on ne sera pas en capacité de maîtriser la dépense de sa collectivité et que l’on pourra être amené à augmenter malgré soi les impôts. Augmenter les impôts est un choix volontaire. Le nier, c’est fuir par avance sa responsabilité. Cela n’a rien de gaulliste.

L’engagement de ne pas augmenter les impôts de Noël, Emilie et de toute l’équipe est un pari difficile bien sûr. Mais c’est de cet engagement dont ont besoin les citoyens aujourd’hui. Parce qu’il stimule le courage politique et la responsabilité assumée de l’élu face à ses électeurs. Le redressement du pays nécessite des élus volontaires qui revendiquent et assument leur responsabilité. Le fatalisme n’est pas le moins du monde gaulliste. Soutenir le camp d’en face qui mène mollement la France à la débâcle ne l’est pas plus.  

Bizarre bizarre finalement cette affaire d’éthique et de valeurs,  vous ne trouvez pas chers lecteurs ? 

Cliquez ici pour lire l'interview de Jérôme.

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À propos

Je suis arboriculteur, viticulteur et maire de Reignac. Mais aussi Président de l'Association Nationale Pommes Poires, membre de WAPA (World Apple and Pear Association) et secrétaire général d'Interfel.
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