3 Janvier 2013
Je suis, vous le savez, assez gravement préoccupé par l’état économique de la France et je suis très attentif aux réformes qu’il y a lieu d’engager pour que nous gardions la maîtrise de notre destin. C’est pourquoi je suis attiré en premier par la lecture des contributions les plus pertinentes à ce débat. Et comme je pense toujours à vous, je m’empresse de vous faire partager les analyses qui m’interpellent le plus. C’est ainsi que je vous propose de lire l’interview de Nicolas Baverez parue ce jour dans le Figaro.
Les questions sociétales qui ont également toute leur importance me semblent moins urgentes à traiter si on les compare au précipice vers lequel nous nous dirigeons tout droit et à grande vitesse. A tout le moins elles ne peuvent en aucun cas faire diversion et suppléer à une absence d’action en profondeur pour remédier à notre perte de compétitivité et ses conséquences sur l’emploi et la croissance.
Pour autant, je tiens à prendre position sur le projet de « mariage pour tous » porté par le gouvernement, complété d’un amendement parlementaire visant à y associer la procréation médicalement assistée. Et ceci, avant la grande manifestation qui se profile pour le dimanche 13 janvier.
C’est encore dans Le Figaro que j’ai trouvé les arguments finement ciselés qui expriment bien mieux que je n’aurais su le faire ma position.
Je vous recopie ci-dessous le passage de l’interview de Jean D’Ormesson publiée le 31 décembre dans lequel il explique les raisons de son opposition au « mariage pour tous ». C’est aussi mon parti pris.
Et puis je vous mets un lien vers une interview d’Axel Poniatowski qui défend une union civile pour les couples homosexuels. Il dit ceci : « Oui, je suis favorable à l'alliance civile en mairie de couples de même sexe, et je suis favorable à ce que les couples homosexuels bénéficient des mêmes droits économiques et fiscaux que les couples hétérosexuels. Moi qui suis libéral, je comprends parfaitement cette aspiration à la reconnaissance, dans la dignité et dans la liberté, d'un amour partagé. » (Lire la suite).
Mais comme lui, je considère que cette union civile à laquelle je suis favorable ne doit pas être accompagnée du droit à l’adoption ou à la procréation médicalement assistée.
Extrait de l’interview de Jean d’Ormesson :
Serez-vous dans la rue le 13 janvier prochain?
Je ne suis pas fanatique des manifestations de rue, mais je soutiens la démarche. Le débat sur le mariage n'est pas une question de morale, c'est une question de grammaire. Dans la plupart des dictionnaires, le mariage y est toujours défini comme l'union d'un homme et d'une femme. Confucius disait que les troubles viennent «quand les mots n'ont plus de sens». Je pense qu'il faut conserver au mariage son sens originel. De même, «le mariage pour tous» est une formule absurde. Vous ne pouvez pas épouser votre sœur ou votre mère! Fais en sorte que la maxime de ton action puisse être érigée en règle universelle, disait Kant. On ne peut ériger en règle universelle le «mariage pour tous»…
Le mariage pour tous peut-il provoquer un rejet aussi fort que celui de l'école libre en 1984?
Tant qu'on nous parle de mariage pour les homosexuels, je ne pense pas. Les Français ont tendance à oublier que le mariage civil est une institution républicaine, qui définit un cadre pour la procréation et la filiation. Mais quand on le leur rappelle, ils sont moins enthousiastes. Accorder le mariage aux homosexuels, c'est nécessairement leur ouvrir un droit à l'adoption, ou même à la procréation médicalement assistée. Je pense que les Français vont rejeter la perspective de la procréation médicalement assistée pour les homosexuels.
Est-on forcément un réactionnaire en refusant d'étendre le mariage aux homosexuels?
J'ai tant de sympathie pour les homosexuels que je voudrais leur éviter ça! Ce qu'il y avait de plus séduisant chez les homosexuels, c'était ce refus de la convention. Et maintenant, ils se ruent dans la convention! Pas tous, heureusement. J'ai demandé à un ami homosexuel ce qu'il pensait du mariage homo, et il m'a répondu «ça me dégoûte!». Je tiens à dire par ailleurs que je suis absolument pour la liberté des homosexuels. Je comprends qu'on veuille améliorer l'union civile existante, mais pourquoi cette revendication du mariage? Louise de Vilmorin avait raison de dire que «Plus personne ne veut se marier sauf quelques prêtres et quelques homosexuels». Voilà, nous y sommes.
Et vous mers chers lecteurs qu'en pensez-vous?
"Mal nommer les choses ajoute au malheur du monde" disait aussi Camus.
Je suis arboriculteur, viticulteur et maire de Reignac. Mais aussi Président de l'Association Nationale Pommes Poires, membre de WAPA (World Apple and Pear Association) et secrétaire général d'Interfel.
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