Je regarde le Grand jury sur LCI. C’est Dominique Strauss Kahn qui est l’invité ce soir. Il m’intéresse pour sa maîtrise des questions économiques et sa compétence technique. Il parle de la compétitivité de
la France
, de fiscalité, de la banque centrale européenne, et sur chacun de ces sujets malgré les prévenances sémantiques, d’évidence ce social-démocrate préconise des stratégies qui peuvent être entendues à droite. L’émission se termine sur la confirmation de ce qu’il avait déjà dit pendant les primaires au PS, c’est qu’il ne sera pas le premier ministre de Ségolène Royal. Ce qui était clair ce soir c’est que le soutien qu’il apporte à la candidate reste pour le moins très critique à la différence de Jack Lang par exemple. Tant qu’à choisir un candidat peu conforme aux croyances de la gauche d’aujourd’hui le PS aurait permis un débat d’un tout autre niveau avec DSK. C’est lui d’ailleurs qui mettait en garde son parti contre le redoutable adversaire que représente à ses yeux Nicolas Sarkozy. Nous en avons eu la confirmation aujourd’hui. Je suis resté devant mon poste de télévision ce matin pour entendre en direct successivement Michèle Alliot Marie, Jean Pierre Raffarin, Alain Juppé puis Nicolas Sarkozy le candidat soutenu par l’UMP. Le discours d’une heure trente qu’il a prononcé redonnait des couleurs à la politique et il n’a pas du décevoir les plus de 80000 militants qui avaient fait le déplacement. Il a réussi à susciter de l’émotion et à bien mettre en perspective son engagement depuis ses débuts en politique. Pour ce qui me concerne je l’ai trouvé crédible et convaincant, à la hauteur de la mission à laquelle il se destine. Ce que j’attend du président c’est qu’il réunisse, qu’il mobilise, qu’il donne confiance qu’il explique, qu’il s’engage, qu’il ait des convictions, qu’il prenne des risques, qu’il stimule, qu’il soit courageux, qu’il incarne et défende des valeurs, pour que, comme son slogan de campagne le proclame, ensemble tout redevienne possible dans ce pays. Alain Minc à la fin d’un entretien publié dans les échos cette semaine répondait ceci (extraits) aux questions de Françoise Fressoz et d’Erik Izraelewicz pour son choix pour les présidentielles :
«En 2002 j'ai voté pour François Baryou. Je le regrette. Je n'imaginais pas qu'il oserait greffer le populisme sur la culture centriste française. Il a trahi sa famille politique. J'aurais voté pour Dominique Strauss-Kahn avec enthousiasme, je ne voterai pas pour Ségolène Royal. Je pense que son discours populiste est là aussi contraire à la tradition historique républicaine et socialiste. On est comptable de sa famille politique. Et je crains qu'elle ait une culture socialiste embryonnaire. »…..
Question :Pour vous, ce sera donc Nicolas Sarkozy ?
« Je ne suis pas d'accord avec tout ce qu'il dit mais il est d'une trempe politique peu banale et me paraît le plus à même de remplir " la fiche de poste". On sous estime de surcroît le gymkana politique que le chiraquisme en action lui a imposé depuis cinq ans. »
Qu’en pensent les français ? Nous le saurons vite maintenant.