8 Juin 2009
Au fur et à mesure du dépouillement des votes, ce soir à Reignac, il apparaissait une nouvelle fois que les électeurs, dans la liberté et le secret de l’isoloir, avaient nettement accentué la tendance surprenante pressentie par les sondeurs.
Malgré la crise sévère que nous traversons, les listes de rassemblement de la majorité présidentielle n’ont pas fait l’objet d’un vote sanction, comme c’est très régulièrement le cas à chaque élection européenne pour le parti au pouvoir. Elles obtiennent bien au contraire un score assez proche de celui de Nicolas Sarkozy au premier tour de l’élection présidentielle. C'est bien évidemment un succès.
Dans le camp d’en face la contre performance du Parti Socialiste est pire encore que ce qui était redouté en son sein.
Plus surprenant encore, la deuxième place ne s’est pas disputée, et loin de là, entre le Modem et le PS, mais entre les listes d’Europe Ecologie et le PS. A l’heure où j’écris ces lignes le PS à l’échelon national fait jeu égal avec les listes conduites par Dany Cohn Bendit.
Les accents prophétiques et dénonciateurs de François Bayrou à l’égard des sondeurs, du président ou de Cohn Bendit et son côté « en vérité je vous le dis » n’a pas attiré les foules dans sa paroisse. Le chef de file du Modem et son casting improbable et hétéroclite d’apôtres s’est fait carbonisé par le chef de file d'Europe Ecologie qu'il avait dénigré trois jours auparavant.
Le Front de gauche de Jean Luc Mélenchon, qui reprend le rôle de Georges Marchais en adressant un « allez au diable » fondateur à Arlette Chabot, redonne un peu de couleur au PC. Il casse par la même occasion la tournée du facteur que ce scrutin annonçait triomphale quelques mois auparavant.
Sur l’autre Front National, les électeurs en rejet d’Europe dépassent encore ceux de Philippe De Villiers. Que Le Pen puisse encore siéger à Strasbourg doit nous interroger sur ce qui pousse ses électeurs à faire perdurer cette entreprise familiale nauséabonde.
Ceux qui voulaient que ce vote soit un vote sanction ont été eux-mêmes sanctionnés. Les listes de rassemblement de la majorité présidentielle ont obtenu avec 28.5% des voix un encouragement à poursuivre avec détermination dans la voie tracée par le président. Mais en plaçant les listes écologistes en deuxième position devant le parti socialiste les électeurs ont clairement demandé que les politiques conduites tiennent compte de leur inquiétude pour la planète et pour nos modes de vie.
A la permanence de l’UMP ce soir à Angoulême les visages étaient plutôt souriants. Un travail important est accompli depuis un an maintenant par quelques militants motivés et dévoués pour créer une nouvelle dynamique. Le sentiment d’une certaine adhésion à notre mouvement est un encouragement bienvenu pour poursuivre les efforts. L’analyse des résultats, l’écoute des messages que nous adressent les électeurs, doivent nous aider à poursuivre notre travail de reconquête dans ce département. Nous devons être une force de proposition crédible, qui suscite l’intérêt. L'élaboration de notre projet et la communication sur nos propositions doivent en tout cas surpasser notre critique nécessaire de l'action des équipes en place. C’est ce que nous ont rappelé les électeurs aujourd’hui. Tout au moins les un peu moins de 40% qui se sont déplacés. L’absence de motivation des abstentionnistes est bien l’autre question incontournable de ce scrutin à laquelle il faut répondre.
Je suis arboriculteur, viticulteur et maire de Reignac. Mais aussi Président de l'Association Nationale Pommes Poires, membre de WAPA (World Apple and Pear Association) et secrétaire général d'Interfel.
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