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La démocratie à côté de ses urnes.

Le 7 juin nous sommes appelés à voter pour élire les députés qui siègeront pour cinq ans au parlement européen. Sur les 736 députés que comptera la nouvelle assemblée, 72 seront issus des 8 grandes circonscriptions françaises, soit près de dix pour cent. Sur cet effectif, neuf députés seront élus dans le grand ouest (Bretagne, Pays de Loire, Poitou-Charentes). Dans chacun des 27 pays le scrutin a lieu dans le cadre d’un système proportionnel à un tour, mais selon des modalités et des seuils à atteindre pour obtenir un siège qui diffèrent d’un pays à l’autre. En France ce seuil se situe à 5%.

 

Plus de la moitié des règles applicables en France sont d’origine européenne et le parlement joue un rôle de codécision avec le conseil des ministres de plus en plus important dans ce cadre. Les enjeux sont tels qu’il justifie pour de nombreux pays, l’Allemagne par exemple, l’envoi des meilleurs de ses représentants pour siéger au parlement.

Je ne sais pas comment ils s’y prennent pour cela mais vu de France, c’est un but qui ne semble vraiment pas simple à atteindre. La difficulté principale rencontrée pour motiver des candidats qui correspondent au profil nécessaire, c’est la carrière souvent éphémère qui leur est promise. Une fois élus, les députés qui se consacrent pleinement à leur mandat sont rarement connus de leurs électeurs et lorsque les états majors des partis élaborent les listes cinq ans plus tard pour renouveler l’assemblée, d’autres têtes de liste plus en vue leurs sont assez logiquement préférées. Le subterfuge le plus souvent mis en œuvre pour permettre à un député sortant d’être réélu et de siéger à nouveau à Strasbourg et à Bruxelles, c’est que le lièvre tête de liste démissionne quelque temps après avoir été élu. Mais faire dépendre sa réélection des objectifs changeants du parti et de la démission d’un politique qui veut poursuivre sa carrière en cultivant sa notoriété au plus près de ses électeurs, relève d’une abnégation et d’une malléabilité qui ne sied pas vraiment aux meilleurs. Et que dire de l’incompréhension des électeurs qui apprennent peu de temps après le scrutin que le candidat qui les avait motivés abandonne le poste dont il avait pourtant clamé haut et fort l’intérêt pour lui-même et pour son pays. La division en huit grandes régions a sans doute permis d’améliorer un petit peu la proximité entre le député et son électorat mais nous sommes encore loin, compte tenu en plus de la représentation proportionnelle, de permettre à chaque électeur de ressentir les effets de son implication sur les orientations de l’Europe le jour du vote.

Bien avant la notoriété de la tête de liste, c’est donc l’étiquette politique et le contexte national qui motive le peu de mobilisation que l’on a connu jusqu’à maintenant et qui menace de se répéter une nouvelle fois le 7 juin. Pour ce scrutin l’électeur semble pouvoir se faire plaisir sans trop se préoccuper du vote utile que les grands partis lui recommandent et sans se soucier non plus des conséquences de son vote pour l’Europe. La complexité d’un système qui le dépasse lui évite toute retenue. A ce système bien peu adapté à l’appropriation des enjeux européens par les électeurs je préfèrerais un scrutin majoritaire uninominal à deux tours, le même que celui que nous utilisons pour élire nos députés à l’assemblée nationale. Le découpage devrait bien sûr respecter une population équivalente par député, soit un peu moins de 900 000 habitants. C'est-à-dire un territoire d’au plus trois départements là où la démographie est la plus faible, ce qui est bien moins que les grandes circonscriptions d’aujourd’hui et permettrait de renforcer le lien entre le député et son électorat. Et puis ce système force au rassemblement derrière des candidats « de gouvernement » forcément plus responsables parce qu’ils représentent plus de 50% des électeurs.

Au lieu de cela, si l’on en croit les sondages, nous allons envoyer au parlement des représentants d’au moins sept partis. Toute la palette des mouvements qui s’opposent aux partis susceptibles d’assumer la responsabilité de la conduite des affaires du pays sera représentée. Ils seront même majoritaires quand on les additionne, qu’ils soient de gauche ou de droite. Et c’est à gauche que revient la palme du nuancier le plus complet des antis (anti capitalistes, anti libéraux, anti…). La liste mérite d’être rappelée pour deviner la motivation cachée qui anime la démarche de leurs leaders : Lutte Ouvrière, Parti Communiste et Parti de Gauche, Nouveau Parti Anticapitaliste, Vert 1 et Vert 2. On cultive depuis toujours dans ces mouvements la différentiation sectaire et le refus des responsabilités. Dommage quand même que le système électoral en vigueur pour les élections européennes renforce cette tendance à la dispersion et à l’irresponsabilité.

 

En revanche l’UMP vient de réussir à constituer des listes dans toutes les huit grandes circonscriptions du pays. Elles réunissent largement depuis le centre (centre gauche) jusqu’à une limite infranchissable à droite. Grace à cette volonté de se rassembler, les listes que nous proposons semblent pouvoir recueillir le meilleur pourcentage en voix de toutes les listes présentées? Ce qui permet à des commentateurs de dire comme je l’ai entendu encore ce matin à la radio que l’UMP recueillerait un vote majoritaire avec 28% des voix !

 

Une réunion électorale se tiendra à Cognac le 28 mai en présence de notre jeune tête de liste Christophe Béchu (président du conseil général du Maine et Loire), d’Elisabeth Morin (députée sortante) et d’autres membres de la liste comme le Charentais Vincent You (chef de cabinet de Christine Boutin), mais aussi certainement d’un ou deux ministres. Que tous ceux qui pensent comme nous que « quand l’Europe veut elle peut » viennent se forger leur propre opinion de l’intérêt qu’il y a de voter pour cette belle liste d’union.

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À propos

Je suis arboriculteur, viticulteur et maire de Reignac. Mais aussi Président de l'Association Nationale Pommes Poires, membre de WAPA (World Apple and Pear Association) et secrétaire général d'Interfel.
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D
Enfin des infos. J'attendais des nouvelles de la grèle de lundi dernier ou de l'accident sur la N 10 et voilà de nouveau la politique avec en vedette l'UMP. C'est formidable l'UMP. On y toujours plus jeune, rassembleur, démocrate, sérieux, constructif qu'ailleurs. D'ailleurs pour s'en persuader on se gargarise de sondages ... Le pourcentage de l'UMP et d'autres partis ne sera tout de meme qu'une petite partie des Français puisque les partisans de l'abstention mèneront le jeu. A qui la faute, sûrement à tous ceux qui ont joué le jeu que vous décriviez et largement de l'UMP successeur du RPR qui a toujours eu intérêt à ces jeux de couloir et de dupes.
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