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L'Etat de concert à l'espace Carat.

C’était assez long. Pourtant il n’y a pas eu de longueurs dans la prestation du préfet et de ses chefs de service cet après midi à l’espace Carat. Présentation enjouée et claire du représentant de l’Etat en Charente, communications des uns et des autres simples et précises, l’Etat s’est montré sous son meilleur jour à une bonne partie des 404 maires et adjoints du département.

Dans l’introduction à la réunion faite par le préfet il m’a semblé percevoir plus de retenue au regard des périmètres à atteindre pour les communautés de communes. Je ne suis pas le seul semble t-il à avoir trouvé excessive et décalée l’annonce faite en début de semaine dernière dans la presse. L’accueil réservé à sa prise de position l’ont sans doute incité à être moins tranché sur la question. Au moment des petits fours j’ai opportunément pu échanger quelques mots avec lui pour comprendre son raisonnement. Il considère que les pays ne peuvent se justifier plus longtemps dans le seul rôle de répartition des aides des autres collectivités et dans le même temps il lui semble que pour que les communes gardent nombre de leurs prérogatives il vaut mieux que les communautés soient plus grandes, à l’échelle du pays si possible, pour ne faire que ce qui doit être fait collectivement à cette échelle. C’est une thèse qui a ses adeptes. Cependant j’ai fait remarquer qu’à cette dimension de territoire la bizarrerie démocratique de cet EPCI dépassait la limite acceptable. Il me semble qu’une autre tendance opposée se développe aussi. C’est celle qui vise plutôt une échelle plus petite pour une communauté, au moins un canton quand même, pour aller vers un maximum d’intégration. L’entité commune demeurant essentiellement dans sa dimension politique. Mais si dans les deux cas les prérogatives du pays sont bien confiées à la communauté, la question institutionnelle se pose de manière équivalente au regard du flou démocratique et de la complexité technique et organisationnelle. Le débat va se poursuivre puisque le préfet a annoncé qu’il réunirait les présidents de communauté de communes d’ici la fin du mois de juin.

 

J’ai aussi noté dans les propos tenus sur l’estrade, ce raccourci d’argumentation trop souvent employé pour justifier toute réforme et qui stipule qu’il faut avant toute autre chose faire des économies. Quand on dit que l’on veut faire des économies chacun pense aussitôt qu’il va falloir se serrer un peu plus encore la ceinture. Difficile de susciter l’adhésion en présentant les choses ainsi. Le terme réforme devient ainsi vite associé dans l’esprit de chacun au mot purge qui n’a pas vraiment une connotation agréable.     

Penser économie ne conduit pas forcément à réformer. En revanche repenser les organisations pour atteindre de façon plus efficace l’objectif assigné peut se traduire par d’importantes économies pour le contribuable. Et ça peut l’intéresser.

 

Je vous joins avec retard la livraison d’Eric Le Boucher de ce week-end dans le Monde. Il traite inlassablement de cette grande question des réformes. En lisant son article je me suis d'ailleurs dit qu'il aurait toute sa place à l'UMP cet économiste journaliste! qu'en pensez-vous?

 

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À propos

Je suis arboriculteur, viticulteur et maire de Reignac. Mais aussi Président de l'Association Nationale Pommes Poires, membre de WAPA (World Apple and Pear Association) et secrétaire général d'Interfel.
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M
"Notre camarade Sarkozy est courageux et couillu". Qui aurait cru qu'un Président de Droite puisse entreprendre autant de réformes chocantes de part leur caractère injuste: exemple avec le paquet fiscal. Qu'il est le culot de faire ces "réformes", c'est bien une preuve de courage. Ce qui est rageant, c'est qu'il y ait encore des français de la classe moyenne qui lui fassent encore confiance 
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J
Notre camarade Sarkozy est je pense courageux et "couillu".C'est de gauche ça?
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M
Pas entièrement d'accord avec Jacques mais sur l'essentiel je le suis. J’espère toutefois qu’à l’invitation à la réflexion formulée par Daniel,  il n’y ait pas, comme c'est trop souvent le cas, QUE des hommes de Gauche qui y répondent
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J
Avec de telles remarques, ce journaliste pourrait peut-être aussi avoir sa place au PS... Il n'y a à ce jour, pour moi, pas de grandes réformes mais des ajustements non structurels (souvent au détriment des moins aisés (ou plus pauvres comme on veut)). La seule façon d'avoir des réformes de fond, de structure est sans doute d'avoir sur les sujets, un vrai débat politique (sur les tenants et les aboutissants, qui s'associent avec une vision et un projet de société) et non des ajustements (injustement appelés réformes) à la petite semaine qui vise à satisfaire une clientèle électorale et dont régulièrement le comportement des élus locaux (notamment ceux qui refusent une étiquette) raffolent... Ce qui n'est guère réjouissant à long terme !Mais est-on disposé aux réformes, est-ce que le "Politique" le peu réellement en dehors de situation de crise (guerre notamment) ou sans contrainte ?Si l'on veut éviter des drames sociaux il faut s'atteler aux réformes autour d'un vrai projet "sociétal", d'une vision et donc des conceptions du "vivre ensemble" à construire. On n'y est, à mon sens, pas prêt d'y être... les gens (et les élus) ne veulent pas trop entendre cela... et pourtant c'est IMPERATIF. Notre camarade Sarkozy est je pense courageux et "couillu". Il a franchit l'étape "émotionnelle" de sa présidence (en y laissant des plumes), maintenant il faut (il lui reste 4 ou 9 ans) qu'il développe une vision partagée pour la France, l'Europe et au delà. Il sera un grand "Président" si il est capable d'amener la France (les français) dans des réformes de structures et elles passeront par des décisions qui ne satisferont pas forcément son électorat traditionnel vis-à-vis duqeul il aura plus de mal qu'avec la gauche (en mal encore de projet alternatif à ce jour si ce n'est de méthode) tant cet électorat est encore trop conservateur voire réactionnaires (les résistances au changement ne sont pas toujours là ou l'on croit...) en stigmatisant les causes du mal sur l'étranger, le pauvre, l'individu davantage que sur le structure. Or réforme = modification de la structure.Le rôle d'un Etat est de mettre une structure en place, certes qui préservent des libertés, mais qui permet à chacun d'exprimer son potentiel et d'y prospérer... sans règles, c'est la jungle et le plus fort y gagne tout le temps, ce n'est plus une société humaineUne des pistes serait donc pour moi la réforme en profondeur de nos institutions représentatives, du mode de fonctionnement de notre système démocratique (on a d'ailleurs toujours plus de velléités pour évoquer cela lorsque l'on est dans l'opposition qu'au pouvoir...), donc une réforme sur le cumul des mandats, sur le nombre de renouvellement de mandats, une réforme des différentes échelles territoirales (une petite commune avec une quantité conséquente de hameaux comme cela se fait en Sud Charente n'a plus forcément de sens), une réforme du mode d'élection du Sénat, une réforme pour réduire le nombre de Députés à l'assemblée avec davantage de moyens pour exercer leurs misions, une certaine "limite" dans la décentralisation dans certains domaines (éducation , santé, voir route...) pour ne pas créer de trop grandes disparités entre les régions (secteurs) riches et les autres, une réforme des modalités de débats, de la participation, de la gestion de la démocratie participataive, de la transparence dans les budgets, le suivi et l'évaluation des actions publiques... Bref celui qui fait cela ne sera plus élu car pour être élu il faut satisfaire son client et le brosser dans le sens du poil au détriment de toute cette réflexion "structurelle" dont l'électeur de base se moque souvent éperdument (relayé en ça pour bon nombre de ses représentants qui finalement adopte l'image de l'électorat)... Bilan, on se prépare à des lendemains qui déchantent, on est de plus plus "mûrs" pour l'acceptation d'un régimie autoritaire (totalitaire lequel fait souvent bon ménage avec la réussite économique) qui aura de nombreux collaborateurs (pour préserver leurs petits intérêts) et quelques résistants (qui seront marginalisés), jusqu'à ce que la crise soit suffisante pour remettre à plat un nouveau système... Mais aujourd'hui, on le sait, on va dans le mur tant au niveau du fonctionnement économique, social que démocratique, mais surtout il ne faut pas le dire, c'est faire de la politique et cela n'intéresse pas !  Et pourtant l'issu comme à chaque fois vient de la base, c'est donc en tranformant les pratiques de base, de la plus petite échelle, en investissant et en faisant le pari de l'intelligence des gens, en osant la "participation" que l'on pourra éviter le pire, que l'on créera les conditions de l'acceptation de la réforme, bref que l'on deviendra un pays de citoyens respecteux de soi, des autres et du bien public... mais il faut pour cela se faire comprendre et être légitime... courage donc Mr le Président... et à l'ensemble des élus qui partageront cette préoccupation !
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M
Eric le Boucher est beaucoup trop critique pour être membre de L’UMP. Dans ce parti on se rallie au chef (Nico) et on se tait. Je comprends cependant pourquoi Daniel l’apprécie tant car pour réformer le pays une seule classe doit consentir à des efforts, devinez laquelle. Après cela on est surpris du raccourci fait par les français entre réformer un pays, faire des économies et se serrer la ceinture. Cela est pourtant tout à fait logique car jusque là on ne nous a pas prouver le contraire et surtout pas ce gouvernement. Au fait, on se plaint de la politique de notre préfet mais qui lui donne se feuille de route? 
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