29 Avril 2008
C’était assez long. Pourtant il n’y a pas eu de longueurs dans la prestation du préfet et de ses chefs de service cet après midi à l’espace Carat. Présentation enjouée et claire du représentant de l’Etat en Charente, communications des uns et des autres simples et précises, l’Etat s’est montré sous son meilleur jour à une bonne partie des 404 maires et adjoints du département.
Dans l’introduction à la réunion faite par le préfet il m’a semblé percevoir plus de retenue au regard des périmètres à atteindre pour les communautés de communes. Je ne suis pas le seul semble t-il à avoir trouvé excessive et décalée l’annonce faite en début de semaine dernière dans la presse. L’accueil réservé à sa prise de position l’ont sans doute incité à être moins tranché sur la question. Au moment des petits fours j’ai opportunément pu échanger quelques mots avec lui pour comprendre son raisonnement. Il considère que les pays ne peuvent se justifier plus longtemps dans le seul rôle de répartition des aides des autres collectivités et dans le même temps il lui semble que pour que les communes gardent nombre de leurs prérogatives il vaut mieux que les communautés soient plus grandes, à l’échelle du pays si possible, pour ne faire que ce qui doit être fait collectivement à cette échelle. C’est une thèse qui a ses adeptes. Cependant j’ai fait remarquer qu’à cette dimension de territoire la bizarrerie démocratique de cet EPCI dépassait la limite acceptable. Il me semble qu’une autre tendance opposée se développe aussi. C’est celle qui vise plutôt une échelle plus petite pour une communauté, au moins un canton quand même, pour aller vers un maximum d’intégration. L’entité commune demeurant essentiellement dans sa dimension politique. Mais si dans les deux cas les prérogatives du pays sont bien confiées à la communauté, la question institutionnelle se pose de manière équivalente au regard du flou démocratique et de la complexité technique et organisationnelle. Le débat va se poursuivre puisque le préfet a annoncé qu’il réunirait les présidents de communauté de communes d’ici la fin du mois de juin.
J’ai aussi noté dans les propos tenus sur l’estrade, ce raccourci d’argumentation trop souvent employé pour justifier toute réforme et qui stipule qu’il faut avant toute autre chose faire des économies. Quand on dit que l’on veut faire des économies chacun pense aussitôt qu’il va falloir se serrer un peu plus encore la ceinture. Difficile de susciter l’adhésion en présentant les choses ainsi. Le terme réforme devient ainsi vite associé dans l’esprit de chacun au mot purge qui n’a pas vraiment une connotation agréable.
Penser économie ne conduit pas forcément à réformer. En revanche repenser les organisations pour atteindre de façon plus efficace l’objectif assigné peut se traduire par d’importantes économies pour le contribuable. Et ça peut l’intéresser.
Je vous joins avec retard la livraison d’Eric Le Boucher de ce week-end dans le Monde. Il traite inlassablement de cette grande question des réformes. En lisant son article je me suis d'ailleurs dit qu'il aurait toute sa place à l'UMP cet économiste journaliste! qu'en pensez-vous?
Je suis arboriculteur, viticulteur et maire de Reignac. Mais aussi Président de l'Association Nationale Pommes Poires, membre de WAPA (World Apple and Pear Association) et secrétaire général d'Interfel.
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