8 Janvier 2006
"Malheur à moi, je suis nuance" disait Nietsche. C'est sans doute pourquoi l'entretien paru dans la Charente libre le 27/12/2005 intitulé "le pays à tout prix", ne permet pas de comprendre l'origine et la nature des difficultés que rencontrent notre communauté de communes des 3B et le syndicat de Pays. Le début de l'entretien se veut percutant. Le journaliste demande à Jean Claude Louis commment il réagit au refus de la CdC3B d'augmenter sa cotisation au Pays Sud Charente, signe évident d'un désaccord profond. A partir de ce fait mal interprété et mal relaté un échange confus s'engage qui noie le poisson et occulte les questions de fond. Les journalistes (ils étaient deux) ont pourtant fait leur travail honnêtement mais il fallait être sans doute très attentif pour bien comprendre la question posée aux élus des 3B et analyser le sens de leur refus d'augmenter les cotisations. A partir du projet de budget 2006 élaboré par le président du syndicat, les présidents de communauté étaient convenus de demander à leur conseil communautaire respectif leur préférence pour couvrir les coûts de fonctionnement. Le choix était le suivant, ou bien augmenter les cotisations pour qu'elles financent le coût annuel du fonctionnement du syndicat ou continuer de prélever dans l'épargne du syndicat. Le choix de la cdc3b a été de couvrir les besoins budgétaires de fonctionnement en prélevant dans l'épargne du syndicat. C'est le choix que je proposais. Pourquoi? Une épargne importante s'est constituée au syndicat pendant l'excercice de sa compétence collecte et élimination des ordures ménagères. Après le tranfert de cette compétence par les communautés au syndicat départemental ces réserves ont servi à subventionner des projets et à financer des actions conduites en maîtrise d'ouvrage par le syndicat. Dans le même temps les exécutifs des communautés membres sont restés à l'écart du travail quotidien du syndicat qui avec une direction composée de membres clairement distants de la représentation de la communauté dont ils sont issus, a donné corps à une nouvelle entité Pays avec ses propres projets et ses propres moyens (cotisations, aides de l'Etat et de la Région, épargne héritée) pour les mettre en oeuvre. Le syndicat s'éloignait alors progressivement de sa mission d'animation du réseau des membres et de lieu de réflexion et de gestion des contrats avec l'europe, la Région et le Département, au service des membres, décideurs et maîtres d'ouvrage. Pour que le Pays soit bien en parfaite harmonie avec les membres qui le composent et dans le strict respect des statuts et de la volonté du législateur, il nous a semblé préférable de consommer prioritairement l'épargne du syndicat avant d'assurer l'équilibre budgétaire par les seules cotisations des membres. Ceci afin d'arriver au plus vite à cette cohérence souhaitée entre les communautés membres et le Pays ou elles sont associées. Quand les ressources du syndicat proviendront presque exclusivement des membres il y a fort à parier que l'implication des financeurs sera tout autre. Une autre raison plus technique est que ces réserves ne peuvent réglementairement pas être affectées à autre chose puisque le syndicat n'est compétent en rien.
Je suis arboriculteur, viticulteur et maire de Reignac. Mais aussi Président de l'Association Nationale Pommes Poires, membre de WAPA (World Apple and Pear Association) et secrétaire général d'Interfel.
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