L’intérêt du train, de l’avion ou de l’attente en voyage c’est de pouvoir lire. J’ai donc fait provision de quelques livres avant de partir et j’ai poursuivi cet
après midi ma lecture du « manuscrit trouvé à Saragosse » de Jean Potocki. Bon, j’en suis aux deux tiers et je ne suis plus très sûr de le terminer. Ça ne correspond par à mon attente
du moment. En revanche je viens de lire quelques articles du hors série du Nouvel Observateur intitulé « le vrai Machiavel » qui m’incitent à reprendre la lecture du
« Prince » que j’avais entamée il y a longtemps. Je vous reproduis deux citations du bréviaire machiavélique sélectionnées dans ce numéro spécial et extraites de la traduction du
« Prince » par Henri Ménissier.
« ….il faut remarquer que les hommes doivent être caressés ou anéantis. Ils se vengent en effet des offenses légères, mais ne le peuvent des graves ; si
bien que l’offense faite à un homme doit l’être de façon à ne pas craindre sa vengeance ».
« Chacun voit ce que tu parais, peu ressentent ce que tu es; et ce petit nombre n’ose pas s’opposer à l’opinion de la majorité qui a la majesté de l’Etat
derrière elle ».
« …l’homme qui en toutes choses veut faire profession de bonté se ruine inéluctablement parmi tant d’hommes qui n’ont aucune bonté. De là il est nécessaire à un
prince, s’il veut se maintenir au pouvoir, d’apprendre à pouvoir n’être pas bon, et d’en user et n’en pas user selon la nécessité. »
Ce qui me subjugue, moi qui suis si souvent un indécrottable naïf, c’est ce regard lucide et amoral sur les hommes, les gouvernants et les gouvernés. Quelle que soit
la finalité recherchée, bonne ou mauvaise, en politique les règles sont toujours celles décrites par Machiavel. Il vaut mieux le savoir.