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Pour qu’un titre en prenne pour son grade Ou quand ma pomme empoisonne Greenpeace.

Pourquoi diable le Greenpeace français a t-il cru bon de choisir « pommes empoisonnées» pour titre choc de son piètre rapport ? Pourquoi les autres pays d’Europe n’ont-ils eu droit qu’à une accroche bien plus mesurée sur le thème du « goût amer des pommes » ?

Compte tenu de la déflagration médiatique dont notre beau pays a eu le privilège, la motivation publicitaire de la boite verte ne fait malheureusement aucun doute.

Mais c’est aussi parce que sur ces sujets, nombre de médias hexagonaux sont bons publics, se soucient comme d’une guigne de vérifier l’information et jouent pleinement leur rôle attendu d’amplificateurs à rumeurs sensationnelles. Nourrir ces croyances vertes là est un bon filon ici. Ce n’est semble t-il plus le cas outre Rhin, si j’en crois nos collègues allemands qui nous ont rapportés que Der Spiegel s’était chargé de dégonfler le rapport de Greenpeace, qui de ce fait a eu assez peu d’audience.

En France, la fin noble et généreuse poursuivie par Greenpeace est si politiquement correcte qu’elle justifie sans doute aux yeux de certains journalistes que l’on prenne quelques libertés avec la vérité scientifique à laquelle d’ailleurs pas grand monde ne s’intéresse. Et tant pis pour les dommages collatéraux dont sont victimes les travailleurs de la terre.   

Le métier de paysan devient vraiment très dur ces temps-ci. Se battre contre les excès d’eau, la sécheresse, le gel, la canicule, la grêle, les maladies, les ravageurs gros et petits pour obtenir de quoi manger et boire est son lot naturel. Recueillir un prix de vente supérieur au prix de revient l’est tout autant. A cela s’ajoutent les intempéries administratives et réglementaires qui le sont beaucoup moins et qui sont souvent la goutte d’eau qui fait déborder l’exaspération de l’homme de terre. Mais ces temps-ci, il faut en plus se cogner un autre type de parasitisme issue du « marketing de la peur » si bien décrit par Serge Michel.

Et contre les attaques médiatiques il n’y a pas de traitement choc efficace qui soit dans les moyens des paysans. Pas question quand même de trop courber la tête devant la casse gratuite.

C’est pour cela que nous avons adressé à Greenpeace une demande insistante pour qu’il supprime de la page de couverture de son rapport ces « pommes empoisonnées » insupportables.

La réponse ne s’est pas fait attendre. Plutôt que d’obtempérer, ils ont joué les verts effarouchés et ils nous ont fait savoir qu’ils maintenaient leur sale titre. Qu’à cela ne tienne, nous avons obtenu mardi dernier l’autorisation par le juge de les assigner en référé d’heure en heure pour les contraindre à renoncer à cette foutue bannière qui pollue l’ambiance. Vacances judiciaires obligent, l’audience n’a pu être fixée qu’au 1er septembre. D’ici là, la chaude actualité grecque et l’ambiance estivale nous préserveront je l’espère d’autres mauvais coups tordus de pub.

Au passage je vous conseille vivement de réécouter l’Esprit public diffusé hier sur France Culture. L’invité du jour était Gerald Bronner et le thème, « la société des interdits ».

Pile poil avec nos préoccupations du jour très avisés lecteurs de ce blog.

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À propos

Je suis arboriculteur, viticulteur et maire de Reignac. Mais aussi Président de l'Association Nationale Pommes Poires, membre de WAPA (World Apple and Pear Association) et secrétaire général d'Interfel.
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