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Quelles mesures pour l'agriculture biologique?

La Maison de l’Agriculture Biologique (MAB) de la Charente tiendra son assemblée générale mercredi 7 mars près de Ruffec, sur la commune de Bioussac. En vue de cette réunion et dans la perspective des élections présidentielles et législatives, Pierre Bousseau, le président de la MAB, a demandé aux candidats aux élections législatives de notre département, en les invitant à participer à l’AG, de prendre position par écrit sur les 20 mesures proposées par sa Fédération Nationale pour accélérer le développement de l’agriculture biologique. Je serai donc présent pour participer au débat qui suivra l’AG et pour écouter les interventions de Dominique Marion, président de la FNAB, et de François Thierry, président de l’Agence Bio.          

Les lecteurs de ce blog savent que depuis 6 ans que je m’exprime librement devant eux, l’agriculture biologique est un des thèmes qui m’a régulièrement mobilisé. Il suffit donc de consulter les articles regroupés sous le nom "Ma pomme et le verger" et "Ma pomme et les fruits et légumes" pour prendre connaissance de ce que j’ai déjà écrit sur le sujet. Au moment où je me porte candidat aux élections législatives sur la 2ème circonscription de la Charente, cette antériorité est le gage que je ne vais pas adopter aujourd’hui des postures politiciennes de circonstance.

Les 20 mesures proposées par la FNAB couvrent un champ extrêmement large. Elles concernent aussi bien la réforme de la PAC, que les politiques de l’Etat et des collectivités territoriales et se déclinent en une multitude d’actions et d’orientations. Vous pouvez le constater par vous-mêmes en cliquant sur ce lien. Plutôt que de sécher devant un certain nombre de propositions sur lesquelles je n’ai pas d’avis très tranché, je vais plutôt essayer de répondre globalement à la question posée.

L’agriculture biologique telle qu’elle est pratiquée en France est encadrée par la réglementation européenne. Elle interdit l’utilisation d’OGM, de fertilisants et de produits phytosanitaires issus de la chimie de synthèse. Les produits ce cette agriculture font l’objet d’une certification par un organisme de contrôle et sont identifiés par un logo facilement reconnaissable. Le Grenelle de l’environnement a fixé un objectif de 6% des surfaces agricoles en bio pour 2012 et de 20 % pour 2020. Malgré une accélération très notable des surfaces converties, force est de constater que les objectifs peinent à être atteints. La FNAB propose donc d’augmenter les incitations réglementaires et les soutiens financiers auprès des agriculteurs et de leurs organisations, d’orienter plus nettement la formation, la recherche et l’expérimentation pour tendre plus surement vers l’objectif.

A mon sens l’agriculture biologique bénéficie pourtant du moteur de croissance le plus important qu’un producteur puisse souhaiter, c'est à dire la demande de la distribution et des consommateurs. Cette attente est soutenue par une communication stimulante et généralisée aussi bien institutionnelle, que politique ou médiatique. Bien que l’agriculture biologique soit une norme environnementale, elle bénéficie en plus d’une aura exceptionnelle qui lui adjoint dans l’esprit de ses contempteurs et des consommateurs des vertus pour la santé, la nutrition, la qualité gustative et même sans doute le commerce équitable, le développement harmonieux des territoires, l’humanité des agriculteurs et pourquoi pas la spiritualité nécessaire à un monde meilleur. Un tel faisceau de paramètres favorables suscite en général la conversion des entrepreneurs les plus réticents et l’apparition de nouvelles vocations. C’est d’ailleurs ce qui se passe. Mais si l’évolution est plus lente que prévue, c’est que tout n’est pas aussi vert et rose qu’il n’y paraît au premier abord.

Renoncer aux herbicides et se limiter pour protéger les plantes des maladies et des ravageurs aux seuls produits phytosanitaires issus de substances naturelles implique nécessairement plus de diversité dans les cultures et une plus grande variabilité dans les récoltes. Tout cela augmente sensiblement le prix de revient des productions. Les prix de vente à obtenir sur les marchés pour garantir l’équilibre économique d’une exploitation sont dans ce cadre eux aussi limités par la concurrence des produits biologiques importés ou par le différentiel avec les produits dits « conventionnels ». Malgré cela, les exemples de réussite se multiplient. Mais la barre de la maîtrise agronomique à atteindre est évidemment très haute.

Les aides directes pour l’agriculture biologique comme pour l’agriculture dite conventionnelle relèvent de la politique agricole commune. Les compléments nationaux sont strictement limités et encadrés. Je ne pense pas qu’il y ait beaucoup de marge de manœuvre sur ce terrain là, même s’il y a évidemment nécessité de revoir les critères d’attribution des aides au-delà de l’éco conditionnalité qui va être renforcée. Avec quand même tous les risques de nouvelles usines à gaz auxquels tout cela peut donner lieu. Du côté de la commande publique, le Grenelle a fixé des objectifs qui sont encore loin d’être atteints. Et je l’ai déjà dit, la puissance du soutien à la demande du consommateur par toutes les communications peut difficilement être plus forte. Les efforts doivent donc se porter ailleurs.

Les marges de progrès pour l’agriculture biologique comme pour toute l’agriculture d'ailleurs sont toujours dépendantes du savoir faire agronomique des agriculteurs, de leur compréhension des équilibres naturels et de la bonne façon de les gérer. Les investissements les plus nécessaires sont donc à effectuer dans la recherche et l’expérimentation, afin d’apporter des solutions innovantes au champ. L’investissement comme toujours et comme dans toutes les professions doit avant tout porter sur les connaissances et la formation.

La progression, semble t-il trop faible, des surfaces converties à l’agriculture biologique masque en revanche une évolution très profonde et constante des pratiques sur l’ensemble des surfaces agricoles de notre pays. La performance économique en est le moteur essentiel.  Elle passe par un recours minimum aux intrants, après que soient épuisées toutes les autres possibilités, mesures de prophylaxie naturelles, actions des auxiliaires et autres prédateurs naturels. Et si l’on considère comme moi, que le rapport entre le bénéfice et le risque lié à un produit phytosanitaire issu de la chimie de synthèse peut être quelque fois meilleur qu’avec un produit homologué pour l’agriculture biologique, le développement en apparence trop lent de l’agriculture biologique est à relativiser.

J’ai la conviction que c’est toute l’agriculture sans exception qui doit sans cesse améliorer ses pratiques pour respecter l’environnement et économiser la ressource en eau. Je suis d’ailleurs heureux de constater qu’il y a de moins en moins d’opposition tranchée entre le bio et le « conventionnel ». Les techniques et les itinéraires de production s’interpénètrent de plus en plus. Seul le parti pris du refus de produits de protection des plantes issus de la chimie de synthèse maintient une ligne de partage nette. Et encore, certains pays autorisent un peu de souplesse en cas d’impasses absolues. Ce sont les mêmes firmes de l’agrochimie qui fournissent les deux types d’agriculture en produits de protection des plantes, dans ce domaine aussi les passerelles se développent.

Le label agriculture biologique est une opportunité pour offrir sur le marché des produits différenciés plus rares et donc mieux valorisés. C’est cette reconnaissance associée à la demande des consommateurs qui constituent les meilleurs atouts pour l’augmentation des surfaces en agriculture biologique. Je suis pour cela plutôt réticent pour instituer encore plus de discrimination positive envers l’agriculture biologique, sous forme d’aides publiques ou encore de réglementations spécifiques pour l'homologation allégée des produits phytosanitaires. Le meilleur prosélytisme pour inciter d’autres agriculteurs à franchir le pas, je peux en témoigner, s’obtient par les exemples de réussite de producteurs qui pratiquent déjà l’agriculture biologique. Les motivations pour la conversion en bio doivent être le plus possible déconnectées du volontarisme politique, les conseilleurs sont rarement les payeurs,  afin de demeurer des démarches totalement libres et responsables.

Au-delà de ces considérations très générales sur les moyens du développement de l’agriculture biologique, je vais m’atteler à l’étude plus fouillée des 20 mesures proposées pour pouvoir préciser mes positions mercredi en direct live. A suivre.

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À propos

Je suis arboriculteur, viticulteur et maire de Reignac. Mais aussi Président de l'Association Nationale Pommes Poires, membre de WAPA (World Apple and Pear Association) et secrétaire général d'Interfel.
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D
<br /> La peur paralyse la science<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> « Arrêtons d’avoir peur ! » Le titre du dernier ouvrage du Pr Maurice Tubiana est un appel à la réhabilitation de la science, des sciences. Ou plus précisément un pamphlet<br /> contre les « prophètes de l’apocalypse ».<br /> <br /> <br /> Pionnier de la lutte contre le cancer, Maurice Tubiana est professeur agrégé de physique<br /> médicale, radiologiste, membre de l’Académie nationale de Médecine. Dans son livre, il s’en prend « aux dogmes écologiques qui sont devenus nos certitudes (mais aussi) au sacro-saint<br /> principe de précaution qui a achevé d’insinuer le doute partout ».<br /> <br /> <br /> Pour ce faire, il ne manque pas d’exemples : insecticides, OGM, alimentation, radioactivité, antennes de téléphones portables… « La science », explique-t-il « à<br /> qui l’on doit – entre autres – une augmentation de 21 ans de l’espérance de vie depuis 1960, est discréditée, au nom d’un risque zéro qui n’existe pas. » Il démontre – preuves<br /> irréfutables à l’appui – comment la science dément ce que nous martèlent les écologistes.<br /> <br /> <br /> Il mentionne par exemple le Grenelle de l’Environnement selon lequel, 40% des cancers seraient dus à la pollution. « Mensonge ! Ils sont moins de 1% ». Un chiffre reconnu<br /> au niveau international, mais pas en France ! « Les rayonnements nucléaires terrifient. Sait-on que sans eux, certains cancers ne pourraient être soignés ? » Ce type<br /> d’exemple fourmille dans cet ouvrage pour le moins décoiffant et politiquement incorrect.<br />
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É
<br /> Mon ami Paul François face au directeur de l'UIPP J-C Bocquet çA Va BouGer,aprés 8 ans d'Omerta (Xavier Beulin-FNSEA) ...http://www.france5.fr/revuetcorrige/<br />
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L
<br /> Ce n'est pas moi qui ai posté les titres et les liens vers les articles de mon blog.<br />
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L
<br /> Les nitrates<br />
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A
<br /> « Que choisir » : lobbyiste au service de la<br /> cause anti-OGM ?<br />
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F
<br /> Résidus chimiques dans les aliments : ordres de grandeurs et vérité (Léon Guéguen, INRA)<br /> <br /> <br /> 24 février 2012<br /> <br /> <br /> Sous le titre<br /> « Agriculture et « résidus chimiques » dans les aliments ? »,<br /> Léon Guéguen, chercheur INRA, expose clairement et simplement les faits en quelques chapitres :<br /> <br /> <br /> « Les résidus chimiques dans notre assiette ». Où l’on voit que les conclusions de l’étude officielle EAT2 (déjà évoquée ici sur ForumPhyto) sont<br /> « particulièrement rassurantes ».<br /> <br /> <br /> « Doit-on remettre en cause les doses journalières admissibles ? » Où l’on voit que les mises en garde alarmistes de Générations Futures (GF) n’ont aucun<br /> fondement sérieux : Concernant par exemple l’effet « cocktail », compte-tenu des très grandes marges de sécurité, « il y a de la place pour de telles synergies sans effet<br /> délétère sur la santé ! »<br /> <br /> <br /> « Quelle est la part de l’agriculture dans cette pollution chimique ? » Où l’on voit que les 2/3 des contaminants cités par GF ne sont pas imputables à l’agriculture et<br /> proviennent de l’environnement : dioxines/furanes, PCBs, retardateurs de flamme, éléments traces toxiques, plastifiants des emballages, constituants des peintures, des détergents, des<br /> substances biocides de la maison ou du jardin, du mobilier, des textiles, des cosmétiques, des jouets, des gaz de combustion…) ou de la transformation industrielle ou culinaire des aliments<br /> (acrylamide, benzopypyrène ». De même, « les perturbateurs endocriniens potentiels les plus incriminés ne sont pas majoritairement d’origine agricole. »<br /> <br /> <br /> « L’agriculture biologique est-elle la solution ? » Où l’on voit que « les résidus « naturels » de produits de traitement non homologués (parce que naturels) ou<br /> fabriqués par la plante et dont les effets sur la santé sont souvent inconnus ou ignorés ? »<br /> <br /> <br /> « Résidus chimiques et cancer. » Où l’on voit que les causes principales de cancer sont bien le vieillissement de la population, le tabac chez les femmes et le<br /> sur-diagnostic du cancer de la prostate lié au dépistage systématique, laissant peu de place aux autres facteurs environnementaux hypothétiques, sauf en situation d’exposition professionnelle.<br /> <br /> <br /> « Nourrir le monde sans produits chimiques ? » Où l’on voit que des « modes d’agriculture moins dogmatiques, raisonnée, intégrée, HVE (à haute valeur<br /> environnementale) ou écologiquement intensive » peuvent préserver l’environnement sans forte diminution des rendements.<br /> <br /> <br /> Sa conclusion mérite d’être reprise intégralement : « L’exposition aux polluants chimiques alimentaires ou atmosphériques, qu’ils soient artificiels ou naturels, a toujours<br /> existé et était incomparablement moins (voire pas du tout) évaluée et contrôlée, et bien plus dangereuse, il y a 50 ans. Alors, soyons donc positifs et n’écoutons pas les faiseurs<br /> d’opinion en quête de notoriété médiatique dont les messages anxiogènes (les seuls qui se vendent bien) sont la cause d’une épidémie d’angoisse, d’orthorexie et d’hypochondrie qui,<br /> pouvant atteindre le stade de la psychose collective, est bien plus néfaste à la santé que les infimes traces chimiques résiduelles dans notre assiette ! »<br /> <br /> <br /> A lire et à faire lire.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Léon Guéguen est également membre du Comité scientifique de l’AFIS. AFIS pour laquelle il a écrit « Résidus chimiques dans notre assiette : l’Anses confirme et rassure ! » en octobre 2011.<br />
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I
<br /> La communication toxique de Générations futures, par Wackes Seppi<br />
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L
<br /> Pesticides, le chiffre du jour : 9000 !<br /> <br /> <br /> Écologisme et cancer : mythologie et réalités<br /> <br /> <br /> Non, les produits alimentaires<br /> conventionnels ne sont pas « bourrés » de pesticides<br /> <br /> <br /> Les écologistes n'aiment<br /> pas l'humanité<br /> <br /> <br />  <br />
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D
<br /> Que choisir/mars 2012--Pesticides, nitrates : ces majax qui rendent l’eau du robinet potable<br /> <br /> Semaine noire pour l’eau en France : non seulement on apprend par Bruxelles que la France ne fait rien pour lutter contre les nitrates, mais en plus on lit dans Le Canard Enchaîné que l’eau du<br /> robinet pourra contenir 5 fois plus de pesticides qu’avant !<br /> <br /> Mais qu’ont-ils fait du principe de précaution ? Le Canard de mercredi dernier révèle que la dose de pesticides tolérée dans notre eau a été discrètement quintuplée !<br /> <br /> Comment rendre potable une eau jugée impropre à la consommation ?<br /> <br /> Alerté par Générations-Futures, Le Canard Enchaîné décrit une « entourloupe » qui permet de « rendre potables certaines eaux jusqu’ici rendues impropres à la consommation en raison d’une teneur<br /> trop élevée en pesticides ».<br /> <br /> Résultat de cette révision des normes de qualité : le nombre de personnes touchées par des restrictions d’eau liées à un risque sanitaire a chuté de 75% entre 2009 et 2010.<br /> <br /> Nos rivières ont-elles miraculeusement expurgées de leurs pesticides en un an ?<br /> <br /> Pas vraiment. Pour l’année 2010, l’Agence Méditerranée Corse a détecté des concentrations de pesticides 150 fois supérieures aux limites de l’eau potable ! (1)<br /> <br /> Par ailleurs, des traces de 6 pesticides interdits en France ont été détectées dans ses cours d’eau. (2)<br /> <br /> Sur l’ensemble du territoire, plus de la moitié des rivières et nappes souterraines sont en mauvais état écologique. (3)<br /> <br /> 91% des cours d’eau et 70% des nappes phréatiques sont aujourd’hui contaminés par des pesticides. (4)<br /> <br /> Selon, François Veillerette, porte-parole de Générations Futures, la nouvelle réglementation « tolère dans de très nombreuses localités des quantités de pesticides 5 fois plus importantes dans<br /> notre eau qu’avant ».<br /> <br /> Ce qui permettra de diminuer « par 4 ou 5 le nombre de situations qui exigeraient des limitations de consommation ».<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> L’atrazine et le folpet 5 fois plus tolérés<br /> <br /> Concrètement, les restrictions d’eau liées à des pesticides comme l’atrazine se déclenchaient lorsque la teneur dépassait les 0,4 ug/L pendant plus d’un mois.<br /> <br /> Aujourd’hui, il faut atteindre le seuil de 2 ug/L - soit 5 fois plus - pour appliquer le principe de précaution et interdire la consommation d’eau dans une localité. (5)<br /> <br /> Même tour de magie pour le folpet, un pesticide classé comme cancérigène probable aux Etats Unis :<br /> <br /> - « On va maintenant tolérer jusqu’à 300 μg/L pendant plus d’un mois alors qu’auparavant on ne pouvait dépasser les 60 μg/L pendant la même durée ! » s’indigne François Vuillemette.<br /> <br /> Pour rendre l’eau potable et en finir avec le signalement des risques sanitaires liés à des pollutions agricoles, le ministère de la santé et son équipe de magiciens ont tout simplement changé de<br /> thermomètre pour estimer l’innocuité de l’eau.<br /> <br /> C’est d’autant plus grave que 150 études internationales ont détectés la présence de pesticides dans nos organismes. De nombreuses autres études ont mis en évidence la vulnérabilité des<br /> nourrissons et femmes enceintes.<br /> <br /> Pour les autres polluants, retenons tout simplement que les pesticides sont suspectés de favoriser l’apparition de cancer et de malformations à la naissance en cas d’exposition prolongée.<br /> <br /> Et pour ceux qui auraient encore des doutes sur la politique de l’eau menée, rappelons que la France ne fait rien pour se rattraper du côté de la lutte contre les nitrates.<br /> <br /> Pour Bruxelles la législation sur les nitrates et les actions prévues en France « manquent de précision et présentent de nombreuses lacunes : les périodes d'interdiction sont inappropriées et les<br /> restrictions concernant l'épandage des effluents d'élevage [lisier] et des fertilisants sont insuffisantes".<br /> <br /> Après plusieurs avertissements adressés à la France, «  la lenteur des progrès et l'insuffisance des changements proposés ont conduit la Commission à transférer le dossier à la Cour de<br /> justice de l'Union européenne", indique la Commission européenne.<br /> <br />  <br /> En savoir plus :<br /> <br /> • www.generations-futures.fr/<br /> <br /> • http://www.contaminations-chimiques...<br /> <br /> • Que Choisir, Mars 2012<br /> <br /> • Le Canard Enchaîné du 29 Février<br /> <br />  <br /> (1)(2)(3)(4) : Que choisir, La ressource en danger, Mars 2012<br /> <br />  <br /> Crédit photo : Greg Riegler Photography<br />
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D
<br /> Que choisir / mars 2012 - EAU du robinet peut-on la boire !! manque de Volonté Politique Un état des lieux très préoccupant et accablant pour les pratiques agricoles .Cette situation parait<br /> d'autant plus incompréhensible que la politique de l'eau coute cher. Chaque année ,les agences de l'eau y consacrent 2 milliards d'euros en appliquant le principe du pollué-payeur,puisque les<br /> factures d'eau des consommateurs y contribuent à 90%! Que choisir avait dénoncé cette anomalie dès 2007.En 2010,la cour des comptes s'est à son tour penchée sur la politique de l'eau.Son<br /> expertise est sévère.Si les rejets domestiques et industriels commencent à etre correctement traités ,il n'en va pas de meme des pollutions diffuses agricoles.La cour impute ces résultats<br /> décevants à UNE INSUFFISANTE VOLONTE DE L'ETAT de remettre en cause des pratiques agricoles basées sur le productivisme et le choix d'une agriculture intensive.Critiquées également ,les agences<br /> de l'eau,qui s'apparente plus à des BANQUES MUTUALISTES qu'à des instruments d'une politique nationale soumise à des obligations de résultats .Conclusion de la cour des comptes .La dirctive<br /> -cadre sur l'eau exige une action rapide et massive .Les redevances devraient etre plus en rapport avec le cout de la dépollution,et l'etat doit durcir l'encadrement réglementaire des pratiques<br /> agricoles.<br />
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