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Le temps des se(c)rises.

François Bayrou était l’invité du Grand Jury ce soir sur LCI. J’ai pu vérifier que je partage toujours avec lui certaines analyses, mais aussi, vous le savez, un désaccord assez fondamental.

Il a rappelé sa conviction que la crise était toujours à venir et que la situation de la France  et de l’Europe est de plus en plus préoccupante. C’est aussi mon point de vue.

Il a dit aussi, pour la première fois peut-être, que l’Euro pourrait disparaître. Les lecteurs de ce blog savent que j’en suis très conscient depuis quelque temps déjà et que les analyses qui ont étayé ma réflexion sont toujours en lien à partir de différents articles consacrés au sujet.

Il a rappelé quelques éléments de la politique à mettre en œuvre pour améliorer la compétitivité de la France et le sauvetage de l’Euro. Je les partage.

En revanche je suis en parfaite opposition avec sa propositions de modernisation de la vie politique. Cette idée selon laquelle il faudrait un centre au parlement qui ne serait ni dans la majorité, ni dans l’opposition, me semble parfaitement contraire à l’intérêt du pays.

Nous devons au Général De Gaulle les institutions de la Cinquième République conçues justement pour que le pays puisse être gouverné solidement en temps de crise. Un président de la République élu au suffrage universel et des députés élus au suffrage uninominal à deux tours pour dégager une majorité stable clairement responsable devant les français.

La clarté de la responsabilité, voilà le formidable apport de la Cinquième République. Tout ce qui peut contribuer à remettre de l’ambiguïté dans les responsabilités au sommet de l’Etat est à proscrire vigoureusement. Tout comme cette idée, très Quatrième République,  qui accepte que rien ne puisse se décider sans une frange minoritaire de députés par nature imprévisibles, puisque sans attaches fixes.

Selon François Bayrou, ce centre aurait la vertu intrinsèque et magique de faire arriver à l’assemblée des députés plus inspirés que les autres qui sauraient se prononcer librement sur les choix gouvernementaux ou législatifs. Et c’est cette liberté qui devrait avoir valeur auprès des électeurs. J’ai malheureusement constaté que ce positionnement attire bien plus des candidats soucieux d’être discrets sur leurs convictions, avec une apparence consensuelle, plutôt que des hommes et des femmes libres qui s’engagent pour sauver la france en temps de crise dans le respect des institutions

Dans la mesure où une majorité a les moyens de gouverner, en quoi cela peut-il être pénalisant que l’opposition s’oppose et ne vote pas comme la majorité ? En rien bien sûr. Et en quoi cela interdit-il à un député de l’opposition de contribuer positivement au débat pour faire évoluer les projets de la majorité ? En rien non plus bien sûr.

Pour les temps de crise qui se profilent je préfère me référer au Général de Gaulle qu’à François Bayrou. Choisir l’ambiguïté face à l’électeur n’est pas conforme à l’esprit de la Cinquième République. Ça ne peut donc pas être le mien.

Pour ce qui est de la majorité souhaitable à l’assemblée, que je sache, c’est aux électeurs d’en décider. Ensuite c’est au Président d’en tirer les conséquences. De choisir de cohabiter ou de ne pas cohabiter si la majorité lui est hostile.

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À propos

Je suis arboriculteur, viticulteur et maire de Reignac. Mais aussi Président de l'Association Nationale Pommes Poires, membre de WAPA (World Apple and Pear Association) et secrétaire général d'Interfel.
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Commenter cet article
V
<br /> Je retire... Point de censure ici !!!<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Juste un disfonctionnement passager...<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
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G
<br /> Toi Raoul Volfoni on peut dire que t'en es un ...<br /> <br /> <br /> Un quoi ?<br /> <br /> <br /> Un vrai chef!<br /> <br /> <br />  <br />
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V
<br /> $$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$<br />
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V
<br /> Censuré !<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Dont acte !!!<br />
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V
<br /> J'ai tété censuré ???<br /> <br /> <br /> <br />
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V
<br /> Donc, si j'ai bien compris, si l'euro chute, Apathie perd son boulot ????<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Putin, c'est grave !<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br />
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R
<br /> J'serais pas étonné qu'on ferme...<br />
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S
<br /> <br /> La fin de l'euro? Pas impossible 21/05<br /> <br /> <br /> Par Jean-Michel Aphatie<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> La fin de l’euro est possible, a dit hier François Bayrou, lors du Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro. Un propos qui a rencontré un certain écho.<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> Les mots font parfois peur. Ils peuvent exprimer des évidences, des pensées que chacun a déjà conçues dans son esprit. Malgré tout, le dévoilement se révèle insupportable, incongru, déplacé.<br /> Pourtant, rien n’est plus vrai que ce que dit François Bayrou, l’euro, dans nos poches depuis seulement dix ans, peut disparaitre. Et ceci, rappelons-le, était inimaginable il y a seulement un<br /> an.<br /> <br /> L’enchaînement est connu. Crise grecque, d’abord, en 2009 et inattention à peu près générale à la crise espagnole, qui éclate, elle, en 2007. L’impossibilité où ses pays pourraient se trouver<br /> bientôt, la Grèce avant l’Espagne, de rembourser leurs dettes risque de faire éclater l’ensemble du système monétaire européen.<br /> <br /> L’occasion est bonne, ce matin, de parler de l’euro, de son histoire plutôt que de l’actualité.<br /> <br /> Le projet de monnaie unique est doublement français. Dans une époque lointaine dont personne ne veut se souvenir, les gaullistes et les communistes en France torpillent l’idée d’une armée commune<br /> avec l’Allemagne. C’était en 1954 et nous avons une telle mauvaise conscience collective de cet épisode que la mémoire nationale l’a gommé du débat public.<br /> <br /> La porte politique de l’Europe ayant été violemment refermée sur les doigts de ses promoteurs, ceux-ci ont inventé l’Europe économique, matérialisée dans le traité de Rome, signé en 1958.<br /> <br /> Quelques décennies plus tard, pour faire vite, et alors que les Français ne cessent de grogner sur le caractère mercantile de la construction européenne sans comprendre que nous ne devrions nous<br /> en prendre qu’à nous même, quelques décennies plus tard, donc, l’Allemagne accède à son rêve de réunification.<br /> <br /> François Mitterrand, à l’époque président de la République, saisit tout de suite le danger. Si l’Allemagne retrouve sa puissance au centre de l’Europe, son peuple et son esprit cesseront d’être<br /> européens. Il propose donc un marché à Helmut Kohl, à l’époque chancelier. Nous vous laissons faire votre réunification, mais nous fondons nos destins dans ce geste formidable que représente la<br /> fusion de nos monnaies nationales.<br /> <br /> Les Allemands acceptent. A la fois pris par l’ivresse de l’aboutissement de leur projet historique de réunion de leur peuple, et aussi par crainte de leur propre puissance. C’est ainsi que nous<br /> Français, nous mettons la main avec habileté et bonheur, au nom d’un grand dessein, sur l’une des monnaies les plus puissantes du monde, le mark.<br /> <br /> Cette union monétaire, nécessaire et enthousiasmante, supposait une union politique. Il est chimérique et monstrueux à la fois d’imaginer qu’une monnaie puisse durablement inspirer la confiance<br /> s’il existe plusieurs sources désunies et non coordonnées de création de richesses correspondant à cette monnaie. C’est pourtant ce qui s’est produit.<br /> <br /> Ceci s’explique aisément. Ni les Français, qui ont été et demeurent à la fois nationalistes et européens, ni les Allemands, conscients du cadeau que représentait pour l’Europe le sacrifice de<br /> leur monnaie, n’étaient disposés à abandonner des outils de souveraineté sur la monnaie que pourtant ils abandonnaient. Cette aberration de l’intelligence allait vicier la construction monétaire<br /> dès l’origine<br /> <br /> Pour tenter de la surmonter, les fabricants de l’improbable se sont entendus sur des mécanismes communs, pas sots, d’ailleurs, mais majoritairement allemands. Un pacte de stabilité était signé,<br /> qui limitait strictement des écarts budgétaires de chacun des pays membres de la zone. Une banque centrale était créée, avec pour mission juste et nécessaire de ne pas fabriquer de la fausse<br /> monnaie, c’est-à-dire de proportionner la fabrication de masse monétaire à l’augmentation des prix, ce qui revient à donner la priorité à la lutte contre l’inflation, et surtout en interdisant<br /> fort intelligemment à cette banque centrale d’acquérir des titres d’emprunts émis par les différents centres utilisateurs de la monnaie commune.<br /> <br /> Cette rigidité allemande, que nous dénonçons bêtement aujourd’hui en France, avait pour but de compenser l’absence de coordination politique de chacune des économies de l’euro.<br /> <br /> Dès 2004, soit deux ans après la mise en circulation de l’euro auprès des particuliers, la France et l’Allemagne s’affranchirent des règles du pacte de stabilité. Par facilité en France pour<br /> lutter contre une menace de récession, par nécessité en Allemagne pour pouvoir absorber l’effort de réunification, les deux pays leaders de l’euro ont renié la parole qu’ils avaient donné aux<br /> prêteurs, que nous appelons nous ici « marchés » pour mieux diaboliser les institutions financières sans lesquelles nous serions tout connement en cessation de paiement.<br /> <br /> L’Allemagne a très vite rectifié le tir, et profite aujourd’hui des bienfaits d’une gestion intelligente et anticipatrice. Ce qui ne veut pas dire que ce pays est de cocagne et que le bonheur y<br /> ruisselle des fontaines. La France, elle, s’est enfoncée dans des discours simplistes et mensongers, tous appuyés sur une supposée volonté politique qui tordrait le réel qui nous contrarie. Le<br /> résultat est inscrit désormais dans nos comptes publics, comme il le sera demain dans nos chairs.<br /> <br /> Au cœur même de ce dispositif brinquebalant, le mensonge grec, un Etat népotique et des citoyens peu vertueux, et le mensonge espagnol, camouflage de la dette publique dans les comptes privés,<br /> ont éclaté à la manière d’une pastèque pourrie qui éclabousse la totalité des alentours.<br /> <br /> Comment maintenir désormais un édifice dont les fondations étaient mal creusées et dont les étages sont mités ? A la vérité, c’est impossible. Que faire alors ? Hélas, rien de bien.<br /> <br /> Il faut éviter la sortie de la Grèce de l’euro, quel qu’en soit le prix, car la sortie de la Grèce coûterait incomparablement plus cher. Au bout du raisonnement, une administration directe de la<br /> Grèce pourrait s’avérer la seule solution viable. Est-il utile de préciser que le nationalisme des esprits nous détournera immanquablement de cette situation ? Pour cette seule raison, la<br /> disparition de l’euro est quasiment inéluctable.<br /> <br /> Il faut ensuite aider l’Espagne, d’abord à recapitaliser ces banques, rongées par des créances qu’elles ne recouvriront jamais, puis soutenir son économie dont la production décline<br /> vertigineusement. Il faudra, pour ces deux opérations, mobiliser des centaines de milliards que nous ne possédons pas. C’est la deuxième raison qui fait douter de la pérennité de l’euro.<br /> <br /> Viendra ensuite le tour de l’Italie, malade elle aussi, de la France, qui va à peine mieux, sans oublier le Portugal, chancelant, et l’Irlande, convalescente, pour ne rien dire de la Hollande,<br /> très faible. Troisième raison…<br /> <br /> Que provoquera, s’il se produit, l’écroulement de l’euro ? Des horreurs, qu’il est impossible de décrire ici car l’Histoire qui s’écrit sur l’impéritie des hommes emprunte le plus souvent au<br /> pire…<br />
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P
<br /> C'est pas faux...<br />
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