21 Octobre 2013
J’ai participé samedi matin entre 7 H et 8 H à l’émission de Patrick Mioulane et François Sorel sur RMC consacrée à la pomme et au pommier. L’excellent médecin nutritionniste Christian Recchia,
habitué semble t-il de cette tranche horaire, était aussi dans le studio.
Autant vous le dire tout de suite mes chers lecteurs et grands croqueurs du fruit défendu devant l’éternel, j’ai failli tomber dans les pommes de bonheur de si bonne heure tant ce que j’ai
entendu m’a réjouit.
A l’heure des lanceurs d’alerte, tous plus "peine- à-jouir" les uns que les autres, il est bon de savoir qu’il existe encore des jardiniers joyeux et des médecins enthousiastes qui invitent à
croquer la pomme à belles dents. Surtout quand l’expert santé précise qu’elle ne doit être ni tachée, ni pelée et rester d’un bon rapport qualité prix. Toutes caractéristiques qui à son sens ne
sont pas vraiment réunies par le label AB. La pomme qu’il préconise de choisir à l’étal correspond bien plus aux beaux fruits issus des « Vergers Ecoresponsables » qui respectent la
Charte Qualité des Pomiculteurs de France.
Pour ceux d’entre vous mes chers lecteurs qui n’ont pas encore gouté aux joies d’une radio libre et intelligente en jardinage, voilà le lien vers ce morceau de bravoure radiophonique auquel votre
humble serviteur a eu le plaisir de contribuer.
RMC Les experts "Spécial pommes"
J’ai d’autant plus apprécié ce moment d’échange qu’il intervient au moment où la profession doit faire face une nouvelle fois aux mauvaises manières de l’association militante Générations
Futures. Cette dernière s’est faite l’écho sur son site de la plainte d’une salariée à l’encontre de son employeur. Sur la seule bonne foi apparente de la plaignante, l’organisation militante n’a
pas hésité à énoncer comme quasiment avérés les faits reprochés à l’arboriculteur inconnu. Faut dire que ces prêcheurs d’apocalypse qui ne demandent qu’à croire ont du adorer cette histoire tant
elle apporte de l’eau idéalement polluée à leur moulin à prières diaboliques. Et puis quelle jouissance cela devait être que de pouvoir associer le qualificatif « Vergers Ecoresponsables »
dont bénéficie l’exploitation concernée à des pratiques parfaitement condamnables. En dehors du bio, presque pas de salut possible pour GF. Qu’on se le dise.
L'article sur le site de Générations Futures
Mais après tout, passe encore que des militants prosélytes anti pesticides s’assoient sur la présomption d’innocence et accusent à tout-va. Au risque de la dénonciation calomnieuse et de la pure
manipulation, emportés par leur foi combattante contre les arboriculteurs, aussi petits soient-ils, contre la coopérative et ses techniciens, aussi rigoureux et respectables soient-ils, ces
exorcistes d’un nouveau genre ont définitivement décidé que la fin justifie les moyens.
En revanche il est bien plus difficile d’accepter que la journaliste militante de France 3 Limousin, Cécile Descubes, ait pu mettre en scène (voir la vidéo en bas de page) cette version
unilatérale de l’accusation et la diffuser aux infos régionales. Elle n’en est pourtant pas à son premier coup tordu d'essai, (lire cet article) mais la chaine semble s’accommoder très
bien de la torsion détestable de l’information dont elle use et abuse dès lors qu’il est question d’écologie et d’environnement. Le déferlement médiatique des jours passés nous a pourtant appris
que les apparences peuvent être bien trompeuses et qu’il y a lieu d'être très prudent quand on fait profession d’informer. J’espère d’ailleurs que je vais enfin réussir à convaincre autour de moi
de la nécessité de faire un travail soigné d’analyse de certaines informations, comparativement à la réalité des faits, pour diffuser sur les réseaux sociaux et autres blogs une émission du type
« arrêt sur images » qui démasquerait auprès du grand public cette trituration des faits financée par nos impôts et la redevance. Cette stratégie sera bien plus profitable et moins
aléatoire que la sollicitation des tribunaux qui ne peuvent que protéger la liberté d’opinion des journalistes.
Je suis bien placé pour savoir que notre monde arboricole est imparfait et perfectible. Bien qu’au présent le progrès progresse nettement, le futur rêvé ne manque toujours pas d’avenir comme vous
vous en doutez mes chers lecteurs. Alors j’ai tout naturellement sollicité la très efficace NSA et le satellite de surveillance géostationnaire que j’ai placé au dessus ce cette belle région
couverte de vaches, d’herbages et de quelques pommiers pour en savoir un peu plus sur cette sombre affaire.
La réalité concrète des pratiques de cet arboriculteur ne correspond bien sûr en rien avec la description calomnieuse et calamiteuse qui en est faite sur le site de Générations Futures. Il faudra
trouver autre chose pour dénigrer les « vergers écoresponsables ». Et pour ce qui concerne le conflit entre la salariée roumaine et son employeur, la suite apportera sans doute
des éclairages complémentaires bien utiles pour tous ceux qui ont été légitimement sensibles au témoignage mis en scène par Cécile Descubes avec l’aide de Fabrice Micouraud et diffusé par
FR3.
J’ai souhaité rencontrer Fabrice Micouraud mardi dernier à Paris. Il est venu accompagné d’une permanente de l’association Générations Futures. L’échange était courtois, d’autant plus que je suis
très sensible aux préoccupations qu’ils ont exprimées et cela même si je ne partage pas leur vision catastrophiste des pratiques agricoles et des incidences supposées sur le voisinage. Je suis de
plus totalement mobilisé pour que tous les vergers adhérents de l’association soient à l’optimum de ce qui peut être fait en matière de limitation des intrants au strict nécessaire par de
meilleurs savoir-faire agronomiques au verger. L’attention au voisinage est mon autre priorité.
Mais aujourd’hui l’exaspération est à son comble chez les arboriculteurs et les techniciens du Limousin. L’injustice qu’ils ressentent face au procès qui leur est fait par quelques militants leur
fait perdre tout sens de l’humour. Je ne saurais trop inviter Fabrice Micouraud et ses troupes à adopter une attitude bienveillante à l’égard des arboriculteurs qui ne souhaitent rien tant que de
bien faire leur métier et pacifier les relations avec leur environnement. Je sais que l’exercice est difficile mais si l’envie de progrès est sincère de leur côté, la cause écologique sera payée
de retour. Sinon j'ai bien peur qu'il y ait beaucoup de cris, de pleurs et de grincements de dents pour polluer bien plus gravement l'atmosphère.
Je suis arboriculteur, viticulteur et maire de Reignac. Mais aussi Président de l'Association Nationale Pommes Poires, membre de WAPA (World Apple and Pear Association) et secrétaire général d'Interfel.
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