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Positif.

Après une journée un brin fatigante j’avais une petite appréhension ce soir quant à ma capacité à rester éveillé pendant la séance du ciné-club si, comme cela est déjà arrivé, le film projeté s’avérait être un peu difficile. J’ai su dès les premières images de ce documentaire réalisé par Yamina Benguigui qui s’intitule « le plafond de verre, les défricheurs » qu’il y avait peu de risques que je perde courage. Le sujet traité est grave. A formation, compétence et diplôme équivalent les jeunes issus de l’immigration n’accèdent que très rarement encore à l’entretien d’embauche. Les témoignages sont précis, poignants, douloureux. Les premiers récits de ce documentaire expriment ce drame d’enfants qui après des études brillantes découvrent que leur diplôme est secondaire au regard de leur couleur de peau, leur origine et leur nom. Une sorte de plafond de verre invisible empêche d’accéder aux emplois correspondants aux compétences acquises. Il se compose de préjugés, de refus du risque, de la crainte de l’employeur d’être confronté à une situation qu’il ne saura pas gérer et qui lui vaudra peut-être en cas de refus de retenir le candidat d’être accusé de racisme. Face à cette situation nous avançons lentement. Le CV anonyme commence à être expérimenté mais il est rappelé que d’autres pays comme les Etats-Unis, le Royaume Uni ou le Canada plus libéraux (au sens politique du terme qui vise à garantir effectivement les droits des individus) que la France se sont dotés depuis longtemps d’une législation efficace pour faire respecter l’égalité des droits de chacun. Une nouvelle fois des témoignages montrent le décalage qu’il y a entre les grands principes républicains dont nous vantons les mérites et la réalité du terrain qui est tout autre. Il est pathétique d’entendre dire que les améliorations à ce jour viennent des réseaux communautaristes et qu’un peu de discrimination positive ne serait pas de trop pour rééquilibrer la situation. Et puis il y a l’entreprise et les défricheurs que l’on y trouve. Paradoxalement c’est parce que l’entreprise qui crée et innove doit savoir se libérer des préjugés que les évolutions les plus rapides viendront de cet univers. Les témoignages de Serge Weinberg et de Pinault fils du groupe PPR sont à cet égard édifiants. C’est par le biais de la pérennité de l’entreprise et de sa performance que la nécessité d’intégration est évoquée. C’est aussi ma conviction que l’entreprise est un laboratoire puissant pour initier des évolutions sociales tout simplement parce des nécessités économiques y conduisent. La méritocratie exprimée par ceux qui s’en sont sortis et qui ont pu accéder à des postes d’encadrement ou proches de ce statut (codification typiquement française) est une leçon pour tous nos enfants. Que dire aussi de la reconnaissance aux parents qu’expriment ces défricheurs de l’intégration si ce n’est qu’elle inspire le plus profond respect et que l’on comprend bien la force des valeurs qu'ils ont reçues. On apprend vraiment beaucoup sur l’accès au monde du travail dans ce documentaire au travers des témoignages retenus. Il est à diffuser auprès des employeurs mais aussi dans les ANPE et pourquoi pas dans les missions locales.      

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À propos

Je suis arboriculteur, viticulteur et maire de Reignac. Mais aussi Président de l'Association Nationale Pommes Poires, membre de WAPA (World Apple and Pear Association) et secrétaire général d'Interfel.
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S
racontez encore on a vraiment envie de mieux comprendre... j'ai loupé le film, dommage.. et qu'en pensent nos amis de gauche????
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D
POSITIF!<br /> <br /> Ouais, rien que des références cinéphiles élitistes!<br /> <br /> Tout ça pour nous parler d'un rien que moins absolument négatif qu'est toute discrimination(même positive!) qui est la règle dans notre société dite "avancée".<br /> <br /> A mon avis y'a pas que l'entreprise qui soit porteuse de leçons, un peu faciles à donner, comme une façon de se dédouanner, sarkozistement parlant, y'a tout un monde de petites gens qui, plutôt que de se résigner à voter le Pen, ont encore un dernier effort à faire...
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