La réunion s’est tenue cet après midi au siège de la direction des routes, au 20ème étage de la Grande Arche de la Défense. Pierre Baudriller, Daniel
Herbreteau, Guy Traumat et moi-même accompagnés d’Olivier Deleu, délégué général de TDIE (transport, développement, inter modalité et environnement), avons été reçu pendant près de deux heures par le directeur des routes, assisté de
Jean Pierre Cambillard, ingénieur en chef des travaux publics de l’Etat.
Après un début d’évocation par Pierre de l’histoire du projet de création d’un barreau autoroutier concédé entre Niort et La Croisière, avec un raccordement au sud
vers Roumazières pour capter les flux en provenance de la péninsule ibérique, le directeur a souhaité que l’on fasse abstraction des revendications locales des uns et des autres pour analyser
très techniquement la situation du trafic et les solutions envisageables pour adapter le réseau routier en Charente.
Sa première proposition a été d’inviter l’association à rencontrer à nouveau le CETE Sud Ouest à Bordeaux pour faire un point très précis sur la méthodologie des
comptages et des simulations effectuées pour calculer la rentabilité potentielle du barreau autoroutier souhaité par l’association. Une fois cette étape passée il s’est engagé à retravailler
différents scénarii prospectifs qui tiendront compte d’une RN 10 entièrement à deux fois deux voies au sud d’Angoulême et des déviations de La Rochefoucauld et de Chabanais achevées. Dans ce
cadre l’argument que nous développons sans cesse selon lequel la mise à deux fois deux voies de la RN 141 n’empêchera pas le trafic poids lourds d’emprunter le tracé le plus court qui passe par
Confolens est écouté avec beaucoup d’attention. L’analyse de TDIE développée par Olivier Deleu qui confère au développement du port de La Rochelle un rôle éminemment stratégique pour l’activité
maritime de la France suscite également le plus grand intérêt.
En revanche s’il semble acquis que la fin de la mise à deux fois deux voies de la RN10 est bien vue de Paris comme une priorité indiscutable au même titre que les
déviations de La Rochefoucauld et Chabanais, les financements nécessaires relèvent d’arbitrages à venir loin d’être gagnés d’avance.
A force d’insistance et de présence auprès des décideurs il me semble que l’appréciation de la gravité de la situation a bien progressé. Dans le même temps la
pertinence stratégique de nos analyses suscite un intérêt non feint. D’autant plus qu’elle sont maintenant soutenues aussi par quelqu’un comme Olivier Deleu (TDIE) qui semble influent et bien
connu à la direction des routes.
Pour autant nous sommes dans un contexte de quasi moratoire sur le développement du réseau autoroutier en France. Nous sommes aussi dans la perspective de routes de
plus en plus payantes pour les poids lourds, mais aussi semble t-il pour les voitures. Et les recettes de cette tarification attendue sont semble t-il plutôt destinées aux modes de transport
alternatifs à la route.
A cela s’ajoute un nouvel événement, la fin de la direction des routes sous sa forme actuelle. J’ai cru comprendre cet après midi que cette réorganisation du
MEDAD (ministère de l’écologie, du développement
et de l’aménagement durable) à très court terme, puisqu’il semble que le nouvel organigramme doive être opérationnel pour la présidence française de l’Union Européenne, suscitait beaucoup
d’animation à l’étage où nous étions.
Avant de partir, j’ai cru bon de rappeler qu’il ne se passait pas de jour sans qu’il y ait un problème de circulation avec les poids lourds en Charente et que les
accidents plus ou moins graves y étaient nombreux. J’ai cru devoir dire aussi que nous frôlons en fait sans cesse la catastrophe. Parce que, par exemple, les poids lourds en surnombre pour les
équipements présents étaient contraints de stationner la nuit en bordure de chaussée ou que le chantier permanent de la mise à deux fois deux voies de la RN 10, qui va encore durer, augmente
considérablement les risques.
Le lobbying dans lequel a communauté de communes des 3B s’est engagée en association avec Entreprendre en Sud Charente et son président très déterminé Benoît
Delatte, aux cotés de nos collègues du nord Charente, doit bien entendu se poursuivre sans interruption jusqu’à la réalisation complète du réseau sécurisé attendu depuis si longtemps. C’est une
étape de plus qui a été franchie aujourd’hui. Il y en aura d’autres. A suivre…
Guy regarde le siège de la Société Générale en méditant les mystères de la finance internationale.