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Trois nuits de gel sévère…pour l’instant. Vrai poison d’avril pour le verger.

Il a fait froid, très froid cette semaine. Trois nuits de gel qui ont touché successivement la quasi-totalité des régions de production de pommes et de poires en France. Une descente d’air froid dont la France a été l’épicentre mais ressentie aussi chez nos voisins européens. 

Chez ceux parmi nous qui subissent chaque année à des degrés divers ces gelées de printemps, la lutte a été bien plus éprouvante que d’habitude. Les vergers équipés d’installations pour irriguer par aspersion sur la frondaison et qui disposent de volumes d’eau suffisants ont été assez bien protégés. En situation d’extrême froid de longue durée, le remède a pu pourtant s’avérer pire que le mal. Le désarroi qui s’ensuit n’en est que plus terrible.  

Pour les vergers qui connaissent plus rarement les gelées printanières, ou parce qu’elles sont le plus souvent d’un impact faible, tours à vent, bougies et autres Frostbusters ont montré leur limites. Un grand nombre de fleurs ou de jeunes fruits ont gelés. La floraison abondante de l’année autorise encore l’espoir d’une récolte. Cela dépendra des variétés, des stades atteints par la végétation et des conditions de la pollinisation à venir. 

Les terroirs plus précoces où le souvenir de gelées printanières destructrices se perd dans le temps ont eu aussi leur réveil douloureux ce jeudi 8 avril. Très peu protégés et avec des températures qui sont descendues jusqu’à  -6°C, les vergers dont la floraison était terminée subissent de lourdes pertes de récolte. 

De nouvelles gelées sont annoncées pour ce début de semaine. Espérons qu’elles soient moins destructrices. Mais il faudra comme chaque année attendre la mi-mai pour enfin pouvoir faire les premiers comptages et évaluer la récolte à venir. 

Pour autant, au vu des dégâts déjà occasionnés, nous devons alerter et mobiliser pour que tous les dispositifs qui seront nécessaires pour passer le cap d’une année forcément très délicate pour nombre d’entre nous soient actionnés. 

Sachez chers collègues que tous les collaborateurs de votre association avec ses administrateurs sont sur le pont, mobilisés et motivés pour que nous surmontions l’épreuve. Au-delà de l’accompagnement vital qu’il nous faut trouver, c’est aussi pour les équipements structurels du verger contre les aléas climatiques qu’il nous faut plus de moyens. 

Trop chaud, trop froid, trop sec ou trop humide, il n’y a pas de thermostat ou de robinet pour réguler au verger un climat que nous subissons et qui ne nous doit rien. Nous devons pourtant nous en affranchir autant qu’il est possible. 

Après la protection contre la grêle et contre la sécheresse, la protection contre le gel ne peut plus être une option mais un impératif de plus pour la réussite agronomique et économique du verger.

Les matériels nécessaires pour tout cela existent. En revanche la disponibilité de l’eau est remise en cause et menace nos vergers. Pouvoir stocker l’eau l’hiver quand elle abonde pour en disposer en quantité suffisante pour la protection contre le gel et pour l’irrigation l’été est notre priorité. 

Plus que jamais mes chers collègues, soyons mobilisés et solidaires dans l’épreuve et face à toutes les adversités.

Trois nuits de gel sévère…pour l’instant. Vrai poison d’avril pour le verger.
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À propos

Je suis arboriculteur, viticulteur et maire de Reignac. Mais aussi Président de l'Association Nationale Pommes Poires, membre de WAPA (World Apple and Pear Association) et secrétaire général d'Interfel.
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