11 Mai 2014
« Pour la France, agir en Europe ». Alain Cadec et Elisabeth Morin-Chartier, tous les deux députés sortants, assidus et méritants, conduisent la liste UMP de la circonscription Ouest pour les élections européennes.
Ils seront à l’espace Matisse de Soyaux mercredi soir à 19 heures pour faire campagne et mobiliser en vue du scrutin du 25 mai prochain. Elise Vouvet qui porte les couleurs de la Charente sur cette liste sera à leurs côtés. Xavier Bonnefont, le maire d’Angoulême et beaucoup d’élus de Charente apporteront leur soutien à cette liste. J’espère que vous serez aussi très nombreux à venir les encourager pour la mission enthousiasmante et difficile dans laquelle ils s’engagent à nouveau.
Je souhaite très vivement les voir largement en tête au soir du 25 mai, bien devant les 24 autres listes en compétition. Parce que face à une telle dispersion forcément déroutante, le rassemblement et le vote utile n’ont jamais été aussi nécessaires.
Je sais que l’exercice très pugnace du pouvoir par Nicolas Sarkozy dans des circonstances particulièrement difficiles a pu un temps susciter l’envie de s’adoucir l’identité ou de se différencier à la périphérie de l’UMP. Mais nous devons nous rappeler aujourd’hui que notre formation s’est constituée dès l’origine pour réunir tout le camp du centre et de la droite. La diversité et la solidarité entre nous tous, dans un même parti, est le gage de la solidité et de la cohérence pour l’exercice des responsabilités publiques. Cela se confirme chaque jour à l’Assemblée Nationale. Cela vaut aussi pour notre représentation au Parlement Européen.
Les deux années désespérantes que nous venons de subir éclairent d’un jour nouveau le quinquennat précédent. Nous n’avons vraiment pas à regretter d’avoir tenu solidement dans la tempête. Parce que le gouvernement actuel nous donne rétrospectivement raison. Après avoir annulé telle ou telle décision prise par le gouvernement Fillon, il est conduit à les valider à nouveau. C’est vrai en matière de réforme de notre organisation territoriale, tout comme en matière de transferts de charges qui pèsent sur le travail et dans bien d’autres domaines encore.
Pour ce qui nous concerne, nous n’avons pas besoin aujourd’hui de changer d’avis sur l’essentiel. Nous maintenons notre parti pris du travail, de la récompense du mérite, de la responsabilité individuelle, de la création de richesses, de l’innovation, de la compétitivité, de l’amélioration des performances de notre organisation collective, mais aussi de la loi qui protège le plus faible contre toutes les oppressions, de la liberté et de l’ouverture au monde.
Et puis cinq ans après les précédentes élections au Parlement Européen, je me souviens comparativement de ce qu’était le leadership de la France en Europe pour impulser la coopération entre les nations qui la constituent.
La réalité est aujourd’hui tout autre. Si l’on en croit la presse, la motivation des électeurs pour ces élections est en conséquence assez faible. L’Europe mobilise bien peu. Et plutôt plus les eurosceptiques et tous ceux qui lui sont hostiles que les autres.
Le rappel du projet fondamental des pères fondateurs de promouvoir la paix et d’unir nos peuples qui se sont si dramatiquement fait la guerre encore au 20ème siècle ne suffit plus à mobiliser et à couvrir les critiques et les doutes. C’est pourtant toujours à cette aune que toutes les difficultés de la construction européenne doivent être envisagées et surmontées aujourd’hui.
Et puis pour le plus grand nombre d’entre nous, comme l’exprime très bien Alain Juppé sur son blog, un lien affectif puissant s’est forgé au fil des ans avec l’Europe. Une double appartenance, à la fois nationale et européenne est maintenant spontanément ressentie et revendiquée par les citoyens de ce territoire de 500 millions d’habitants que nous sommes devenus.
J’aime l’Europe dans sa diversité, j’aime les européens pour tout ce qui à la fois les différencie et les réunit. J’ai ce privilège depuis plus de vingt ans de pouvoir aller humer l’air de la plupart des pays de l’Union et des alentours lors de courts séjours motivés par ma représentation professionnelle des pomiculteurs de France. Partout j’ai ressenti cette même envie d’œuvrer à notre destin commun. A chaque fois la nécessité de la coopération m’est apparue comme une évidence.
Quelques soient les épreuves qu’il nous faut affronter, l’amour de l’Europe et le combat pour la paix doivent nous guider en permanence.
Vouloir réformer l’Europe qui fonctionne mal aujourd’hui ne signifie donc pas qu’elle est contestée dans ses fondements.
Dans le JDD aujourd’hui, Edouard Balladur déclare ceci : « Il faut revenir à l'essentiel : l'Europe est mal gérée, elle ne satisfait pas les citoyens qui ont le sentiment qu'elle est loin d'eux et qu'elle n'assure pas le progrès. Elle doit donc changer de politique et de méthode. Les dix-huit États membres de la zone euro doivent se doter d'un exécutif stable et d'un conseil prenant ses décisions à la majorité qualifiée, à condition que soit revue, pour une plus grande justice, la pondération des voix attribuées aux différents États. On doit favoriser les politiques budgétaires, fiscales et économiques communes qui sont la garantie de la survie de l'euro. L'Europe à 28 dont le rôle consisterait essentiellement à gérer le grand marché, doit également pouvoir voter à la majorité qualifiée, mais, là aussi, à la condition de revoir la pondération des voix entre les États. En outre, il faudrait fusionner le Conseil européen et la Commission afin que celle-ci soit clairement placée sous l'autorité politique des États membres, et revoir la répartition des compétences entre ceux-ci et l'Union. »
Alain Juppé sur son blog détaille lui aussi un vaste plan de progrès pour l’Europe qui est sur la même ligne. Je vous en propose la lecture.
Le chantier des réformes à opérer est donc immense. Pour ce qui me concerne, j’affiche le plus grand doute sur l’efficacité et la pertinence des redistributions financières entre pays européens pour permettre les rattrapages et les mises à niveaux des pays dont le PNB par habitant est inférieur à la moyenne. Tout comme je conteste la nécessité de nombreuses politiques de subventions conduites par l’UE, tant les usines à gaz qu’elles engendrent pour leur élaboration, leur mise en œuvre et les contrôles à diligenter, font manquer l’objectif recherché et coûtent au final très cher inutilement aux contribuables de nos différents pays.
Je vous ai déjà cité mes chers lecteurs l’exemple des surinvestissements trop subventionnés d’équipements pour la filière arboricole polonaise depuis l’entrée de ce magnifique pays dans l’UE. J’ai pu constater par moi-même l’absurdité et les perversions auxquelles conduisent des subventions excessives d’un acteur lointain et aveugle. Le simple fait de l’appartenance à l’UE, même sans transferts budgétaires entre états enclenche la convergence. Le meilleur atout étant pour y parvenir les coûts comparatifs de production liés à des rémunérations du travail plus faibles. La combinaison entre coût faible de la main d’œuvre et subventions excessives détourne gravement des objectifs de concurrence libre et non faussée affichés par l’Europe. Une analyse minutieuse de tous ces mécanismes d’aide de l’UE dans la plupart des secteurs d’activité conduirait à mon sens à la même conclusion.
A l’échelon européen comme au plan national, une vraie révolution culturelle doit s’engager pour libérer nombre de fonctionnaires affectés à ces politiques absurdes qui affaiblissent les européens.
Il y a d’ailleurs tellement mieux à faire par l'action directe et le simple moyen réglementaire pour progresser vers plus de convergence entre les Etats membres afin de conforter l’Euro et solidifier l’Union.
Robert Schuman déclarait déjà ceci le 9 mai 1950 : « L’Europe ne se fera pas d’un coup, ni dans une construction d’ensemble : elle se fera par des réalisations concrètes créant d’abord des solidarités de fait ». La recette reste la même aujourd’hui.
La Parlement a maintenant un rôle de codécision significatif dans les institutions européennes. Il est d’autant plus nécessaire d’aller voter le 25 mai pour donner une légitimité forte à nos députés. C’est par notre participation importante à ce scrutin qu’ils seront écoutés et pourront influer sur le cours des choses.
Je vous réitère mon conseil. Le 25 mai votez pour la liste conduite par Alain Cadec et Elisabeth Morin-Chartier.
PS : J’ai pris depuis longtemps des engagements pour diverses réunions qui se tiennent cette semaine lors du salon MEDFEL à Perpignan et ne pourrai malheureusement pas être à l’espace Matisse mercredi soir. Je préside ce jour là le CA de mon association nationale. Alors j’ai fait comme les grands, je vous ai écrit ces quelques mots pour l’Europe et le scrutin du 25 mai. Tous vos commentaires sont bien sûr les bienvenus mes chers lecteurs.
Je suis arboriculteur, viticulteur et maire de Reignac. Mais aussi Président de l'Association Nationale Pommes Poires, membre de WAPA (World Apple and Pear Association) et secrétaire général d'Interfel.
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