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Assemblée Générale de l'Association Nationale Pommes Poires. Rapport moral du président.

Mes chers collègues,

Le verger de pommes et de poires en France et presque partout ailleurs en Europe a été mis à rude épreuve au printemps. En avril de fortes gelées ont détruit une partie de la récolte de certains d’entre nous un peu partout dans le pays. Souvent très localisé, l’impact a été cependant plus marqué dans certaines régions de production comme les Alpes, le Limousin, l’Alsace ou la Picardie.

Pourtant, malgré des pertes très élevées ici et là, grâce aussi à nombre de vergers bien protégés, la récolte 2017 de pommes avec un peu plus de 1.424 million de tonnes n’est inférieure que de 6% par rapport à la précédente et de 15% à celle de 2015, année où le verger avait sans doute atteint son potentiel. La baisse en poire est même inférieure avec respectivement moins 4% et moins 14%.

C’est en tout cas bien mieux qu’en 2012 ou 1991. Et surtout pour une fois comparativement moins sévère en France qu’au nord et à l’est de l’Europe.

L’annonce du gel a eu pour effet de raffermir ce printemps les positions des opérateurs sur un marché qui devenait difficile en fin de campagne. Ceci sous l’effet combiné de la fermeture de l’Algérie, de la baisse de consommation consécutive à la hausse très forte des températures et à l’arrivée prisée des fruits d’été.

Malgré une petite récolte, ce report de commercialisation qui s’ajoute à un peu de précocité, en même temps que des volumes d’achat plus élevés en hémisphère sud par nos clients en Europe, au Moyen Orient ou en Asie, ont rééquilibré jusqu’à aujourd’hui l’offre et la demande et contenu une hausse des prix légitimement attendue.

Si la diminution de la récolte en raison du gel est limitée en volume, on anticipe en revanche une part des fruits destinés à la transformation plus élevée. L’imprécision inévitable des données a malheureusement conduit à des appréciations assez différentes des opérateurs au moment de s’engager contractuellement à terme jusqu’en fin de saison sur des volumes et des prix dans le cadre de l’Afidem.

Ces grandes tendances bien réelles qui caractérisent ce début de campagne ne nous disent en revanche que peu de choses de l’infinité des situations et des stratégies particulières qui sont en œuvre dans vos vergers, vos organisations et vos entreprises

Dans le concert des pays producteurs de pommes et de poires, la France, souvent considérée comme insuffisamment regroupée du point de vue de l’offre face à une demande au contraire très concentrée, poursuit sa trajectoire propre qui ne lui réussit finalement pas si mal.

Le renouvellement du verger de pommier atteint le rythme assez soutenu de 4% par an. La diversification et l’innovation variétale s’accentue en même temps que se confortent les clubs et les marques exclusives. Chaque région, chaque organisation de producteur, chaque entreprise segmente et différencie son offre, améliore la qualité et ses services pour créer de la valeur qui lui permette d’améliorer ses marges et d’investir.

C’est ainsi que l’offre en pommes comme en poires se structure et se concentre très progressivement autour de groupes leaders qui cochent une à une toutes les cases de la réussite économique. De la vente directe jusqu’à aux exportations à l’autre bout du monde, le professionnalisme est toujours de mise. 

Le dynamisme est partout. Il est chez les pépiniéristes pour la création et la sélection variétale, chez les fabricants de matériels pour l’arboriculture et les stations fruitières. Il est chez les techniciens et les chercheurs. Et il est surtout bien sûr chez les arboriculteurs, dans les stations fruitières, chez les communicants et les commerciaux.

Comment dans ce contexte l’Association Nationale Pommes et Poires voulue et créée par vous pourrait-elle alors ne pas être elle-même résolument dynamique ?

J’aime à rappeler notre pacte fondateur. Las des organisations soumises aux volontés politiques changeantes et aux jeux d’influences douteux, nous avons choisi d’être libres et de ne compter que sur nous-mêmes pour travailler aux leviers collectifs nécessaires à la réussite de la pomme et de la poire en France, et donc de chacun de nos vergers.

La crainte d’être répréhensibles en animant des concertations commerciales, suspectées d’être des moyens de l’entente, nous a fait abandonner salutairement toute incantation inutile sur les prix. La culture du marché et la conscience de notre entière responsabilité pour les prix que nous obtenons ou acceptons nous a contraint à regarder plus vite en face les réalités économiques et les voies à suivre pour créer de la valeur.

L’arboriculteur sait qu’il doit se protéger autant que faire se peut face aux risques climatiques, à la tempête, au gel, à la sécheresse, à la canicule ou à la grêle. Il sait aussi qu’il doit préserver ses fruits des maladies et des ravageurs le plus agro-écologiquement possible. Mais il sait en plus au moment de planter un arbre que rien ne lui garantit à terme une part de marché pour ses fruits à un prix rémunérateur. C’est donc pour que cette prise de risques soit la plus éclairée possible que l’association doit le nourrir de toutes les informations économiques pertinentes nécessaires.

La connaissance approfondie de l’évolution du verger et des variétés en France, en Europe et dans le monde, les prévisions de récolte, le suivi des volumes de vente, des stocks et des qualités, les mercuriales, l’indicateur de prix nu au départ des stations par variété, les indicateurs de volume et de prix à la consommation, la veille concurrentielle sur nos marchés extérieurs, l’évolution des différents canaux de mise en marché et de distribution auprès des consommateurs, sont des informations plus que jamais au cœur du métier de notre association économique.

L’intelligence économique est élevée et en évolution continue à l’ANPP. Nous devons sans doute encore progresser dans la disponibilité et l’interprétation des données comme en prospective pour renforcer la qualité des arbitrages des membres à la production comme sur les marchés.

Le livret « Points de repères économiques 2016-2017 » est un condensé de cette information que nous collectons principalement par nous-mêmes ou auprès d’organisations dont nous sommes membres comme WAPA, FRESHFEL ou INTERFEL. Mais aussi de prestataires comme Business France ou AMI et bien sûr aussi auprès des sources statistiques publiques.

Au moment où le premier volet des Etats Généraux de l’Alimentation a pour thème la création et la répartition de valeur en faveur de l’agriculteur par l’effet d’indicateurs, de coûts de revient et d’une contractualisation à l’initiative du producteur, il est urgent de rappeler que toute entreprise a pour objectif de créer de la valeur ajoutée et de la garder pour elle toute seule. Qu’en la matière tout cadeau est suicidaire. Et que la contractualisation pour nos pommes et nos poires doit relever de la totale liberté des contractants dans le respect des règles commerciales en vigueur. Tout comme il faut rappeler que pour une entreprise le coût de revient est une donnée extrêmement importante et individuelle qui permet seulement de savoir à partir de quand on perd ou on gagne de l’argent.

 Pas plus qu’Apple ne vend à son prix de revient nous n’avons pour projet de vendre nos pommes tout juste à leur prix de revient. A vouloir faire notre bonheur malgré nous sans bien connaitre la vraie vie économique, il est à craindre que l’on ajoute encore quelques cailloux dans nos chaussures ou des pépins dans nos bottes de paysans. Le grain de sel des politiques se termine trop souvent en grains de sable dans des engrenages qui auraient plutôt besoin d’huile de coude.

C’est encore et toujours du côté des conditions de notre compétitivité que doivent porter les efforts et nos revendications. Nous attendons plus de disponibilité d’une main d’œuvre bien formée et des contraintes réglementaires voire des coûts comparables avec nos concurrents. Et puis entre autres nécessités, nous demandons plus de bienveillance et de la coopération de la part de l’administration pour accompagner et soutenir les professionnels dans leurs combats difficiles.

L’autre volet des Etats Généraux vise une alimentation saine, sûre, durable et accessible à tous.

Le cheminement suivi par l’atelier 11 qui travaille plus spécifiquement pour cette étape sur la transition écologique et solidaire sous la présidence de Dominique Potier, député de Meurthe et Moselle, conduit assez logiquement et c’est heureux à valider tout ce que nous avons mis en œuvre et poursuivi depuis 20 ans maintenant avec la Charte Qualité des Pomiculteurs de France.

Agro-écologie concrète et en progrès, Certification Environnementale de niveau 2 tournée maintenant vers le niveau 3, assistance technique indépendante des fournisseurs d’intrants, système qualité rigoureux, identification par un label et communication auprès de l’aval et des consommateurs, adossement à une chaine de production d’innovations et de techniques complémentaires de bio-contrôle, tout correspond par avance avec les propositions prévisibles issues ce cet atelier.

Autant dire que ce formidable projet de donner une origine agro-écologique contrôlée aux fruits issus des vergers membre de l’association est une réussite immense. Nous avons judicieusement anticipé les attentes sociétales qui s’expriment de plus en plus clairement aujourd’hui.

La Charte est devenue un ciment très fort pour notre association. De plus en plus reconnue par notre environnement et nos clients, elle suscite de nouvelles adhésions et mobilise au quotidien toute notre équipe en plus de plusieurs professionnels.

C’est aussi à partir de la Charte que nous adressons plus ou moins directement notre bon de commande pour des recherches, des expérimentations et de l’innovation auprès de tous les partenaires concernés dans leur domaine de compétence. Que ce soit l’INRA, le CTIFL, les Centres d’expérimentation et techniciens engagés à nos côtés ou même les fabricants de matériels.

Mais c’est aussi par la Charte que nous participons à tous les débats et agissons sur les moyens qui nous sont nécessaires pour nourrir nos arbres et protéger nos fruits.

20 ans de travail auront été nécessaires pour atteindre ce seuil d’efficacité et de qualité pour la Charte qui concerne maintenant plus de 22000 hectares de pommiers et de poiriers. Mais aussi maintenant le meilleur des pêches, nectarines et abricots de France. Soit l’équivalent de 45% de la production française de fruits. Les mutations vers l’agro-écologie sont donc anciennes et déjà mises en œuvre depuis longtemps. Ce que notre environnement mal informé ne perçoit pas encore bien.   

Autant dire qu’il y de quoi être plus qu’incrédule ces temps-ci en entendant tel ou tel responsable politique ou telle ONG évoquer l’urgence d’un changement de modèle sans pouvoir en définir clairement les contours et sans très bien pouvoir dire ce que sont ces fameuses solutions alternatives qui existent pour l’agriculture et qui seraient encore inconnues de nous ou bien que l’on va forcément enfin rapidement trouver.

Un peu d’humilité de la part des plus critiques et des plus condescendants vis-à-vis de nous ne serait pas de trop, eux qui font paradoxalement le plus souvent le choix de la sophistication et de la technologie les plus abouties, de l’assurance tous risques en matière de droits sociaux et de temps de travail à la baisse sans concession de revenu, qui veulent tant que la terre soit vivante qu’ils s’empressent de la recouvrir de goudron et de béton pour qu’elle ne leur colle pas aux pieds. Eux qui s’entassent dans des univers artificiels soumis aux pires embouteillages et aux gaz d’échappement. Eux aussi qui filtrent et climatisent l’air pour se préserver des éléments et des insectes que nous sommes sommés de protéger.

Nous n’avons heureusement pas attendu ces injonctions tardives pour nous mettre en mouvement. C’est aussi pour cela qu’il n’y aura pas de rupture brutale et significative à attendre parce que tout cela a déjà commencé depuis longtemps.

La prochaine évolution agro-écologique sensible dans nos vergers sera génétique. A la condition bien sûr que les fruits obtenus permettent d’y faire adhérer la distribution, les consommateurs ou encore les ONG. La Charte a dans cette perspective vocation à promouvoir légitimement ce nouveau verger à bas intrants tant rêvé et devenu possible grâce à des variétés tolérantes à certaines maladies et ravageurs.

L’agriculture biologique a bien sûr aussi toute sa place dans notre association. La surface de vergers en conversion augmente d’ailleurs très sensiblement. C’est la suite logique d’un marché très fortement demandeur et d’un label AB au pinacle de toutes les vertus.

Le parti pris de produire en n’utilisant que des intrants d’origine naturelle non issus de la chimie de synthèse est une ascèse qui stimule l’innovation dans la conduite du verger. Les Vergers Ecoresponsables en bénéficient très concrètement et les frontières entre les deux modes de production tendent à s’estomper.

La coexistence dans les vergers et les stations fruitières des deux itinéraires ajoute au label AB des éléments bienvenus du système qualité des Vergers Ecoresponsables. Une déclinaison du label VER en VER Bio aurait sans doute de la pertinence. C’est à réfléchir.

L’association a pris le parti d’intensifier sa communication sur le label Vergers Ecoresponsables pour en développer la notoriété auprès du grand public. C’est ainsi que le label est vu à nouveau sur les écrans de télévision. Et que pour la première fois un stand Vergers Ecoresponsables sera présent au Salon de l’Agriculture début 2018. Nous allons vous mobiliser pour être présents et échanger avec le public.

Le référencement de Vergers Ecoresponsables est maintenant quasi généralisé dans la distribution et progresse chez les grossistes et dans la restauration collective. L’origine VER doit maintenant être mentionnée sur les étiquettes de normalisation et il est vivement souhaité que les fruits soient stickés.

Le label VER apparait aussi sur les sachets de pommes vendus chez Mac Do avec un soutien média qui lui donne une très forte visibilité. Cette expérience conduit votre conseil d’administration à définir précisément les conditions d’utilisation du label au-delà des pommes et poires fraiches, sur des jus ou des compotes par exemple. 

Les Vergers Ecoresponsables côtoient de plus en plus AB dans les médias et ils acquièrent une sorte d’équivalence bienvenue au regard des préoccupations environnementales et sanitaires de la société. C’était l’un des objectifs que nous nous étions donnés. L’effort doit être poursuivi sans relâche pour confirmer durablement cette identité rassurante pour nos fruits et nos vergers.

Sous l’impulsion de la commission technique, la Charte s’est enrichie de nouvelles obligations en 2017. Un travail approfondi sur des indicateurs de performance pertinents se poursuit. La notoriété qui vient s’accompagne nécessairement d’un besoin accru de contenu et de crédibilité. Cela s’accompagne donc de plus en plus de rigueur dans le respect des règles que nous nous sommes fixées.

A la demande pressante de certains distributeurs comme à l’initiative d’entreprises, la mention zéro résidu est apparue dans le paysage des communications sur les fruits et légumes. Librement et sans juger les stratégies d’entreprises, les membres de l’association ont souhaité analyser et évaluer ces initiatives au regard des réglementations en vigueur et des implications qu’elles vont nécessairement avoir pour tous. 

La campagne de commercialisation se déroule un peu différemment de ce qui était imaginé, comme souvent. En revanche il ne fait aucun doute que le manque très significatif de récolte en Europe permet un équilibre entre l’offre et la demande en notre faveur, y compris pour les qualités destinées à la transformation. 

Pour la suite, le pire n’est évidemment jamais sûr. Mais la probabilité d’une récolte 2018 très élevée est réelle. Dans un tel contexte la singularité de notre offre sera notre meilleur atout sur le marché français. Mais l’exportation du tiers au moins et idéalement de 40% de notre production sera plus que jamais nécessaire. Ce qui fait notre force ne doit pas devenir une faiblesse dans un monde qui se recroqueville.

C’est pourquoi nous sommes totalement mobilisés pour réussir la réouverture de marchés qui se sont fermés, le maintien de ceux qui nous sont accessibles et bien sûr l’ouverture de nouveaux marchés. 

Les services de l’Etat peu disponibles ne considèrent pas suffisamment certains dossiers comme prioritaires au regard des faibles volumes qui pourraient être concernés. Nous devons donc aux côtés d’Interfel faire évoluer le dispositif pour mieux travailler l’accès aux marchés. L’avance que nous avons sur nos concurrents doit être maintenue.

La bonne nouvelle de cette fin d’année, c’est bien sûr que la quasi-totalité des programmes de promotion déposés par Interfel auprès de l’Europe ont été validés. C’est franchement une bonne surprise. C’est surtout aussi la confirmation de l’expertise des équipes qui ont élaboré les dossiers. 

Malgré les contraintes abracadabrantesques mises par l’UE, compensées quand même par un soutien à 80%, il faut se satisfaire d’une présence renforcée sur les salons partout dans le monde et d’animations dans la distribution que nos opérateurs sauront mettre à profit.

Dans ce nouveau contexte l’association le Crunch est face à une mutation profonde. Cette marque reconnue sur certains marchés du Moyen Orient est entre les mains de ses utilisateurs et de leur ambition pour en sécuriser la promesse qualitative. Elle n’a plus vocation à être la seule à bénéficier des opérations promotionnelles sur les marchés extérieurs.

Mais revenons à nos vergers. L’association doit marcher sur ses deux P. La poire est l’objet de toutes nos attentions et nous mobilisons les arboriculteurs et les organisations motivées pour penser et stimuler une nouvelle ambition pour la poire. Dès lors que nous importons la moitié de ce que nous consommons et que l’intérêt des consommateurs pour la poire se confirme, il est opportun d’explorer toutes les pistes de la reconquête. 

C’est ainsi que nous avons participé à la journée poire organisée à Mallemort en Provence par la station de La Pugère et que nous étions récemment à Ferrare en Italie dans le perspective d’organiser le prochain Interpera en France en 2019.  

D’autres chantiers nous mobilisent bien sûr. Nous sommes très impliqués dans GEFEL pour suivre les évolutions en cours dans l’expérimentation sous l’impulsion du CTIFL. Réussir l’articulation positive entre les stations régionales où s’impliquent très directement les arboriculteurs et le CTIFL est une nécessité.

Nous suivons de très près aussi les conséquences du jugement endive de la cour européenne qui nous semblent en faveur de nos organisations nationales et de leur champ d’action. Nous nous sommes aussi dernièrement mobilisés pour corriger une rédaction erronée d’un décret français sur les AOP et en participant à toutes les consultations de l’UE relatives au droit de la concurrence.

Et puis, au travers GEFEL nous travaillons dans le cadre interprofessionnel (INTERFEL) à l’amélioration des règles qui régissent la commercialisation des fruits et légumes. Après avoir élaboré un guide des bonnes pratiques contractuelles, nous recherchons la signature rapide d’un accord sur cette contractualisation que nous souhaitons volontaire pour que les pouvoirs publics ne se substituent pas une nouvelle fois à nos volontés.

Dans l’urgence nous coopérons également à l’écriture du plan filière demandés par les EGA aux interprofessions.

D’autres sujets sont en attente qui suscitent l’impatience. Un standard d’identification des palettes devient indispensable pour éviter la multiplication des initiatives qui alourdiront inutilement une fois de plus le travail en station.

Prudemment nous étudions la possibilité d’un accord interprofessionnel pour le calibrage au poids de la poire. Pour la pomme, il est quasi unanimement reconnu que cette évolution a été très profitable aux opérateurs. L’expérience nous a cependant appris qu’il faut lever une à une toutes les objections qui se font jour pour que la réussite soit parfaite.

Sous notre impulsion notamment, Interfel, par le relais d’Aprifel, se mobilise maintenant pour communiquer sur nos métiers et sur nos pratiques. Il n’est plus question de laisser le champ libre aux seuls marchands de peur. La série de petits films courts dans l’émission E=M6 spécial nutrition est en ce sens une réussite à saluer absolument.

L’ANPP est maintenant membre de la Fédération Nationale des Producteurs de Fruits. IL nous semble qu’ainsi la coopération et les synergies l’emporteront sur les incompréhensions inutiles. Sans en être membre, nous nous concertons autant que faire se peut aussi avec la Coordination rurale.

En tant que membre ou tout simplement pour entretenir le dialogue et le réseau nous coopérons avec Forum Phytos,  qui est en transition avec le départ à la retraite de son animateur, avec le collectif Sauvons les Fruits et Légumes ou bien Agriculture Environnement. Mais de plus en plus adeptes de la non-violence nous échangeons également avec Greenpeace ou avec la branche limousine de Générations futures.

Il y aurait beaucoup d’autres choses à dire et de précisions à apporter sur les activités de notre association. Les administrateurs et toute l’équipe des collaborateurs est à votre disposition pour répondre aux questions que vous pouvez légitimement vous poser.

Je veux d’ailleurs remercier vivement les membres du bureau qui m’entourent, les présidents de commission, les professionnels qui s’y investissent  et tous les administrateurs pour leur implication  dans la vie et les missions de l’ANPP. C’est de cette interpénétration permanente entre le terrain et le travail collectif que nous tirons notre force.

Je remercie également chacun des membres de l’association de la force de représentativité qu’ils donnent à nos vergers, à la pomme et à la poire en France. En dépassant maintenant les deux tiers de la production nationale, la voix de l’ANPP est devenue incontournable. Je m’agace souvent des interrogations qui se font jour ici ou là sur ces fameuses reconnaissances de nos organisations qui seraient changeantes et entre les mains des pouvoirs publics ou de l’Europe. Notre légitimité, nous la détenons de notre représentativité, de notre liberté d’adhésion et de notre totale indépendance financière. Avec plus d’un million de tonnes et 1350 producteurs, certains indépendants, d’autres  au travers d’OP ou d’autres modes d’organisation, qui peut bien encore s’interroger sur notre capacité à parler au nom du verger de pommes et de poires en France.

Et puis je veux bien sûr remercier toute l’équipe des collaborateurs qui sont pleinement mobilisés pour notre cause. L’équipe est solide et solidaire. Je remercie vivement Josselin d’avoir accepté de prendre la direction de l’association et toute l’équipe de lui reconnaitre ce rôle difficile. Je ressens, et il me semble que ce sentiment est partagé par le bureau et les administrateurs, que la cohérence de notre organisation s’affirme de jour en jour et de mieux en mieux.

Pour ce qui me concerne, j’avais annoncé lors de la dernière assemblée générale que j’avais pour projet de faire campagne pour être élu à l’assemblée. Selon l’expression consacrée d’Albert, je n’étais pas à l’abri de réussir mon pari. C’est pourquoi il me fallait anticiper ma succession.

Mais les électeurs dans leur grande sagesse m’ont renvoyé à mes chers vergers. Seul le conseil d’administration pouvait alors me délier de l’engagement que j’avais pris. C’est donc avec son accord et le vôtre j’espère que je vais poursuivre la présidence de l’association au moins jusqu’à la prochaine assemblée générale fin 2018 qui sera élective.

J’assume cette présidence avec engagement, passion et plaisir. Au-delà de tous les chantiers en cours, je mesure les challenges que nous avons à relever pour continuer d’avoir accès au maximum de marchés extérieurs et pour rester dans la dynamique positive dans laquelle nous sommes.

L’exigence que les producteurs Vergers écoresponsables s’imposent est notre colonne vertébrale et notre force collective. Le label qui l’identifie est notre sésame pour faire réussir la pomme et la poire en mettant en valeur son excellence, sa diversité et le plaisir qu’ont tous les croqueurs à déguster nos fruits.

Merci de votre attention

 

 

Assemblée Générale de l'Association Nationale Pommes Poires. Rapport moral du président.
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À propos

Je suis arboriculteur, viticulteur et maire de Reignac. Mais aussi Président de l'Association Nationale Pommes Poires, membre de WAPA (World Apple and Pear Association) et secrétaire général d'Interfel.
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